Le marché boursier du monde développé s’est exceptionnellement bien comporté ces 12 derniers mois et « beaucoup des sociétés de renom à grande capitalisation qui versent des dividendes sont chères », dit M. McKiernan, gestionnaire axé sur la valeur et spécialisé dans les actions versant des dividendes.

L’augmentation récente des taux d’intérêt a donné un élan à certaines actions versant des dividendes, notamment les sociétés qu’il appelle « classiques », parmi lesquelles se trouvent les oléoducs, les services publics, les services de télécommunications et les fiducies de placement immobilier, « qui recueillent la faveur des investisseurs depuis quelque temps ».

Ces entités, dit-il, paient de gros dividendes, ont des ratios de versement de dividendes élevés, et leurs évaluations, dans le contexte des sociétés à dividendes, avaient été extrêmement gonflées. « Même si ces actions ont fléchi, elles demeurent toujours chères », dit-il.

M. McKiernan indique qu’il a évité ces actions ces deux dernières années, malgré leur popularité, en faveur de celles dont les dividendes sont en accroissement dans d’autres secteurs. Certaines sociétés choisies dans les technologies de l’information et les produits de consommation courante, par exemple, « ont offert de bons rendements en dividendes aux investisseurs et on beaucoup plus de potentiel pour accroître leurs dividendes. »

Ces sociétés génèrent beaucoup de flux de trésorerie disponibles et ont des ratios de versement de dividendes moins élevés. Elles demeurent aussi relativement moins chères que les sociétés à dividendes classiques, bien que leurs évaluations aient augmenté, dit-il.

À Invesco Canada, M. McKiernan est membre de l’équipe des actions mondiales Trimark. Il est gestionnaire principal de la Catégorie de dividendes mondiale Trimark et co-gestionnaire principal du Fonds mondial d’analyse fondamentale Trimark et de la Catégorie mondiale d’analyse fondamentale Trimark .

La Catégorie de dividendes mondiale Trimark, qui a 48 noms, a actuellement 43,4 % d’investis dans les actions américaines. Les pondérations européennes comprennent 7,6 % de valeurs suisses et 6,9 % de valeurs britanniques. Les liquidités et quasi-liquidités constituent 20,1 % du fonds.

« Le nombre élevé d’avoirs de ce fonds correspond à la difficulté de trouver des actions à dividendes aux évaluations raisonnables, dit M. McKiernan. J’ai un mandat prudent et je ne diluerai pas la qualité des avoirs existants dans le fonds en achetant des actions de qualité inférieure simplement parce qu’elles s’avèrent meilleur marché. » Et il ajoute que c’est « un investisseur patient avec un horizon de placement à long terme, qui ne voit pas d’objection à attendre. »

Les actions des produits de consommation courante représentent de loin la pondération la plus importante dans la Catégorie de dividendes mondiale Trimark, avec 23,2 %, suivies de celles des technologies de l’information (11,1 %). Les valeurs industrielles représentent quelque 10,3 % du fonds, suivies par les produits de consommation discrétionnaire (9,9 %) et les soins de la santé (9,7 %).

Ayant participé à la table ronde de Morningstar sur les actions américaines en décembre dernier, M. McKiernan avait fait remarquer à ce moment-là que le secteur américain de la technologie était bon marché. C’est encore le cas, dit-il, et « il y a des occasions ». Les actions des produits de consommation courante du portefeuille, quant à elles, « sont généralement plus chères que quand je les ai achetées », mais il reste encore quelques occasions dans le monde ».

Apple est un des dix avoirs principaux de la Catégorie de dividendes mondiale Trimark. M. McKiernan détient l’action dans ce fonds depuis environ deux ans. Bien que l’industrie des technologies de l’information soit dans l’ensemble mature Apple « continue à être une société de croissance », dit M. McKiernan. Elle a un « potentiel considérable » pour faire augmenter ses ventes de téléphones intelligents.

