Or, advenant une remontée des taux, « il faudrait prévoir des mouvements d’une ampleur non négligeable sur les marchés obligataires », indique Jimmy Jean, économiste principal chez Desjardins.
À force d’interventions musclées des banques centrales ces dernières années, les investisseurs semblent avoir pris pour acquis qu’elles seront toujours là pour soutenir le marché obligataire. Cela a amené une situation de taux de long terme extrêmement bas, même négatifs dans plusieurs cas,
Or, « les conditions d’offre et de demande d’obligations pourraient évoluer dans le sens opposé à celui des dernières années », constate Jimmy Jean, précisant que les politiques monétaires et fiscales arrivent à un tournant.
Les investisseurs semblent faire fi des risques de choc sur le marché obligataire, note Desjardins. Une situation attribuable aux efforts soutenus des banques centrales qui, avec des baisses de taux directeurs ou encore des politiques de taux négatifs, ont consolidé le mouvement à la baisse des taux obligataires.
Mais les banques centrales qui sont en mode d’assouplissement quantitatif réfléchissent de plus en plus à l’avenir de ce genre de politique. De plus, bon nombre de pays avancés adoptent des politiques budgétaires plus stimulantes. À preuve : le gouvernement canadien a été élu sur la promesse d’une politique fiscale expansionniste, tandis que les candidats en lice aux États-Unis proposent des investissements en infrastructures. Le Royaume-Uni a pour sa part abandonné son objectif d’atteindre l’équilibre budgétaire à l’exercice financier 2019-2020.
Ainsi, « la combinaison d’une offre d’obligations plus élevée et de banques centrales qui pourraient quelque peu lâcher prise pourrait ainsi résulter en une remontée des taux obligataires », souligne Jimmy Jean.
La longue tendance à la baisse des taux a toujours été ponctuée d’épisodes de remontée, parfois très abrupte, rappelle Desjardins.