Mais alors que les probabilités sont de plus en plus élevées (près de 80 %) que, dans deux semaines, la Réserve fédérale (Fed) hausse son taux sur les fonds fédéraux, peut-on vraiment croire que l’habituelle Santa Claus rally se produira à nouveau cette année ?
Ari Wald, directeur de l’analyse technique chez Oppenheimer, pense que malgré le ralentissement des profits, l’instabilité géopolitique et le risque d’une hausse de taux aux États-Unis, on pourrait quand même connaître, si l’histoire se répète, une importante poussée en fin d’année.
En entrevue à CNBC, il expliquait plus tôt cette semaine que décembre est généralement un des meilleurs mois de l’année en terme de performance boursière. Surtout lorsque certaines conditions sont réunies. « Nos recherches nous démontrent que lorsque que l’indice est au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours et qu’il est dans une tendance à la hausse lorsque l’on amorce décembre, la performance est d’autant meilleure », dit-il. Depuis le 20 novembre, l’indice se maintient au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours, après avoir amorcé un mouvement à la hausse le 16 novembre.
Qu’en est-il alors de la hausse prochaine des taux par la Fed. Si elle se produit, une première en 10 ans, elle aura surtout comme effet de dissiper l’incertitude entourant la question et l’impact sera positif, explique Erin Gibbs, analyste pour S&P Investment Advisory. « Encore cette année, nous croyons que l’appréciation de la Bourse s’accélèrera à l’approche de la fin de l’année », dit-elle.
La phase initiale de resserrement de la politique monétaire de la Fed ne représente pas nécessairement une menace pour la tendance à la hausse des marchés boursiers, croit Stéfane Marion, économiste et stratège en chef, Financière Banque Nationale. « L’assise de l’économie américaine demeure assez solide pour résister à une réduction modeste des mesures de stimulation monétaires », dit-il.
Si le geste probable de la Fed ne risque pas de couler le marché boursier, c’est aussi parce que le terrain a été bien préparé. « La Fed a agi de façon à ce que tout le monde prévoit maintenant une hausse de taux le 16 décembre, à moins que quelque chose hors de l’ordinaire ne se produise », explique Nigel Gault, co-chef économiste, Parthenon Group, en entrevue à MarketWatch.
Dans une conférence au Economic Club of Washington mercredi, Janet Yellen, présidente de la Fed affirmait : « J’estime que la croissance économique américaine dans la prochaine année ou deux sera suffisante pour permettre au marché de l’emploi de continuer de s’améliorer ». Et elle ajoutait : « Cela renforce ma confiance que l’inflation reviendra à 2 % alors que les effets déflationnistes de la baisse des prix de l’énergie et des importations se dissipera ». La croissance de l’emploi et l’inflation à 2 % sont les deux principaux objectifs de la Fed.
Les principaux indices boursiers américains ne sont qu’à 2 ou 3 % de leur sommet historique, rappelle Ron Meisels, président de Phases & Cycles. Il croit que le marché haussier (bull market), bien que dans sa phase finale, n’est pas terminé. « Un léger repli est possible à court terme, et il serait le bienvenu, mais le marché va vite retrouver sa tendance haussière en décembre et atteindra de nouveaux sommets », dit-il.