Dans sa lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway, publiée samedi, l’homme d’affaires a encouragé les investisseurs à continuer de miser sur l’économie américaine, qui a permis à Berkshire de prospérer. Mais il les a aussi invités à ne pas oublier le reste du monde.
« Il y a aussi beaucoup d’autres pays dans le monde qui ont un brillant avenir. Nous devrions nous en réjouir: les Américains seront à la fois plus prospères et en plus grande sécurité si toutes les nations s’épanouissent, a-t-il écrit. Chez Berkshire, nous espérons investir des sommes considérables à travers les frontières. »
M. Buffett a également fait mention de ses deux successeurs potentiels, promus l’an dernier pour superviser la plupart des opérations quotidiennes. Greg Abel et Ajit Jain ont rejoint le conseil d’administration de Berkshire en janvier 2018, en plus d’assumer de nouvelles responsabilités.
« Ces changements auraient dû être apportés il y a longtemps, a avoué M. Buffett. Berkshire est maintenant beaucoup mieux géré que lorsque je supervisais seul les opérations. Ajit et Greg ont des talents rares, et le sang de Berkshire coule dans leurs veines. »
Le magnat de 88 ans ne fait toutefois aucune mention de son éventuel départ à la retraite.
Berkshire détient toujours quelque 130 milliards de dollars américains (G$ US) en liquidités et investissements à court terme, car M. Buffett dit n’avoir déniché aucune acquisition à prix raisonnable ces dernières années. Il continuera donc probablement d’investir davantage dans des actions.
« Les prix sont exorbitants pour les entreprises ayant des perspectives décentes à long terme », a-t-il écrit.
Jim Shanahan, analyste pour Edward Jones, s’est dit déçu que Berkshire n’ait pas utilisé davantage de ses liquidités pour racheter ses propres parts ou investir dans d’autres actions, surtout lorsque le marché était en recul vers la fin de l’année.
La lettre annuelle de Warren Buffett fait toujours grand bruit dans le monde des affaires en raison du parcours remarquable de « l’oracle d’Omaha » et de son talent pour vulgariser des sujets complexes.
Berkshire a rapporté un bénéfice de 4G$ US pour 2018, alors que la plupart de ses sociétés filiales éclectiques, dont BNSF Railroad et GEICO, ont affiché de bons résultats. Ce montant demeure toutefois nettement inférieur à celui de l’année précédente, soit 45 G$ US, car Berkshire avait dû inscrire la valeur réduite de bon nombre de ses portefeuilles d’actions.
Selon Andy Kilpatrick, courtier à la retraite et auteur du livre « Of Permanent Value: The Story of Warren Buffett », ces résultats dépassent tout de même les attentes.
« Les sociétés en exploitation de Berkshire se portent bien, souligne M. Kilpatrick. Je suis heureux de voir qu’il n’est pas question de retraite. »
Berkshire Hathaway détient déjà plus de 90 sociétés filiales, notamment des entreprises de chemins de fer, de vêtements, de mobilier et de bijoux. Ses activités d’assurance et de services publics représentent généralement plus de la moitié de son bénéfice net. Berkshire a également d’importants investissements dans Apple, American Express, Coca-Cola et Wells Fargo & Co., entre autres.
(The Associated Press)