Les chiffres se trouvent dans un rapport qui, selon le Bureau du directeur parlementaire du budget (DPB), devrait servir de base aux promesses électorales des partis à l’automne.
Le DPB estime que le budget fédéral sera dans le rouge de 20,7 milliards de dollars (G$) cette année et atteindra un déficit de 23,3 G$ l’année suivante, avant de s’abaisser à 12,5 G$ d’ici 2022.
Ces prévisions sont plus favorables que celles rapportées par le DPB en avril, mais tout de même moins optimistes que celles du budget préélectoral du ministre des Finances, Bill Morneau, qui anticipait des déficits entre 19,8 et 12,1 G$.
Ces prévisions budgétaires s’inscrivent dans les efforts déployés par le DPB pour se préparer à son rôle d’auditeur indépendant des programmes de dépenses de chaque parti à l’occasion de la prochaine campagne électorale. Le DPB évaluera les coûts des promesses électorales au fur et à mesure qu’elles seront annoncées par les partis, avant et pendant la campagne.
Ce rapport sur le déficit compliquera sans doute la tâche des partis qui tenteraient de manipuler les chiffres ou de promettre un retour rapide à des budgets équilibrés.
Le directeur parlementaire du budget signale néanmoins une piste de solution pour combler une partie du manque à gagner en détaillant, dans un rapport distinct, les revenus perdus à travers l’évasion fiscale, les paradis fiscaux à l’étranger et l’évitement fiscal grâce à des échappatoires légales, mais contraires à l’esprit des lois sur l’impôt.
La différence entre ce qui est collecté et ce qui devrait l’être en l’absence de systèmes d’évasion fiscale est connue sous le nom de l’ « écart fiscal ».
Dans une étude publiée plus tôt cette semaine, l’Agence du revenu du Canada a estimé l’impôt perdu sur le revenu des entreprises en 2014 entre 9,4 et 11,4 G$. Mais en examinant les transferts électroniques au Canada et à l’étranger, ainsi que les déclarations de revenus spéciales, le bureau parlementaire du budget a formulé une estimation « hypothétique » selon laquelle 25 G$ d’impôts auraient plutôt été perdus du côté des sociétés.
Mais pour le DPB, une chose est sûre: les sommes d’argent qui circulent entre le Canada et des pays réputés comme des paradis fiscaux sont « disproportionnées ».