Le premier rapport, intitulé Le niveau de l’endettement du Québec, note que la dette directe nette du Québec est passée, en termes nominaux, de 37,6 G$ en 1990-1991 à 175,5 G$ en 2012-2013 et représente maintenant 49 % de son produit intérieur brut (PIB), soit le pourcentage le plus élevé parmi les provinces canadiennes.

En 2012-2013, la part de la dette de chaque Québécois était de 21 708 $ ou bien en fonction des données fiscales de 2011-2012, la part de la dette de chaque contribuable québécois était de 43 804 $. Les paiements d’intérêts sur la dette ont donc été de 9,8 G$ en 2012-2013, c’est-à-dire plus de 11 % des recettes publiques.

« Au cours de cette élection provinciale, il vaut la peine de souligner que les gouvernements du Parti québécois et du Parti libéral ont tous deux contribué à la dette depuis le début des années 1990. L’incapacité des gouvernements successifs du Québec à contrôler les dépenses a alourdi fortement le fardeau de la dette de la province et impose aujourd’hui aux contribuables québécois des frais d’intérêt de plus de 9 G$. », souligne Filip Palda, senior fellow à l’Institut Fraser et professeur à l’École nationale d’administration publique.

Québec vs US

Le deuxième rapport, intitulé Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?, compare le Québec à plusieurs des États-Unis et aux provinces du Canada, notamment à l’Ontario, où la dette est moins élevée par rapport au PIB, 37,5 %, qu’au Québec, 49 %.

Le texte juxtapose aussi la situation du Québec à celle de 24 États américains en mesurant la dette obligataire. La dette obligataire du Québec pour 2011 était de 160,8 G$, ce qui représente à peu près 47 % du PIB de la province, pour un ratio dette/PIB deux fois plus élevé que dans la plupart des États américains endettés.

C’est le Vermont qui se rapproche le plus du Québec avec un ratio dette obligataire/PIB de 17,1 %. La dette obligataire de l’État de New York, la plus élevée en dollars parmi tous les États américains, représente 12,3 % de son PIB. Par comparaison, le ratio de la dette du Québec à 47 % du PIB est près de quatre fois plus élevé.

Dette à 57% du PIB?

Le dernier rapport, intitulé Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec, conclut que « la dette nette du Québec pourrait atteindre plus de 57 % du PIB en 2022-2023 si le statu quo, supposant les conditions actuelles du marché ainsi que les modes actuels d’imposition et de dépenses, est maintenu ».

« Les Québécois méritent un solide débat public sur la dette du Québec et sur d’éventuelles réformes gouvernementales parce qu’en fin de compte, la dette publique repose sur les épaules des contribuables car ce sont eux qui paient », croit Filip Palda.