D’un point de vue purement économique, une victoire de Kamala Harris à l’élection présidentielle américaine du mois prochain serait le meilleur résultat, suggère un nouveau rapport des économistes du Mouvement Desjardins.
Le rapport examine les principales promesses politiques des deux candidats et, en supposant que ces promesses soient tenues, il prévoit qu’une victoire de Kamala Harris serait légèrement positive pour l’économie américaine, tandis qu’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche serait très négatif.
Dans l’ensemble, les politiques proposées par Kamala Harris produiraient une croissance du PIB réel légèrement supérieure à celle du scénario de référence actuel, selon l’étude.
« Si Kamala Harris gagne, le plus grand moteur de croissance serait l’élargissement des crédits d’impôt pour les enfants et les revenus du travail — surtout s’ils sont soumis à des conditions de ressources comme ils l’étaient pendant la pandémie », indique l’étude.
« Ces mesures augmenteraient le revenu disponible des Américains qui épargnent moins que leurs voisins plus riches, ce qui pourrait stimuler les dépenses de consommation. Les mises en chantier et les investissements dans le secteur résidentiel pourraient également croître un peu plus rapidement ».
Dans le même temps, cependant, les hausses d’impôts proposées pour les entreprises et les riches pourraient constituer un vent contraire à la croissance, ce qui compenserait partiellement les effets positifs de l’augmentation du revenu disponible pour les ménages à faible revenu, selon l’étude.
À l’inverse, une deuxième administration Trump aurait un impact économique plus important — essentiellement négatif — selon le rapport.
Une victoire de Donald Trump pourrait certes susciter une réaction positive du marché boursier, et la perspective d’une réduction de l’impôt sur les sociétés et d’une déréglementation pourrait stimuler l’investissement, mais « ces effets pourraient tous être contrebalancés par une hausse des droits de douane et une baisse de l’immigration », selon le rapport.
Des droits de douane plus élevés réduiraient les importations, les exportations et les investissements en stocks des entreprises. En outre, « une inflation plus élevée réduirait le revenu disponible réel et ralentirait les dépenses de consommation, en particulier pour les biens ».
Le rapport indique que la baisse de l’immigration pourrait également peser sur les dépenses de consommation et les investissements résidentiels.
« Au total, le PIB réel serait inférieur d’environ 2 % à notre scénario de référence sous une deuxième administration Trump », indique le rapport.
« Une nouvelle guerre commerciale, une baisse de l’immigration ou des déportations massives pourraient avoir des conséquences économiques bien plus importantes, tandis que la mise en œuvre de l’ensemble du programme de Trump comporterait d’importants risques à la baisse qui ajoutent de l’incertitude au scénario », ajoute le rapport.
« N’oublions pas que nos prévisions économiques pour les deux candidats reposent sur l’adoption par le Congrès d’une grande partie de leur programme, ce qui est peu probable, en particulier si le Congrès reste divisé. »