Le Sénat américain a confirmé trois des nominations du président Joe Biden au conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, composé de sept personnes, à Washington.
Philip Nathan Jefferson occupe désormais la vice-présidence de la banque centrale des États-Unis. Sa nomination a été confirmée par 88 voix contre 10. Il succède à l’économiste démocrate Lael Brainard, qui a quitté son poste en février pour prendre les rênes de l’équipe économique de la Maison blanche.
Le rôle de vice-président de Philip Jefferson s’ajoute à son mandat de gouverneur de la Fed, qui a débuté en mai 2022 et se terminera en 2036. Âgé de 61 ans et titulaire d’un doctorat en économie, il est le deuxième Afro-américain à occuper le poste de numéro 2 de la Fed après Roger Ferguson, qui a joué ce rôle de 1999 à 2006. Jusqu’à récemment, il était vice-président des affaires académiques, doyen de la faculté et professeur d’économie au Davidson College. Auparavant, il a dirigé le département d’économie du Swarthmore College. Il a notamment travaillé sur les questions d’égalité et de pauvreté, et avait déjà oeuvré à la Fed comme économiste avant d’être nommé gouverneur.
Le président américain a également choisi au poste de gouverneure Adriana Kugler, directrice à la Banque mondiale et ex- économiste en chef du département américain du Travail. La démocrate d’origine colombienne a commencé sa carrière à la Fed de San Francisco. Elle est la première personne d’origine hispanique à siéger au conseil de la Fed. Professeur de politique publique et d’économie à l’université de Georgetown, elle est experte des marchés du travail, de l’économie internationale et de l’économétrie appliquée. Elle a été membre du Conseil sur la science, la technologie et la politique économique des Académies nationales des sciences et a siégé au Comité consultatif technique du Bureau des statistiques du travail.
Des postes non partisans
Enfin, le mandat de la gouverneure Lisa D. Cook, première femme afro-américaine à siéger à la Fed, a été reconduit pour 14 ans. Professeur d’économie et de relations internationales à l’Université de l’État du Michigan, Lisa Cook a également été associée de recherche au National Bureau of Economic Research. Auparavant, elle faisait partie du corps enseignant de la Kennedy School of Government de l’université de Harvard. Pendant cette période, elle également été directrice adjointe de la recherche sur l’Afrique au Centre pour le développement international.
« Le Dr Jefferson et le Dr Cook continueront d’apporter des connaissances, une expertise et une continuité précieuses à la Fed à un moment critique pour notre économie et nos familles à travers le pays », a déclaré Joe Biden dans un communiqué.
« Ces nominés comprennent que les postes ne sont pas partisans, mais qu’ils jouent un rôle essentiel dans la poursuite du plein emploi, le maintien de la stabilité des prix et la supervision de nombreuses institutions financières. Je suis convaincu qu’ils contribueront à renforcer la reprise économique historiquement forte que nous avons sous mon administration », a ajouté le président américain.
Joe Biden s’était engagé à apporter « plus de diversité » au sein du conseil des gouverneurs de la Fed lorsqu’il avait, en novembre 2021, reconduit le président de l’institution Jerome Powell pour un second mandat.
Partisans de la réduction de l’inflation
Philip Jefferson et Lisa Cook partagent l’objectif de la Fed de réduire rapidement l’inflation. Depuis qu’il a rejoint les rangs du conseil des gouverneurs il y a un an, Philip Jefferson a voté en faveur de chacune des hausses de taux d’intérêt décidées par l’institution.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui devrait terminer son mandat actuel en 2028, a indiqué dans un discours devant une commission du Congrès en juin, que « presque tous » les membres du Comité monétaire de la Fed « s’attendent à ce qu’il soit approprié de relever encore quelque peu les taux d’intérêt d’ici la fin de l’année».
Après une pause en juin, après avoir relevé son taux directeur 10 fois de suite afin de lutter contre l’inflation, la Fed a procédé à une 11e hausse d’un quart de point de pourcentage en juillet, pour le porter dans la fourchette de 5,25 à 5,50 %, son niveau le plus élevé depuis janvier 2001.