Les ménages canadiens ont ajouté un montant record à leur dette hypothécaire pour un deuxième trimestre de suite, profitant de la faiblesse des taux d’intérêt et de la hausse des prix des habitations, a indiqué vendredi Statistique Canada.
Les marchés immobiliers en pleine effervescence dans de nombreuses régions ont contribué à propulser les prix des maisons à la hausse au quatrième trimestre, faisant grimper la demande pour les prêts hypothécaires à 34,9 G$, a précisé l’agence fédérale. Le sommet précédent, atteint au troisième trimestre, était de 28,7 G$.
La hausse de la valeur des actifs immobiliers a aussi fait grimper la valeur nette des propriétaires, a ajouté l’agence.
La valeur de l’immobilier résidentiel a augmenté de 3,3 % au dernier trimestre de 2020, enregistrant une solide croissance pour un deuxième trimestre de suite, alors que les investissements dans les logements neufs et existants sont restés vigoureux, a affirmé l’agence dans un communiqué.
La valeur nette nationale par habitant a augmenté pour passer de 343 172 $ à 357 955 $, et à la fin de 2020, la valeur nette avait augmenté de plus de mille milliards de dollars par rapport à la fin de 2019, a précisé Statistique Canada.
Pendant ce temps, le service de la dette et les ratios d’endettement ont enregistré une hausse au quatrième trimestre, tout en restant inférieurs à leurs niveaux d’avant la pandémie.
Le ratio du service de la dette des ménages, soit le total des paiements obligatoires du capital et des intérêts sur la dette sur le marché du crédit, exprimé en pourcentage du revenu disponible des ménages, est passé de 13,18 % à 13,58 %, a indiqué Statistique Canada.
Malgré tout, ce ratio restait inférieur de 9,8 % à son sommet du troisième trimestre de 2019, a souligné l’agence.
La dette des ménages exprimée en proportion du revenu disponible est passée de 170,8 % à 175,0 %, la dette ayant légèrement augmenté tandis que le revenu disponible des ménages diminuait un peu.
En d’autres termes, les Canadiens devaient 1,75 $ pour chaque dollar de revenu disponible de leur ménage, en hausse par rapport à 1,71 $ au troisième trimestre, mais toujours en deçà de 1,81 $ à la fin de 2019.
Le plus récent bilan national de Statistique Canada montre que les Canadiens ont continué d’augmenter leur épargne, dont le taux était supérieur à 10 % pour un troisième trimestre consécutif.
« L’économie canadienne a poursuivi sa reprise, quoiqu’à un rythme plus lent, au moment où les ménages et les entreprises continuaient à s’adapter aux réalités de la pandémie de COVID-19 », a affirmé l’agence dans son communiqué.
« Les Canadiens ont réduit encore plus leur dépendance aux mesures de soutien du gouvernement à mesure que la rémunération des employés a repris du terrain perdu. »
Pourtant, même si les transferts gouvernementaux et les subventions ont continué de diminuer, ce qu’ils faisaient pour un deuxième trimestre consécutif, ils ont tout de même fait augmenter l’épargne des ménages et contribué à maintenir le taux d’épargne à un niveau élevé.
En outre, les marchés boursiers canadiens ont récupéré les pertes enregistrées lors du mouvement de panique survenu plus tôt en 2020, les Canadiens étant à la recherche d’endroits où conserver leurs économies excédentaires, a observé Statistique Canada.
Pendant ce temps, le gouvernement fédéral a continué de remplacer les emprunts à court terme par des titres à plus long terme, émettant un montant record d’obligations au cours du trimestre, a précisé l’agence.
La valeur nette nationale, soit la somme du patrimoine national et de la position d’actif net étranger du Canada, a augmenté de 602,9 G$ par rapport au trimestre précédent pour se chiffrer à 13 776,7 G$ au quatrième trimestre.