La dernière année en Bourse a été marquée par de fréquentes et d’importantes fluctuations liées aux événements d’actualité, comme les mises à jour sur les cas d’infection à la COVID-19, les essais de vaccins et les indicateurs économiques plus traditionnels comme le taux de chômage ou les changements de politique de la banque centrale.
À l’approche de 2021, les analystes sont généralement optimistes. Ils préviennent néanmoins que la volatilité marquera le début de 2021 à mesure que de nouvelles vagues d’infection à la COVID-19 émergent et que l’on aura plus de détails sur la façon dont se déroule la vaccination à grande échelle.
Un bon début
Les attentes étaient grandes après 2019, où la renégociation de l’ALÉNA a rassuré les investisseurs qui s’inquiétaient de la trajectoire des relations commerciales entre le Canada et les États-Unis.
L’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a bondi de 19,1 % en 2019 et les hausses ont été encore plus impressionnantes aux États-Unis. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a grimpé de 22 % et l’indice élargi S&P 500 a pris près de 29 %. L’indice composé du Nasdaq, à forte coloration technologique, a fait encore mieux en bondissant de 35 %.
Des querelles entre la Russie et l’Arabie saoudite à propos des prix du pétrole ont pesé sur les prix des matières premières en janvier 2020. Par la suite, une nouvelle épidémie de coronavirus à Wuhan, en Chine, a miné les marchés à travers le monde en raison du ralentissement de l’économie chinoise.
Néanmoins, la confiance que le coronavirus serait contenu a maintenu le moral des investisseurs. Le S&P/TSX a atteint un nouveau sommet le 20 février. Le S&P 500 et le Nasdaq ont également fait de même.
L’épidémie de COVID-19 s’accélère
L’humeur a changé presque immédiatement en raison de la propagation du virus. Le 26 février, après quatre journées de baisses marquées, les indices avaient effacé leurs gains de 2020.
Une baisse surprise des taux de la Réserve fédérale américaine le 3 mars a semblé accroître la nervosité des investisseurs plutôt que de les calmer.
« (Cela) a fait craindre à certains investisseurs que l’impact du coronavirus puisse être bien plus grave sur l’économie américaine que ce que les investisseurs anticipaient à l’origine », explique Anish Chopra, directeur général de Portfolio Management.
Quelques semaines après avoir atteint un nouveau sommet, la Bourse de Toronto est entrée en territoire baissier le 11 mars, le jour même où l’Organisation mondiale de la santé a déclaré une pandémie mondiale de COVID-19. La Banque du Canada a réduit son taux d’intérêt directeur et a lancé un plan de relance deux jours plus tard, et le gouvernement fédéral a lancé des mesures d’allégement sans précédent pour les Canadiens qui se sont soudainement retrouvés au chômage et les entreprises dont les ventes ont chuté.
Les responsables de la santé publique à travers le Canada ont imposé des restrictions ayant provoqué des fermetures d’entreprises dans de nombreux secteurs de l’économie et les entreprises ont eu du mal à réduire ou mettre leurs activités sur pause, tandis que d’autres tentaient d’effectuer un virage vers le télétravail.
Le retour du balancier
Néanmoins, le rythme de la reprise au cours des cinq mois suivants a été surprenante, et ce, même pour les observateurs du marché.
« Nous avons traversé des marchés baissiers avant, (mais) je pense que la vitesse de la reprise a été sans précédent », affirme Candice Bangsund, gestionnaire de portefeuille pour Fiera Capital.
Celle-ci a attribué le rebond à la réponse des banques centrales et des gouvernements, qui ont agi de manière décisive pour soutenir les économies à travers le monde malgré les restrictions provoquées par la crise sanitaire.
Mike Archibald, gestionnaire de portefeuille adjoint chez Placements AGF, a été « surpris » de constater « à quel point (la baisse a été) brutale en mars et à quelle vitesse le marché s’est rétabli ».
La résilience générale du marché boursier au sens large a été « très impressionnante », a-t-il ajouté, en attribuant le mérite aux banquiers centraux qui ont agi rapidement et qui ont été le moteur de la poussée boursière.
De solides bases
Craig Fehr, stratège en investissement chez Edward Jones, a estimé que l’année avait été sans précédent non seulement pour les marchés, mais aussi pour ce que le public en général a été contraint d’endurer.
Quiconque se concentre uniquement sur la pandémie s’étonnerait de la tendance des marchés, mais il est logique d’observer des gains, a-t-il souligné.
« Le vaccin jette les bases (d’éléments) qui, je pense, sembleront plutôt positifs au cours de l’année prochaine », a estimé Craig Fehr.
Les vaccins ont également contribué au début d’un déplacement vers des secteurs cycliques et axés sur la valeur tels que la finance, l’énergie et l’industrie, ainsi que des sociétés à petite capitalisation. Au plus fort de la pandémie, certains secteurs, comme celui de la technologie, ont affiché d’importants gains.
L’année prochaine s’annonce comme une « année phénoménale » pour la croissance et les actifs à risque en raison des vaccins que devrait recevoir la majeure partie de la population d’ici la fin de l’année, a déclaré Candice Bangsund.
« Nous passons de l’année de la pandémie à l’année du vaccin et de la reprise, a-t-elle dit. Donc, je pense que ce sera un retour à la normale assez rapide dans la seconde moitié de 2021. »
Les prédictions de Candice Bangsund prévoient que le l’indice composé S&P/TSX termine 2021 à 19 000 points, ce qui représenterait une augmentation de 8,4 % par rapport aux niveaux actuels.
Elle voit également le S&P 500 atteindre 3800 points, le pétrole se transiger à 50 $ US le baril et l’or osciller autour de 1800 $ US l’once.
Mike Archibald s’attend à observer « un fort rebond de la croissance économique » aux deuxième et troisième trimestres, ce qui poussera les marchés à la hausse.