Les libéraux de Justin Trudeau ont révélé la semaine dernière un déficit anticipé de 343 milliards de dollars (G$) pour l’année en cours, en raison de dépenses s’élevant jusqu’à présent à 231,9 G$ en réponse à la pandémie, en plus d’une dégringolade des recettes publiques.
Face à un déficit jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale, la firme Léger et l’Association d’études canadiennes ont demandé à 1523 Canadiens s’ils pensaient que le gouvernement devrait rapidement resserrer ses programmes de soutien aux particuliers et aux entreprises.
Non, selon 44 % des répondants. Et oui, selon un autre 41 %. Les 15% restants ont dit qu’ils ne savaient pas ou préféraient ne pas répondre.
Le sondage a été mené en ligne entre le 10 et le 12 juillet, juste après que les libéraux eurent fait part de leurs projections. Une marge d’erreur ne peut pas lui être attribuée, car les sondages en ligne ne sont pas considérés comme vraiment aléatoires.
Ottawa a justement annoncé cette semaine que sa subvention salariale sera prolongée jusqu’à la fin de l’année. Le vaste programme couvre 75% du salaire des employés, jusqu’à un maximum de 847 $ par semaine, pour les entreprises et les organismes à but non lucratif admissibles qui ont vu leurs revenus fondre d’au moins 30%.
En date du 6 juillet, 18 G$ avaient été octroyés à 252 370 entreprises pour les aider à payer leurs travailleurs. Lors du portrait économique dévoilé la semaine dernière, le gouvernement fédéral prévoyait que le programme coûterait quelque 82 G$ aux coffres de l’État en 2020-2021.
L’autre programme de soutien d’envergure, la Prestation canadienne d’urgence, arrivera pour sa part à échéance à l’automne. En date du 5 juillet, la prestation hebdomadaire de 500 $ avait permis de distribuer près de 54,8 G$ à 8,25 millions de personnes.
Parmi les personnes sondées au cours du weekend, 78% se sont dites inquiètes de l’ampleur du déficit et de son impact à long terme sur le pays.
En dévoilant leurs projections, les libéraux n’ont pas établi de plan pour déterminer quand ou comment ils pourraient revenir à l’équilibre budgétaire.
Les répondants ont également été appelés à indiquer quelle méthode ils appuieraient pour s’attaquer à ce déficit record.
Pas moins de 60% ont répondu que le gouvernement devrait se concentrer sur la réduction des dépenses publiques, tandis que 21% ont affirmé qu’une hausse des impôts serait plutôt à privilégier.