Selon le Bureau du directeur parlementaire du budget, le 1 % des familles canadiennes détient environ 25,6 % de la richesse, soit environ 3000 milliards de dollars (G$), comparativement à 13,7 % selon la méthodologie précédente.
« La distribution du patrimoine entre les ménages est fortement biaisée en faveur des familles les plus riches », note le rapport.
« Au Canada, une faible proportion des familles se trouvant au sommet de la distribution possède une valeur nette d’une ampleur sans égale à la valeur nette médiane du pays. »
Le montant d’argent détenu par toutes les familles canadiennes s’élève à 11 700 G$ si tous les actifs étaient liquidés et tous les passifs étaient remboursés, avance le rapport. Ce montant est supérieur d’environ cinq fois au produit intérieur brut annuel du Canada, souligne le document.
La catégorie d’actifs la plus importante était l’immobilier, évaluée à 5800 G$, tandis que son équivalente pour les passifs était les hypothèques, évaluée à 1500 G$.
Le rapport révèle que les familles canadiennes qui forment le 0,5 % des plus riches détiennent 20,5 %, ou 2400 G$, de la richesse totale. Une hausse importante par rapport à l’estimation précédente de 9,2 %.
Le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, s’attendait à ce que les chiffres augmentent parce que les estimations précédentes étaient manifestement trop faibles, mais l’ampleur de cette augmentation était étonnante, a-t-il indiqué lors d’une entrevue.
« Lorsque nous avons vu les chiffres du sondage de Statistique Canada, la personne la plus fortunée y évaluait sa richesse à 27 M$, alors que nous savons qu’il y a des gens au Canada qui sont plus riches que cela », a-t-il noté.
« Nous n’étions pas étonnés d’observer des révisions à la hausse, mais dans cette mesure, j’ai été personnellement surpris de voir (qu’elles étaient aussi importantes). »
Le nouveau calcul incorpore des informations de la liste des personnes les plus riches de 2017 du magazine Canadian Business, avec des chiffres de l’enquête sur la valeur nette de 2016 de Statistique Canada et de son rapport sur les comptes du bilan national du quatrième trimestre de 2016.
Le bureau fédéral s’est intéressé à de nouvelles façons d’estimer la richesse au Canada après avoir reçu des demandes d’estimations, lors des élections fédérales de l’an dernier, des revenus qui pourraient être générés avec l’imposition d’une taxe sur les familles les plus riches. Il a aussi évoqué l’intérêt soutenu des législateurs pour la réforme fiscale.
En septembre dernier, le Nouveau Parti démocratique (NPD) fédéral a proposé un impôt sur le patrimoine annuel de 1 % sur les fortunes évaluées à plus de 20 M$, affirmant qu’il pourrait générer près de 70 G$ au cours des 10 prochaines années.
Contrairement à un impôt sur le revenu, un impôt sur la fortune s’appliquerait à tous les actifs, y compris les biens immobiliers, et viserait à réduire les inégalités financières entre les Canadiens.
À l’époque, le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié des chiffres suggérant que la mesure pourrait générer 5,6 G$ au cours de l’exercice 2020-2021, et atteindre près de 9,5 G$ en 2028-2029.
Ce nombre a été obtenu en utilisant certaines hypothèses et, bien qu’il soit probablement plus élevé en utilisant la base de données mise à jour, il est difficile de dire ce qu’il deviendrait à moins de procéder à de nouveaux calculs approfondis, a souligné l’analyste en chef du DPB, Nigel Wodrich.
Le DPB a indiqué qu’il ne savait pas encore si la base de données sur le patrimoine serait mise à jour régulièrement.