La performance remarquable du secteur bancaire canadien ces dernières années est principalement attribuable à des sources de revenus hors intérêts, indique en effet un rapport du Conference Board du Canada.
Les activités liées aux marchés des valeurs mobilières, à la gestion de portefeuille et aux fonds de pension représentent aujourd’hui plus du tiers des revenus de l’industrie bancaire canadienne, en hausse de 28 % au cours des cinq dernières années, précise l’organisme. Les intérêts gagnés, qui comptent pour plus de 40 % des revenus du secteur, sont demeurés pratiquement inchangés au cours des dernières années.
Or, confrontées au ralentissement du crédit à la consommation et aux entreprises, ainsi qu’à des taux d’intérêt qui resteront faibles encore plusieurs mois, « les banques continueront à l’avenir à miser sur des revenus autres que ceux générés par les taux d’intérêt », estime Kristelle Audet, économiste principale au Conference Board du Canada.
Les activités liées au domaine des assurances et des investissements, de même que les frais bancaires, ont particulièrement contribué à stimuler la croissance des revenus de l’industrie.
Compte tenu de leur vaste portée et réseau de distribution, de même qu’une grande connaissance de la situation financière de leurs clients, « les banques sont dans une position privilégiée pour concurrencer les sociétés qui offrent uniquement des services et produits en assurance ou en gestion de portefeuille », constate Kristelle Audet.
Profits en hausse
L’industrie canadienne des services bancaires progressera néanmoins à une cadence inférieure à celle observée au cours des dernières années, estime le Conference Board. La croissance, qui se limitera à 2,4 % en 2017, sera quand même supérieure à celle de l’économie canadienne dans son ensemble.
La marge bénéficiaire du secteur, qui s’est considérablement accrue ces dernières années, devrait encore faire bonne figure et s’établir en moyenne autour de 31 % au cours des cinq prochaines années. Les bénéfices avant impôt continueront d’augmenter, alors qu’ils dépasseront les 80 G$ cette année, comparativement à 74,6 G$ en 2016.
« Le secteur déploie des efforts considérables pour juguler ses coûts, ce qui lui permettra de conserver une marge bénéficiaire confortable », note le Conference Board.
En 2015, pour la première fois depuis 2008, le nombre de succursales a d’ailleurs décliné, indique l’organisme. Le recours accru aux services bancaires en ligne ou autres services numériques expliquent en partie ces fermetures de succursales.