Par exemple, dit-il, Apple devrait lancer un téléphone intelligent moins cher, et celui-ci « devrait avoir beaucoup de succès dans les marchés émergents, qui dans l’avenir seront généralement une source importante de croissance pour la société ».

Dans les marchés développés, Apple domine le segment des tablettes, dit M. McKiernan, et « les tablettes remplacent de plus en plus en plus les ordinateurs personnels ». L’action d’Apple a connu un repli brutal cette dernière année, indique-t-il. « Je l’ai étoffée lorsqu’elle se trouvait au-dessous de 400 $ US. » Le rendement en dividendes de cette action est de 2,7 %.

Un autre avoir technologique dans le fonds est Microsoft Corp. M. McKiernan signale qu’il continue à aimer cette action. « Elle est sous-évaluée et les actifs de la société, qui dépassent de beaucoup sa franchise Windows, ne sont pas appréciés comme il le faudrait. »

Sur la base de l’évaluation, M. McKiernan a réduit son avoir dans la grande société de cartes de crédit Visa V , qui appartient aussi au secteur technologique. Il continue à aimer la société et étofferait volontiers cet avoir en cas de faiblesse du cours.

Visa est une « excellente affaire » dotée d’énormes perspectives de croissance à l’extérieur de l’Amérique du Nord. Mais l’action, dit M. McKiernan, « n’est pas loin de sa juste valeur, à un ratio cours/bénéfices de 25 fois ses bénéfices par action ».

Dans les produits de consommation courante, un des 10 avoirs principaux du fonds est la société allemande Henkel AG & Co. Cette société a deux divisions principales, dit M. McKiernan, dont l’une est constituée de produits d’entretien ménagers et personnels, et l’autre de produits adhésifs destinés au consommateur et à l’industrie.

Henkel, dit M. McKiernan, a développé certaines marques mondiales de produits de consommation, comme le détergent à lessive Purex et le savon Dial, et a bien pénétré les économies émergentes. Il y a aussi une utilisation croissante de ses technologies adhésives dans un vaste ensemble de produits, dit-il, notamment les emballages et les téléphones intelligents.

Les actions de Henkel se négocient à environ 15 fois ses estimations de bénéfices par action pour 2013 et 14 fois ses BPA estimés pour 2014. « La société a un ratio de versement de dividendes faible par rapport à d’autres grosses sociétés de produits de consommation courante », indique-t-il. L’action a un rendement en dividendes de 1,8 %.

Une autre grosse société mondiale de produits de consommation courante qui se trouve dans le portefeuille est Mondelez International MDLZ , qui fabrique toute une série d’aliments de marque et de boissons : les chocolats Cadbury, les biscuits Oreo et la gomme Trident par exemple. Faisant précédemment partie de Kraft Foods, la société s’en est détachée en octobre de l’année dernière.

« Elle restructure actuellement certaines de ses opérations, dit M. McKiernan. Quant à l’avenir, sa restructuration, une meilleure utilisation de sa taille, ses marques bien établies et son expansion dans les marchés émergents sont de bon augure pour l’action dans les trois à quatre années qui s’annoncent. »

Protagoniste dominant dans la technologie médicale et les fournitures hospitalières qui a « un bon potentiel pour continuer à accroître ses dividendes », on trouve Becton, Dickinson & Co., dit M. McKiernan.

Cette société de soins de la santé, qui fait partie des 10 avoirs principaux, « augmente ses dividendes chaque année depuis 30 ans et a accru ses bénéfices tous les ans sauf un », dit M. McKiernan. Ses produits sont une mise à la fois sur la population vieillissante des économies développées et la demande de meilleurs traitements médicaux dans les économies émergentes, dit-il.

L’action, dit-il, se négocie à 16 fois des estimations de bénéfices par action pour les 12 prochains mois et a un rendement en dividendes de 2 %. De plus, dit-il, la ration de versement de dividendes de la société est relativement faible à 35 %.