Les chiffres décevants pour le Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre ainsi que la dépréciation du baril de pétrole rendent moins probable un resserrement de la politique monétaire en décembre ou en janvier, selon une recension des prix de certains produits dérivés effectuée par Bloomberg. Les courtiers du marché monétaire allouent une probabilité de 60% à une hausse des taux d’intérêt d’ici janvier. C’est un recul comparativement à 85% le mois dernier.
«Pour l’année prochaine, nous anticipons deux hausses des taux l’année prochaine, commente Craig Wright, économiste en chef de la Banque RBC, lors d’une entrevue avec Les Affaires à paraître. Le taux directeur est de 1,75% et nous pensons qu’il ira à 2,25% cette année. Nous pensons toujours que la Banque du Canada se dirigera éventuellement vers le bas de la fourchette de ce qu’elle considère comme un taux neutre, soit entre 2,5% et 3,5%.»
C’est un important contraste avec la réaction des marchés après la dernière décision de la Banque du Canada, le 24 octobre dernier. La banque centrale a adopté un changement de ton qui a été interprété par plusieurs comme un virage vers une remontée plus rapide des taux d’intérêt.
Dans un communiqué où chaque mot compte, la Banque du Canada avait laissé tomber la référence à une « approche graduelle ». Elle avait aussi ajouté une allusion au fait que les taux devront augmenter jusqu’à une « orientation neutre ». Un taux neutre est le seuil théorique où la politique monétaire n’est ni accommodante ni restrictive. Le niveau de ce seuil fait débat parmi les économistes et peut varier selon le contexte économique et l’inflation.
«La réalité est que l’économie tourne à sa capacité et n’a plus besoin de stimulus, a commenté Stephen Poloz, le gouverneur de la Banque du Canada, en conférence de presse. Notre travail est de nous assurer qu’il n’y ait pas de surchauffe.»
Reste à voir ce que fera la Banque du Canada, qui rendra sa décision mercredi à 10h00.