Question : Parlons donc du secteur des valeurs industrielles, qui représente 10,8 % de l’Indice S&P 500. Ce secteur s’est bien comporté jusqu’à présent dans l’année.
Janet Navon (JN) : Nous avons un avoir important dans Boeing Co., qui a un excellent rendement cette année. Boeing a investi pas mal pour que son Boeing 787 voie le jour. Mais désormais, la été est en train d’en récolter les bénéfices sous forme de création de flux de trésorerie. Nous pensons que ce cycle dans les aéronefs peut durer plus longtemps que les cycles passés.
Glenn Fortin (GF) : Nous avons United Technologies depuis 13 ans. La société possède le fabricant de moteurs aériens Pratt & Whitney, les ascenseurs Otis et les produits de contrôle climatique Carrier, qui représentent ses trois joyaux. Ce sont des entreprises d’envergure mondiale avec des marges élevées. United Technologies a l’habitude de rembourser leur argent aux actionnaires.
JN : Nous aussi, nous possédons United Technologies, et ce depuis des années. La société bénéficie de ce cycle des aéronefs. Elle devrait aussi bénéficier d’une reprise de la construction commerciale. Une autre action que nous possédons et qui bénéficie elle aussi du cycle des aéronefs est Rockwell Collins. Cette société fournit tout un éventail de produits et de systèmes destinés aux fabricants d’avions.
Jim Young (JY): Nous possédons Parker-Hannifin, grand fabricant diversifié mondial de technologies et systèmes de mouvement et de contrôle, et Ametek, grand fabricant mondial d’instruments électroniques et électromécaniques.JN : Ces deux sociétés bénéficient elles aussi du cycle des aéronefs.
JY : Ces deux sociétés ont effectivement une entreprise assez grosse dans l’aérospatiale. L’aérospatiale est un bon thème, et tous les fournisseurs de ces sociétés sont bénéficiaires.
Q : Le secteur des biens de consommation discrétionnaire, qui représente 12,6 % de l’indice, a affiché un rendement excellent cette année.
JN : On a un peu de tout dans ce secteur, des sociétés automobiles aux câblodistributeurs.
GF : Les actions liées à l’habitation ou à l’automobile ont eu une année phénoménale.
JN : Parmi les détaillants, il y a un véritable fossé entre ceux qui vont bien et ceux qui vont mal. Un de nos principaux avoirs ici est TJX. C’est un détaillant à rabais qui vend des vêtements et produits domestiques sous diverses bannières aux États-Unis, au Canada et en Europe. Cette action a été une vedette. Nous la détenons depuis pas mal de temps. À mesure que le secteur de l’habitation s’est amélioré, les boutiques de produits domestiques ont vraiment contribué à sa rentabilité comme à sa croissance. La société, comme nous l’avons dit plus haut, est l’une de celles dont les dividendes sont en accroissement. Elle a augmenté ses dividendes d’une année sur l’autre et a aussi racheté des actions. L’action est plus chère que lorsque nous l’avons achetée, mais elle continue à nous plaire.
GF : La plus grosse société de biens de consommation discrétionnaire dans notre portefeuille est Automotive Holdings Corp. TRW , fournisseur de pièces automobiles, qui a bénéficié du rebond du secteur automobile. Nous avons acheté l’action en juillet 2011, lorsque l’on craignait d’entrer dans une récession à double de fond. TRW se spécialise dans les produits de sécurité, notamment les coussins gonflables. L’action s’est bien comportée, et nous continuons à l’aimer. Elle ne verse pas de dividendes, mais rachète ses actions de façon assez dynamique.
JY : Dans ce secteur, je possède Walt Disney; Nordstrom et The Gap. Disney a deux entreprises stables : sa franchise des sports et sa franchise pour enfants. Cela génère beaucoup de flux de trésorerie, que la société investit dans d’autres produits. Elle est en pleine construction de Shanghai Disney et se trouve dans une grosse phase d’investissements. Une fois que la construction de Shanghai Disney sera achevée en 2015, ses flux de trésorerie disponibles passeront d’environ 4,5 G$ US à environ 9 G$ US par an.
