Dans une récente étude, Picton Mahoney Asset Management repère les catégories les plus performantes et propose une approche pour faire une sélection finale.
Le secteur des fonds alternatifs liquides, après trois années d’une démocratisation plus importante, abritait 25 milliards de dollars (G$) d’actifs au 28 février dernier, 9 G$ y ayant afflué dans les 12 derniers mois. Ces sommes se répartissent entre cinq catégories définies par le Canadian Investment Funds Standards Committee (CIFSC), soit : alternatifs principalement d’actions, alternatifs principalement de crédit, alternatifs multi-stratégies, alternatifs de marché neutre, et alternatifs autres.
Déjà, il n’est pas si facile de s’y retrouver dans ces cinq catégories, mais la difficulté « est accrue par le fait qu’on peut trouver d’importantes différences à l’intérieur d’une même catégorie, signale Robert Wilson, chef des services conseil en construction de portefeuille chez Picton Mahoney. Par exemple, dans une même catégorie, certaines stratégies amplifient les rendements tandis que d’autres amplifient le contrôle du risque. »
Picton Mahoney recourt à trois critères pour classifier les fonds. Deux sont classiques : amenuisement du risque et diversification. Le troisième est la qualité du rendement, un critère qui tient compte des rendements annuels à la lumière de la volatilité d’ensemble, des tendances à la baisse et de la chute la plus forte enregistrée, enfin, du rapport entre rendements mensuels positifs et rendements mensuels négatifs.
Fort de ces trois critères, l’étude filtre la totalité des fonds alternatifs liquides disponibles au Canada. Elle crée, à partir de ces fonds, une nouvelle catégorie qui rassemble les fonds rencontrant le mieux les trois critères, et nomme cette nouvelle catégorie « fonds stabilisateurs de diversification ». Les résultats sont inattendus.
Sous les deux premiers critères (amenuisement du risque et diversification), deux catégories occupent la première et la deuxième place : celle créée par Picton Mahoney, les stabilisateurs de diversification, vient en tête, suivie des fonds alternatifs de marché neutre.
Sous ces deux critères, deux catégories très visibles font moins bonne figure : les alternatifs principalement de crédit et les alternatifs principalement d’actions. Sous le critère amenuisement du risque, les premiers occupent la 6e place sur 7, les deuxièmes, la 7e place. Sous le critère diversification, ces deux catégories arrivent en 7e et 5e position. Cette fois, c’est la catégorie multi-stratégie qui prend la 6e position. Ainsi, dans un portefeuille auquel on a alloué une part de 10% à des fonds alternatifs liquides, la catégorie « stabilisateurs de diversification » offre une résistance à la baisse de -9,1% à l’ensemble du portefeuille, alors que les alternatifs d’actions ne donnent qu’une résistance de -1,1%
C’est sous le troisième critère que les choses prennent un tour inattendu. La catégorie « stabilisateurs de diversification » entre en 5e place, alors que c’est la catégorie générale du fonds alternatif moyen qui arrive en première. Ici encore, la catégorie marché neutre se réserve la 2e place, ce qui lui assure la performance la plus consistante et la plus soutenue parmi toutes les catégories. Notons justement que le Fonds alternatif fortifié marché neutre Picton Mahoney, comme le note Robert Wilson, est un des rares fonds canadiens à avoir traversé indemne la première moitié très turbulente de 2022 avec un rendement au 27 juin de 0,65%.
En réalité, la catégorie marché neutre arrive au sommet du classement de Picton Mahoney quand on la considère en soi. Cependant, la perspective change quand on alloue à cette catégorie une part de 10% dans un portefeuille. « Compte tenu de la faible volatilité moyenne de la catégorie marché neutre (5,6%) comparé à la volatilité moyenne de l’ensemble des fonds alternatifs (10,7%), une allocation de 10% au marché neutre aurait représenté une beaucoup plus petite part du risque d’un portefeuille, réduisant ainsi sa capacité de diversifier le portefeuille. »