Celui-ci était responsable de l’équipe de gestion d’actions quantitative de Gestion de Placements TD (GPTD) depuis une quinzaine d’années. Julien Palardy, vice-président et directeur en gestion d’actions quantitative, a pris la relève.
Toutefois, une tuile a tombé sur GPTD lorsque le remplaçant de Julien Palardy, Louis-Philippe Roy, a annoncé en août qu’il quittait l’institution. La nouvelle était d’importance car Louis-Philippe Roy devait être le gestionnaire de portefeuille principal des trois fonds de cette équipe. Comment les investisseurs allaient-ils réagir ?
La réponse des services de retraite collectifs de la Sun Life fut révélatrice.
« Nous avons rencontré des représentants de GPTD pour discuter des changements touchant l’équipe. La décision de M. Roy était soudaine », signale Solutions placements des Régimes collectifs de retraite de la Sun Life dans un communiqué émis le 15 novembre.
Rappelant que « les gestionnaires de portefeuille des fonds à faible volatilité sont principalement responsables de la gestion des risques », cette organisation précisait avoir ajouté les trois fonds de gestion d’actions quantitative de GPDT à sa liste de surveillance « dans la catégorie Surveillance supplémentaire. »
Selon Marc St-Pierre, qui siège sur huit comités de placement et qui est aussi membre externe du comité de retraite du Mouvement Desjardins, les départs de gestionnaires de fonds suscitent invariablement des interrogations chez les grands investisseurs.
« Ces départs soulèvent habituellement un drapeau jaune. Cela veut dire qu’on surveille de près le processus de succession et l’application des stratégies établies. Lorsque les circonstances sont plus délicates, comme c’est le cas lors de départs de gestionnaires vedettes à la Noah Blackstein, on soulève un drapeau rouge, ce qui pourrait ultimement entraîner le désinvestissement des fonds impliqués », dit Marc St-Pierre.
Dans le cas touchant les changements relatifs à l’équipe d’actions quantitative de GPTD, explique Marc St-Pierre, il n’y a pas lieu de soulever un drapeau rouge.
Tout d’abord, dit-il, « cette équipe de gestionnaires est hautement structurée ».
En effet. Jean Masson était en poste chez GPTD depuis 24 ans, comparativement à quinze pour Julien Palardy. Le communiqué des services de retraite collectifs de la Sun Life signalait que « Jean Masson a été le mentor de M. Palardy ces cinq dernières années en prévision de sa retraite éventuelle. » Le communiqué ajoutait que les responsabilités de Louis-Philippe Roy allaient être partagées entre deux gestionnaires ayant respectivement 22 et 14 années d’expérience.
Marc St-Pierre ajoute que l’équipe de gestion d’actions quantitative n’était pas dirigée par un gestionnaire vedette fonctionnant à l’instinct. « Les stratégies quantitatives peuvent être suivies et contrôlées de l’extérieur de façon méthodique. Si un moment donné il y a un écart important, on aura les moyens de s’en apercevoir », précise celui qui dirige sa propre firme de consultation appelée MSP & Associés.
En conclusion, Marc St-Pierre dit que la culture d’entreprise et de gestion de GPTD jouent en faveur de la continuité.