« Après avoir atteint 1,2% en 2015, la croissance du PIB réel devrait s’accélérer légèrement en 2016 pour atteindre 1,5% », peut-on lire dans l’édition de janvier 2016 de l’Observateur provincial.
À l’instar de 2015, un environnement extérieur imparfait, mais favorable à l’économie du Québec, devrait permettre d’équilibrer au cours de l’année, les impacts négatifs liés à la baisse de la main-d’œuvre disponible et à celui du rythme de consommation des ménages, affectée par le ralentissement de la croissance de la population.
Ainsi, bien que la concurrence internationale soit plus forte que par le passé, le secteur des exportations, nourri par la tendance haussière découlant de la faiblesse du dollar canadien, sera l’un des moteurs de cette croissance évoquée.
« Pour 2016, la plupart des analystes du marché américain s’attendent à une croissance aux alentours de 2,5% du PIB réel aux États-Unis, suffisant pour maintenir la saine croissance de la demande de produits fabriqués au Québec », écrivent Sébastien Lavoie et Dominique Lapointe, respectivement économiste en chef adjoint et économiste chez VMBL.
La faiblesse du dollar canadien aura aussi un impact positif auprès du domaine du tourisme, un secteur qui représente près de 2,5% du PIB de la province. « En 2016, considérant que la valeur du dollar canadien devrait demeurer sous la barre des 80 cents, l’industrie du tourisme continuera sur son élan positif », selon VMBL.
La situation touchant la demande externe pour les ressources naturelles du Québec se révèle toutefois moins reluisante.
« La transformation structurelle de l’économie chinoise faisant pression à la baisse sur la demande de matériaux, rien n’indique un point de retournement imminent en ce qui concerne les prix des métaux de base importants au Québec tels que le minerai de fer et l’aluminium. Ainsi, l’apport plus positif attendu du secteur minier québécois sur la croissance sera vraisemblablement retardé », peut-on lire dans le bulletin de VMBL.
La situation des ménages
Sébastien Lavoie et Dominique Lapointe estiment que les dépenses de consommation des ménages continueront en 2016 d’être l’un des principaux piliers de la croissance économique.
Citant l’édition de décembre 2015 de la revue du système financier de la Banque du Canada, VMBL estime que le ratio de la dette au revenu de 3,4% de tous les ménages québécois dépassait 350% pour la période 2012-2014, en hausse par rapport à 1,8% pour 2005-2007. Malgré tout, le nombre de ménages fortement endettés est nettement plus faible au Québec qu’en Ontario (6,0%), en Alberta (7,8%) et en Colombie-Britannique (9,1%).
Bien que la prudence soit de mise en matière de dépenses de consommation, cette situation fait dire à VMBL que « les ménages québécois seraient plus en mesure de faire face à leurs obligations financières si un ralentissement économique survenait ».
VMBL estime toutefois que les conditions sur le marché immobilier québécois resteront détendues au cours de la prochaine année. Le nombre important d’unités de condos complétées et invendues sur le territoire de Montréal et celui de la région de Québec, de même qu’une tendance haussière du taux d’inoccupation sur le marché locatif de Montréal et de Québec, entraîneront une diminution de l’emploi dans le secteur de la construction.