La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) devra tricoter serré pour refermer le trou qui s’est ouvert dans le bas de laine des Québécois après le pire semestre des 50 dernières années sur les marchés.
Au 30 juin dernier, la Caisse enregistrait, pour les six premiers mois de 2022, un rendement négatif de -7,9 %, soit une perte de 33,6 milliards de dollars (G$). Bien que l’institution ait fait mieux que son indice de référence, qui était en repli de -10,5 %, ce résultat contraste avec le rendement exceptionnel de 13,5 % affiché pour toute l’année 2021.
En tenant compte des dépôts, l’actif net de la Caisse a reculé de 28,2 G$, passant de 420 G$ à 392 G$.
Comme l’ensemble des investisseurs, la Caisse n’a pu échapper à ce que son président et chef de la direction, Charles Émond, a décrit comme « une combinaison de facteurs jamais vue depuis plusieurs décennies », soit la flambée inflationniste et la forte poussée des taux d’intérêt qui a suivi, la « correction simultanée des marchés boursiers et obligataires » ainsi que la guerre en Ukraine.
La perte pourrait toutefois s’amoindrir, les marchés ayant connu un rebond en juillet qui n’est pas compris dans le calcul de janvier à juin. Si cette tendance devait se maintenir, elle permettrait à la Caisse de redresser sensiblement son résultat. Juillet s’est d’ailleurs avéré le meilleur mois depuis deux ans sur les marchés.
L’institution prend soin aussi de rappeler que son résultat est non seulement supérieur à celui de son indice de référence, mais que sur les périodes de cinq et de dix ans, le rendement se situe tout de même respectivement à 6,1 % et 8,3 %.
Les nouvelles ne sont d’ailleurs pas sombres dans tous les secteurs: du côté des actifs réels, les portefeuilles Immeubles et Infrastructures font état de rendements positifs de 10,2 % et de 5,8 % respectivement. Fait à noter, toutefois, le portefeuille Immeubles est l’un des rares à avoir performé en-deçà du portefeuille de référence, qui se situe à 11,4 %.
C’est du côté des actions que le bât blesse. Ainsi, le rendement du portefeuille des placements privés affiche un repli de 2,4 %. Mais c’est surtout le portefeuille des actions qui a plongé pour les six premiers mois de 2022 avec un recul de 16 %.