L’écart se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. La valeur nette cumulée des personnes les plus fortunées des États-Unis dépasse désormais la production économique totale de plus de 100 pays, selon des données compilées par Finbold.
En juin 2023, les dix Américains les plus aisés cumulaient une valeur nette de 1328 milliards de dollars (G$). Ce montant dépasse de plus de 10 G$ le produit intérieur brut (PIB) combiné des 106 pays les plus pauvres, estimé à 1319 G$.
En tête de liste des Américains au portefeuille le mieux garni trône Elon Musk. La fortune du PDG de Tesla est évaluée à près de 240 G$. Sa valeur nette est supérieure aux PIB du Myanmar, de l’Afghanistan et de la Zambie réunis.
Juste derrière lui, le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, revendique un magot de 150 G$, tandis que Larry Ellison, cofondateur d’Oracle, occupe la troisième place de la liste avec un trésor de 141 G$. L’investisseur Warren Buffett et l’ancien PDG de Microsoft Bill Gates, occupent respectivement les quatrième et cinquième positions, avec une valeur nette s’élevant respectivement à 140 G$ et 137 G$. Le club sélect des dix Américains les mieux nantis comprend également Michael Bloomberg (125 G$), Steve Ballmer (107 G$), Larry Page (105 G$), Sergey Brin (100 G$) et Mark Zuckerberg (85 G$).
Selon le rapport de Finbold, les milliardaires américains les plus riches possèdent près de 20% de la richesse totale des milliardaires de la planète. Leur fortune combinée est supérieure à l’ensemble des PIB de nombreux pays en voie de développement, tels que le Bangladesh, le Ghana et le Sri Lanka.
L’étude signale que l’accumulation de richesses n’est pas négative en soi. Cependant, l’écart qui se creuse entre les plus riches et les plus pauvres révèle des déséquilibres systémiques plus profonds, qui se traduisent notamment pour les populations des pays moins nantis par un accès limité à l’éducation, aux soins de santé et aux moyens de pourvoir à leurs besoins de base.
Ce fossé entre les pauvres et les riches se retrouve également à l’intérieur des frontières des États-Unis. Selon un précédent rapport du média datant de 2021, 10 % des Américains concentraient alors entre leurs mains 69 % de l’ensemble de la richesse des ménages du pays. Leur richesse provient principalement des investissements dans les marchés financiers ainsi que des fonds propres des entreprises qu’ils possèdent.
Ce déséquilibre entraine un sentiment d’injustice de la part des pays les plus pauvres envers les plus riches, mais aussi entre les populations évoluant dans des classes sociales différentes au sein d’un même pays, signale Finbold.
Ce sentiment devient exacerbé alors que les pays les plus pauvres sont touchés de plein fouet par les répercussions d’une inflation galopante et que plusieurs milliardaires américains ont été accusés de ne pas payer leur juste part d’impôts en raison de politiques gouvernementales qui favoriseraient les riches.
Pour réduire l’écart de richesse entre les populations, des experts préconisent de mettre en place des politiques fiscales plus équitables pour favoriser une meilleure répartition de la richesse et financer les programmes sociaux, ou encore d’investir davantage dans l’éducation et la santé.
L’étude ajoute que les entreprises et les individus les plus fortunés peuvent aussi jouer un rôle pour réduire les écarts en adoptant des pratiques commerciales plus éthiques, en investissant dans des projets socialement responsables et en contribuant de manière concrète au bien-être de la société.