Le vieillissement de la population, conjugué à la réduction des leviers d’endettement sont parmi les principaux freins à une reprise économique au Canada, ont expliqué les économistes François Dupuis, du Mouvement Desjardins et Laurent Martin, de l’Autorité des marchés financiers, qui répondaient à l’invitation de la Jeune Chambre de commerce de Montréal de discuter des perspectives économiques pour l’année en cours.

La fourchette de prévisions concernant la croissance canadienne va de 1,5 à moins de 2 %. Quant à la croissance montréalaise, personne ne l’envisage supérieure à 1,4 %.

À cet égard, tant François Desjardins que Laurent Martin estiment que les années de « croissance facile » de l’économie sont terminées, du moins pour l’avenir proche.

D’ailleurs, certains autres économistes, comme Benjamin Tal de la CIBC, estiment que « 2 % [de croissance], c’est le nouveau 3 % ».

En outre, le Mouvement Desjardins prévoit une rareté, voire une pénurie de main-d’œuvre a court terme au Québec. L’année 2013 est d’ailleurs la dernière où le nombre de travailleurs entrant sur le marché du travail est supérieur à ceux qui partent à la retraite. Cette tendance s’inversera dès l’an prochain.

Transition
L’économie mondiale vit présentement une période de transition vers des cycles plus réguliers. Cette transition est causée notamment « par la réglementation du système financier ».

En outre, pour pallier la morosité économique, « les banques centrales soutiennent l’économie réelle », a expliqué l’économiste en chef de Desjardins.

Pourtant, les entreprises continuent d’être particulièrement timides quant à leurs investissements, ce minerait la reprise.

C’est d’ailleurs pourquoi la Banque du Canada et son gouverneur, Mark Carney, ont dit souhaiter que les entreprises se remettent à investir, a expliqué Laurent Martin, qui occupe le tout nouveau poste de chef économiste aux affaires internationales et à la vigie stratégique à l’AMF.

Plutôt que de soutenir le prix de l’action, de les racheter ou d’augmenter les dividendes, les entreprises devraient réinvestir, ce qui favoriserait une meilleure reprise, a renchéri François Dupuis.

Quelques-uns des nuages qui planent sur l’économie québécoise sont pourtant en voie d’être chassés, ont estimé les deux économistes. Ainsi, on prévoit une reprise des exportations américaines. Les États-Unis constituant le premier marché extérieur du Québec, François Dupuis dit déjà remarquer que les exportations de bois d’oeuvre affichent un regain.