Banque du Canada: l'économie devrait ralentir au T4
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L’entièreté des 33 économistes interrogés par Bloomberg anticipaient que la banque centrale canadienne maintienne le statu quo, comme elle l’a fait.

Peu d’éléments ont surpris les responsables de la politique monétaire depuis que la Banque du Canada a abaissé ses prévisions économiques le 21 octobre dernier. L’économie évolue «essentiellement» comme elle l’avait anticipé, peut-on lire dans le communiqué.

«L’économie continue de subir une longue période d’ajustement complexe à la détérioration des termes de l’échange du Canada, constate la Banque du Canada. Cet ajustement est facilité par le redressement en cours de l’économie américaine, un dollar canadien plus faible et l’assouplissement monétaire opéré par la Banque cette année.»

La banque centrale anticipe que le taux de croissance ralentira au quatrième trimestre. Après avoir enregistré une récession au cours de la première moitié de l’année, le Produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 2,3% au cours du troisième trimestre, selon les données publiées par Statistique Canada. La forte baisse des prix du pétrole et des ressources naturelles ont particulièrement touché l’ouest du pays.

Parmi les principaux points économiques, la banque centrale a mentionné que la demande intérieure aux États-Unis a été un peu moins vigoureuse que prévu. Les investissements des entreprises canadiennes sont « freinés » par la réduction des dépenses dans le secteur des ressources. De plus, la vulnérabilité des ménages «continue de s’accentuer légèrement».

Pour 2016, la Banque du Canada croit que l’économie pourrait s’accélérer et dépasser son potentiel.

Benoit Durocher, économiste principal du Mouvement Desjardins, croit cependant que l’inflation restera stable. « Malgré le pronostic assez faible pour le quatrième trimestre de 2015, il serait très étonnant que la Banque du Canada procède à une autre baisse de ses taux directeurs, car les projections démontrent que la croissance du PIB réel pourrait s’accélérer en 2016 et dépasser son potentiel. Cela dit, la présence de capacités excédentaires de production continuera de limiter les pressions inflationnistes dans les mois à venir. »

Dollars canadiens et obligations

Peu de temps après l’annonce, le dollar canadien a effacé 0,29% de sa valeur à 74,63 cents américains. Rappelons que la devise canadienne a touché un creux de 11 ans en septembre dernier.

Le rendement des obligations canadiennes 10 ans a légèrement diminué de 0,2 point de base, ou 0,13%, pour un rendement de 1,49%. En comparaison, l’obligation 10 ans du gouvernement américain offre une distribution de 2,19%.

Distorsion de la politique monétaire

À mot couvert, la Banque du Canada a fait une allusion à la distorsion à venir entre les grandes banques centrales du monde. Une hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale (Fed) est fortement anticipée le 16 décembre prochain. Parallèlement, la Banque centrale européenne et la Banque du Japon semblent se diriger vers un soutien accru à l’économie.

La Banque du Canada surveillera donc ce que feront ses homologues dans les mois à venir. «L’évolution en cours des termes de l’échange et les perspectives de croissance changeantes dans les différentes régions contribuent aux mouvements de change, explique la Banque. Dans ce contexte, la divergence dans l’orientation des politiques devrait demeurer un thème de premier plan.»