Expert des actions à petite capitalisation chez Beutel Goodman, M. Arpin signale que le rendement total des actions canadiennes à petite capitalisation, mesuré par l’Indice des actions à petite capitalisation S and P/TSX et l’Indice mixte (pondéré) des actions à faible capitalisation BMO, a été essentiellement stationnaire depuis le début de l’année. Dans ce climat de rendement médiocre, le secteur des services financiers a affiché des résultats solides, mais pas spectaculaires, dit-il.
D’autres secteurs, tels que ceux de la consommation discrétionnaire et des valeurs industrielles, ont affiché un rendement bien plus robuste, dit M. Arpin. Tout comme le secteur financier, ces deux secteurs sont bien pondérés au sein de ces deux principaux indices à petite capitalisation.
Il signale que les investisseurs dans les actions à faible capitalisation privilégient les sociétés qui participent aux économies développées plutôt qu’aux économies en développement. Cela, d’après lui, explique en partie la faiblesse considérable du secteur des matériaux, dont la pondération est importante au sein des deux principaux indices à petite capitalisation.
En ce qui concerne les actions financières à petite capitalisation, M. Arpin signale que les investisseurs, tout en appréciant leur participation à l’Amérique du Nord, « se souviennent encore des déboires des sociétés financières durant la crise financière mondiale d’il y a environ cinq ans ». Il souligne qu’il faut examiner chaque titre individuellement. « Notre approche de la sélection des titres est plutôt ascendante. »
Au sein de l’univers des actions financières à petite capitalisation, M. Arpin signale que certaines sociétés canadiennes sont parvenues à accroître leur valeur comptable par action pendant la crise financière. Elles ont également été en mesure, ajoute-t-il, « de faire entrer des capitaux de l’extérieur sans les diluer », à leur valeur comptable par action ou plus, de manière à rehausser leurs bilans.
Un bon exemple en est l’Industrielle Alliance, Assurance et services financiers inc. IAG . Cette action fait partie du Fonds à petite capitalisation Beutel Goodman , (actif de 550,4 M$), géré par M. Arpin et son collègue William Otton. Ce mandat définit les actions à petite capitalisation comme des titres qui possèdent une capitalisation maximum de 1,5 G$ au moment de l’achat.
Messieurs Arpin et Otton gèrent un actif total de 1,5 G$ en actions à petite capitalisation chez Beutel Goodman, société qui applique une approche de sélection des titres axée sur la valeur. L’équipe des actions à petite capitalisation cible les titres qui d’après eux peuvent produire un rendement total de 100 % sur une période de trois à quatre ans.
Le Fonds à petite capitalisation Beutel Goodman, qui contient 42 avoirs, possède une forte pondération dans les secteurs des services financiers (23,5 %) et de la consommation discrétionnaire (19,5 %).
L’Industrielle Alliance (l’un des dix principaux avoirs en portefeuille à quelque 6 %) est principalement une société canadienne d’assurance vie et de gestion du patrimoine, signale M. Arpin. Oeuvrant principalement au Québec, la société est en train d’accroître sa part de marché dans le secteur de l’assurance, ajoute-t-il. Il signale que son entreprise de gestion du patrimoine est également en expansion.
L’Industrielle Alliance a récemment finalisé l’acquisition de Jovian Capital Corp., qui offre ses services au sein du marché de la gestion du patrimoine privé par le biais de diverses entités. Dans l’ensemble, dit M. Arpin, le président-directeur général de l’Industrielle Alliance Yvon Charest est « un excellent gestionnaire ». Malgré la solide performance du titre cette année, « nous continuons d’y investir, indique-t-il. La société est en mesure d’accroître sa valeur comptable à un taux dépassant les deux chiffres chaque année et son action produit un rendement boursier d’environ 2,2 %. »
Intact Financial Corp, une société d’assurance générale, fait également partie des dix principaux avoirs en portefeuille et représente environ 6 % du fonds. Cette société, indique M. Arpin, « est un chef de file sur le marché, initiateur de fusions réussies dans ce secteur d’activités ». Cette action, dit-il, subit quelques pressions en raison d’inquiétudes portant sur la décision prise par le gouvernement de l’Ontario d’abaisser les primes d’assurance automobiles.
Par ailleurs, la société est confrontée à un « nombre élevé de demandes de règlement » à cause des conditions climatiques défavorables dans certaines régions. Mais M. Arpin fait remarquer que « les primes d’assurance dommages ont tendance à augmenter après une hausse des demandes de règlement. »
M. Arpin demeure optimiste quant au fournisseur de prêts hypothécaires à risque Equitable Group Inc. EQB , qui constitue environ 5 % du fonds. Ce titre a été performant cette année et demeure malgré tout bon marché, dit-il. La société se négocie à un ratio de huit fois ses bénéfices prévisionnels pour 2014 et 1,5 fois sa valeur comptable par action.
Une autre société du secteur des services financiers, fiducie spécialisée dans les hôtels qui, selon M. Arpin « a consolidé son bilan et se défait judicieusement de certains avoirs immobiliers à un bon prix », est InnVest Real Estate Investment Trust.
Cette FPI détient l’un des plus grands portefeuilles d’hôtels au Canada, comprenant 131 propriétés exploitées sous des enseignes reconnues. M. Arpin signale que le secteur des hôtels est en train de connaître une reprise et que les prix s’améliorent. « Auparavant, les distributions d’InnVest étaient trop élevées par rapport à ses flux de trésorerie, mais la société les a réduites jusqu’à un niveau plus viable. » Le rendement en distributions se situe actuellement à environ 10 %.
Dans le secteur de la consommation discrétionnaire, « un fabricant qui continue de profiter des sous-traitances pratiquées dans l’industrie automobile » est Linamar Corp., qui fait également partie des dix principaux avoirs du fonds.
La société offre des pièces de moteurs et des systèmes de transmission aux fabricants automobiles du monde entier, dit M. Arpin. La demande pour ses produits se développe, dit-il. « Linamar décroche des contrats japonais importants et profite généralement de la reprise du cycle automobile. » Pour ce qui est de son évaluation, Linamar se négocie à 12 fois ses bénéfices pour l’année en cours et 10 fois ses bénéfices prévisionnels.
Un nouvel ajout au portefeuille, par le biais d’une participation à un premier appel public à l’épargne ayant eu lieu à la fin mai, est BRP Inc., dit M. Arpin. Le prix du PAPE était de 21,50 $ par action. BRP, soit l’entreprise de produits récréatifs de Bombardier, fabrique des véhicules de plaisance sous des marques telles que Ski-Doo et Sea-Doo, qui se vendent à l’échelle mondiale. « Cette industrie est en train de se rétablir après son effondrement durant la crise financière », indique M. Arpin. BRP est « un chef de file et un innovateur de l’industrie ».
Pour ce qui est de sa discipline de vente, l’équipe des petites capitalisations de Beutel réduit de 25 % la pondération d’un titre lorsque celui-ci atteint sa valeur cible, puis réévalue ses perspectives. Ainsi, l’équipe a récemment réduit de 25 % sa participation à WestJet.
« Nous étofferions cette action si elle s’affaiblissait; la décision prise par Westjet de lancer une compagnie aérienne régionale lui donne une marge de croissance importante », dit M. Arpin. Il indique que ce titre se négocie à 12 fois ses bénéfices actuels et à 11,5 fois ses bénéfices prévisionnels.
Photo Bloomberg