Un signe de taux rouge debout au milieu de nombreux signes de dollars couchés.
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Des économistes prévoient un nouveau ralentissement de l’inflation en mai, ce qui serait un pas dans la bonne direction pour la Banque du Canada, qui a réduit son taux directeur pour la première fois en quatre ans au mois de juin.

Le rapport de Statistique Canada, qui sera publié mardi, relatera les premières données sur l’inflation depuis que la banque centrale a annoncé une réduction de son taux directeur d’un quart de point de pourcentage le 5 juin, le ramenant à 4,75 %.

Les économistes affirment que les nouvelles données pourraient ouvrir la voie à une nouvelle réduction du taux en juillet.

La Banque de Montréal (BMO) et la Banque TD prévoient respectivement que le taux d’inflation annuel au Canada ralentira à 2,6 % et 2,5 %, ce qui serait une légère baisse par rapport aux 2,7 % du mois d’avril.

« Il semble que ce soit un mois calme pour l’inflation. Je dirais qu’à ce stade, moins de nouvelles est une bonne nouvelle », a dit Douglas Porter, économiste en chef de BMO.

La décision de la Banque du Canada de réduire le taux directeur a marqué un tournant majeur dans sa lutte contre l’inflation, qui a atteint un sommet de 8,1 % à la mi-2022.

La Banque du Canada a été la première banque centrale du G7 à abaisser son taux, bien qu’elle ait été rapidement suivie par la Banque centrale européenne, qui a également réduit son taux directeur d’un quart de point de pourcentage en juin.

Après l’annonce, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que l’institution avait confiance que l’inflation se rapprochait de l’objectif de 2 %, citant divers indicateurs suggérant un soulagement des pressions sur les prix.

Les économistes affirment que les nouvelles données sur l’inflation influenceront fortement le rythme des futures baisses du taux directeur.

Dans la perspective de la prochaine annonce du 24 juillet, le directeur économique de la Banque TD, James Orlando, a déclaré que les deux prochains rapports sur l’inflation pourraient ouvrir la voie à une autre réduction des taux.

« Cela ouvrira la porte à une éventuelle décision de la Banque du Canada de procéder à des réductions de taux consécutives », a-t-il indiqué.

Douglas Porter est du même avis. Il souligne qu’il faudrait probablement une « mauvaise découverte, ce mois-ci ou le mois prochain, pour empêcher la Banque du Canada de réduire [son taux] ».

La Banque du Canada a publié la semaine dernière un résumé de ses délibérations au préalable de sa décision du 5 juin, qui révélait des discussions sur la possibilité d’attendre plus longtemps avant de baisser le taux directeur, pour finalement décider de le réduire.

« Bien qu’ils ont reconnu le risque que les progrès puissent s’arrêter — comme cela a été le cas aux États-Unis — il y avait un consensus sur le fait qu’avec quatre mois consécutifs de ralentissement de l’inflation sous-jacente et des indicateurs suggérant une poursuite de la tendance à la baisse, les progrès avaient été suffisants pour justifier une première réduction du taux directeur », indique le résumé.

Le document réitère l’approche prudente de la banque centrale et son intention de prendre les décisions une à la fois concernant le taux directeur.

La Banque du Canada a été particulièrement encouragée par le récent ralentissement de l’inflation.

Pour les consommateurs, la baisse de l’inflation se traduit par de moindres hausses de prix lorsqu’ils font leurs courses, y compris à l’épicerie.

En avril, les prix des produits alimentaires ont augmenté à un rythme modeste de 1,4 % par rapport à l’année précédente, soit une baisse significative par rapport à 2022.

« Les prix des produits alimentaires restent très élevés. Cela ne fait aucun doute. Mais ils ont globalement cessé d’augmenter et l’épicerie est passée d’un gros problème pour l’inflation à aider [à la faire baisser] », a expliqué M. Porter.