Un homme d'affaire qui hésite entre deux chemins dont un mène aux ténèbres et l'autre à la lumière
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Alors que la Banque du Canada et la Réserve fédérale deviennent plus prudentes, et que d’autres hausses de taux d’intérêt semblent moins probables cette année, le revenu fixe offrira des occasions aux investisseurs.

« L’inflation est le principal moteur des taux d’intérêt, dit Catherine Heath, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez Leith Wheeler, à Vancouver. Au Canada, l’inflation est inférieure à la cible de 2 % de la Banque du Canada. Alors, l’inflation étant sous contrôle, les taux ne monteront que légèrement. »

Joey Mack, directeur, revenu fixe, chez GMP Securities, en convient : « Les hausses de taux ont été de véritables sources de faiblesse dans le marché obligataire. Nous ne devrions pas connaître d’autres augmentations de taux à court terme cette année. Je pense maintenant que l’on va voir de vrais rendements de type obligataire dans la zone des 2 à 3 % en 2019. »

Les titres à revenu fixe ne sont plus aussi rentables qu’avant

Vu la complexité des marchés à revenu fixe à l’heure actuelle, la production de rendement de revenu et la gestion du risque nécessitent une gestion active comme celle qu’offrent les FNB de titres à revenu fixe de Placements Franklin Templeton.

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Pour ceux qui investissent dans des titres à revenu fixe, une stabilisation des taux devrait signifier de meilleurs rendements. Toutefois, le rendement après effets de l’inflation sera un défi constant, en fonction du type de placement.

« Les certificats de placement garanti (CPG) et les bons du Trésor ne fournissent pas nécessairement beaucoup de rendement après [les effets de] l’inflation, dit Geoff Castle, gestionnaire de portefeuille chez PenderFund Capital Management, à Vancouver. Si j’ai acheté une obligation du gouvernement du Canada à cinq ans, son rendement sera de 1,8 %. Alors, si on essaie de faire de l’argent après [déduction de] l’inflation, ce n’est pas un bon départ. »

La moyenne des chiffres de la Banque du Canada concernant l’inflation de base a été de 1,9 % en décembre. Quand la banque centrale a maintenu le taux de financement à un jour lors de sa réunion de janvier, elle a déclaré que le taux « aura besoin de monter au fil du temps » jusqu’à sa plage neutre de 2,5 % à 3,5 % « afin d’atteindre l’objectif en matière d’inflation ».

Pourtant, Geoff Castle affirme que les tensions inflationnistes ont commencé à s’estomper et que ceux qui investissent dans les titres à revenu fixe devraient connaître de meilleurs rendements.

Toutefois, avant d’ajouter des titres à revenu fixe dans un portefeuille, il est important de comprendre les erreurs courantes. En voici trois à éviter.

Essayer d’anticiper le marché

Souvent, les investisseurs suivent les nouvelles, négocient en fonction du marché de la veille, et par conséquent, ratent des occasions.

« Quand un produit a chuté dernièrement, ils ont tendance à prendre peur, dit Geoff Castle. Et quand un produit est monté dernièrement, ils ont tendance à s’enthousiasmer. »

Joey Mack ajoute qu’essayer d’anticiper le marché est une mauvaise stratégie, que l’on investisse dans les obligations ou dans les actions. « On n’a aucun antécédent d’un gestionnaire qui aurait réussi en anticipant les taux d’intérêt. Alors, tenez-vous en à vos principes. Ne vous retenez pas d’acheter aujourd’hui parce que vous espérez trouver mieux demain. »

Une stratégie passive à faible coût, comme l’échelonnement (laddering), la gestion indicielle ou une obligation sans amortissement, surpassera les stratégies basées sur l’anticipation des taux d’intérêt ou des fluctuations de prix, remarque-t-il.