The Gap a diminué de moitié sa capitalisation boursière en rachetant la moitié de ses actions en circulation, avant d’améliorer ses marges bénéficiaires et d’améliorer ses ventes correspondantes en magasin. Ce fut une manœuvre brillante, parce que lorsque tout a commencé à fonctionner, le financement pour les investisseurs est devenu énorme et l’action a doublé.
JN : The Gap a toujours été un énorme générateur de flux de trésorerie.
JY : Oui. Nordstrom est un vendeur de produits de luxe. Cette société le fait très bien, parce qu’elle fournit un service et fait payer des prix plus élevés. Nordstrom va venir s’installer au Canada.
Q : Parlons donc rapidement des produits de consommation aux États-Unis, qui représentent 10,2 % de l’indice et ont connu un bon passage pour l’année à ce jour.
JY : Je possède PepsiCo. C’est une société fantastique dans l’industrie des collations et des boissons. Le domaine des boissons ne connaît pas une croissance aussi rapide que celui des collations, mais les deux génèrent beaucoup d’argent, et c’est ce qui a financé la croissance.
JN : Nous aussi, nous avons PepsiCo. Cette différence entre ses deux secteurs d’activités pourrait fournir la base d’une division de la société. Nous pensons que la somme des parties est meilleure que le tout.
GF : Le secteur des biens de consommation courante a été cette année la cible des activistes. Tant de ces entreprises sont diversifiées, et certains des actifs ont été mal gérés. Nos deux plus grands noms dans ce secteur sont Mondelez International, qui gère une entreprise de collations d’envergure mondiale, et Kraft Foods, qui possède une entreprise d’épicerie en Amérique du Nord. Ces deux sociétés ont été le fruit d’une scission en octobre 2012. Kraft verse un bon dividende.
Q : Enfin, c’est le moment de parler du secteur financier, qui a fait bonne figure jusqu’à maintenant. Les services financiers représentent 16,1 % de l’indice. Le règlement récent de 13 G$ US payé au gouvernement américain par JPMorgan chase & Co. JPM a fait couler beaucoup d’encre.
GF : JPMorgan est parmi mes 10 premiers avoirs. La banque a une franchise mondiale dominante et diversifiée avec une base de capitaux importante. Elle est en bonne santé, même après cette pénalité. Nous avons acheté l’action quand elle se négociait à rabais par rapport à sa valeur comptable. La théorie était que JPMorgan serait en mesure de gérer les pénalités qui lui incombaient, à la suite des acquisitions de la société et de ses activités au cours de la crise financière. Au sortir de la récession, les plus forts dans plusieurs secteurs sont simplement devenus encore plus forts. JPMorgan en est un exemple dans le secteur des services financiers. Les réglementations financières aux États-Unis sont tellement contraignantes. Les plus gros acteurs sont désormais bien capitalisés. Il leur est difficile de faire augmenter leurs prêts. Leur rendement sur le capital investi est en amélioration. Nous ne pensons pas que les évaluations le reflètent pour le moment. Voilà pourquoi nous nous sommes employés à ajouter des noms. Nous avons ajouté BB&T, qui est une banque régionale traditionnelle gérée avec prudence. C’est notre plus importante position financière.
JN : Nous sommes principalement investis dans les services financiers non bancaires. Notre plus gros avoir dans les services financiers est BlackRock, qui est le plus gros acteur dans les placements passifs. Il y a eu un mouvement très important en direction des FNB, et c’est un domaine où les économies d’échelle sont extraordinaires. Et ce dont BlackRock ne manque pas, c’est d’échelle.
JY : Trois sociétés financières que je détiens sont Wells Fargo, PNC Financial Services, toutes deux de grandes banques aux États-Unis, et la compagnie d’assurance ACE. PNC possède 20 % de BlackRock.
GF : Je possède aussi Wells Fargo. Elle a été gérée avec prudence pendant toute la récession. Elle a une forte image de marque.
JY : Elle a une forte culture des ventes et du crédit. Juste pour illustrer ce que peut faire une banque solide, au plus profond de la débâcle financière, Wells Fargo est intervenue pour acheter Wachovia, une franchise bancaire de taille comparable, pour une fraction de ce qu’elle valait. Les forts deviennent encore plus forts.