Certains Canadiens se sentent plus optimistes quant à l’état de l’économie nationale et de leur propre portefeuille, mais ils ne sont pas aussi positifs qu’ils l’étaient avant la pandémie de COVID-19, révèlent les résultats d’un nouveau sondage.
Selon l’enquête annuelle Léger sur la confiance économique, près de deux répondants sur cinq ont estimé que l’économie était en bonne ou très bonne condition, ce qui représentait une hausse par rapport aux résultats de la même enquête en février dernier.
Pourtant, un peu plus de la moitié des répondants n’étaient pas aussi rassurés sur l’état de l’économie, 54 % évaluant qu’elle était en mauvaise ou très mauvaise condition.
Même si cette proportion était en baisse par rapport à celle de 61 % de l’an dernier, elle était supérieure à celle de 36 % enregistrée en février 2020, juste avant la première vague de la pandémie.
Environ les deux tiers des répondants se sont également dits optimistes vis-à-vis de leur situation financière personnelle, un pourcentage qui est resté stable dans les enquêtes de chacune des deux années précédentes.
Le sondage a été réalisé auprès de 2399 Canadiens qui ont participé à un panel en ligne entre le 7 et le 12 janvier, et il ne peut pas se voir attribuer une marge d’erreur, car les panels en ligne ne sont pas considérés comme des échantillons aléatoires représentatifs.
Christian Bourque, vice-président exécutif de Léger, a souligné que les résultats suggéraient que les répondants sont plus optimistes par rapport à l’économie que les marchés et les économistes, qui ont revu à la baisse leurs attentes pour l’année. Le sondage indique que l’optimisme s’étend également aux finances personnelles, malgré la forte inflation.
« Les gens se sentent un peu plus optimistes qu’on ne l’aurait pensé et c’est certainement une augmentation par rapport à ce que nous avons vu au cours de la dernière année en ce qui a trait à l’optimisme général », a affirmé Christian Bourque.
Les prévisions de révision à la baisse font suite aux signaux des banques centrales des deux côtés de la frontière, qui laissent entendre que les taux d’intérêt vont augmenter cette année pour lutter contre la forte inflation. Des problèmes de chaîne d’approvisionnement et la propagation du variant Omicron ont également représenté des vents contraires économiques pour démarrer 2022.
La Banque du Canada a publié mercredi une mise à jour de ses perspectives économiques.
La banque centrale a estimé que l’économie avait progressé de 4,6 % en 2021, en baisse d’un demi-point de pourcentage par rapport à ses prévisions précédentes d’octobre, et elle prévoit désormais une croissance du produit intérieur brut réel de 4,0 % pour 2022, par rapport à sa prévision de 4,3 % d’octobre.
La Banque du Canada a expliqué qu’une partie de la dégradation de cette année était due à l’impact d’Omicron, aux récentes données et mises à jour budgétaires des provinces et du gouvernement fédéral qui semblent indiquer que la croissance des dépenses publiques ralentit plus tôt que prévu et aux problèmes de chaîne d’approvisionnement qui auront « des conséquences négatives plus importantes et plus généralisées » cette année.
Les Canadiens sont généralement assez optimistes quant à l’économie nationale, mais conservent un certain niveau de prudence par rapport à ce qui pourrait arriver, ce qui, selon Christian Bourque, s’est reflété dans les résultats régionaux.
Le plus grand regain d’optimisme vis-à-vis de l’économie entre l’année dernière et maintenant est venu des répondants de l’Alberta. Mais la province productrice de pétrole comptait également le pourcentage le plus élevé de répondants, à 61 %, qui avaient le moins confiance dans l’économie.
« Pour le premier ministre Kenney, c’est une autre (question délicate), a souligné Christian Bourque. En plus de la gestion de la pandémie, il doit maintenant faire face à une population qui a le sentiment que les choses ne vont pas dans le sens de l’Alberta. »
Parmi les principales préoccupations financières citées par les répondants figuraient la valeur de leurs investissements, la sécurité de leurs économies et la capacité de payer leurs factures.
Il s’agissait des mêmes principaux problèmes dans le sondage de février dernier, bien que les résultats suggèrent que moins de répondants s’inquiétaient de ces problèmes dans l’ensemble.