« La seule exception, c’est quand la négociation de titres à revenu fixe évite un incident de crédit, ajoute Joey Mack. Si vous détenez des obligations de société, et que la performance de cette société diminue, vous voudrez protéger votre capital et vendre. »

Atteindre le rendement

La grande erreur que Joey Mack constate, c’est que les investisseurs sont concentrés sur le rendement. « Les gens achèteront du crédit de qualité inférieure seulement parce qu’il a un rendement attrayant. Ce rendement n’est pas là pour rien : il reflète le risque. »

Il ajoute que les investisseurs devraient limiter leur exposition au rendement élevé à un maximum de 10 %. « À long terme, une obligation à rendement élevé peut agir beaucoup plus comme une action. Elle n’offre pas la diversification et le revenu dont vous avez besoin quand vous en avez besoin, et elle a tendance à attirer un prix proche de celui de l’action. Les obligations à rendement élevé devraient être un sous-ensemble d’actions et d’actifs risqués, pas un sous-ensemble de la portion obligations “sécuritaires” du portefeuille de votre client. »

Ne pas comprendre la volatilité

Les investisseurs pensent souvent que le revenu fixe n’est pas sensible à la volatilité des marchés, mais Catherine Heath explique que c’est faux.

« Parfois, on s’attend à ne pas pouvoir perdre d’argent avec les obligations, dit-elle. Cela dit, dans chaque marché, les taux d’intérêt fluctuent tous les jours. Alors, c’est normal de voir le cours des obligations monter et descendre quotidiennement. »

Concernant les obligations gouvernementales, la clé c’est de les conserver jusqu’à l’échéance. « Vous devriez toujours récupérer votre nominal et toucher vos coupons pendant cette période. »

Toutefois, elle prévient que ce n’est pas toujours le cas des obligations de société. « Il y a un risque de défaillance ; par conséquent, vous pouvez ne pas récupérer votre nominal. »

Occasions

 La diminution du risque de taux et des tensions inflationnistes signifie que le moment est venu d’opter pour le revenu fixe. Et les experts conviennent que les obligations de société sont le produit idéal pour aller de l’avant.

Comme Geoff Castle le remarquait, le rendement de 1,8 % d’une obligation du gouvernement du Canada à cinq ans couvre à peine l’inflation.

Une obligation bancaire de premier rang donne environ 2,6 % aux investisseurs, dit Catherine Heath. « C’est un gain assez convenable pour un faible niveau de risque. De plus, elles [les obligations bancaires de premier rang] sont au niveau le plus élevé de la structure du capital, alors vous avez une assez bonne protection et un faible risque de défaillance. »

Si on examine les obligations notées BBB, une obligation Bell Canada à cinq ans donnera un rendement d’environ 3 %, dit-elle. « À 3 %, vous couvrez l’inflation. Vous protégez ainsi le pouvoir d’achat de votre investissement et vous obtenez un peu plus. »

Les rendements de titres à 10 ans notés BBB ou ayant une notation plus élevée sont d’environ 4 %, dit Joey Mack. « C’est drôlement attirant actuellement, particulièrement du fait qu’on peut acheter ces obligations à escompte. »

Avant d’investir, assurez-vous que les clients ménagent de la place pour une marge d’erreur, avertit Geoff Castle. « Si les choses n’allaient pas aussi bien que vous le souhaitiez pour la société, il y aurait encore assez de tampons en termes d’évaluation des actions, liquidités et valeur de liquidation, pour que vous ne risquiez pas de perdre votre nominal dans l’obligation. »

De plus, le rendement doit être raisonnable par rapport à l’inflation, dit-il. « Vous devez vous demander dans quelle position sera cette société à la date d’échéance de l’obligation. Aura-t-elle les ressources qui lui permettront de payer l’obligation en cas de défaillance ? Aura-t-elle un flux de trésorerie suffisant pour refinancer l’obligation ?

Peu importe dans quel produit les clients choisissent d’investir en revenu fixe, l’important est de garder le cap.

« Examinez les 20 dernières années, dit Joey Mack. Un portefeuille moitié en actions moitié en obligations aurait presque aussi bien performé qu’un portefeuille totalement en actions, avec bien moins de volatilité. Alors, ne restez pas sous-pondéré en revenu fixe, particulièrement dans le marché actuel. C’est logique de faire travailler vos liquidités dans le revenu fixe et de retirer un peu d’argent des actions. »