Cette « prévision immédiate » de l’agence fédérale serait la diminution mensuelle la plus marquée du PIB depuis qu’elle a commencé à récolter ces données, en 1961. Toutefois, Statistique Canada a prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que la qualité de ces estimations soit équivalente à celle de ses données officielles, qui seront publiées en mai.
Pour l’ensemble du premier trimestre, les estimations rapides de Statistique Canada se traduiraient par une contraction d’environ 2,6 % du PIB.
L’agence a expliqué que cette mesure préliminaire était « une estimation de l’ampleur de la perturbation économique découlant des mesures délibérées prises pour protéger la santé des citoyens canadiens ».
Les perturbations enregistrées en mars étaient « à la fois majeures et généralisées », a souligné Statistique Canada.
« Les industries les plus durement touchées par les mesures d’éloignement social et les restrictions gouvernementales comprennent celles liées aux voyages et au tourisme, comme le transport personnel, les restaurants et l’hébergement », a précisé l’agence.
D’importantes baisses ont aussi été observées du côté des services personnels, de la vente au détail autre que la vente d’aliments, des spectacles, des événements sportifs et de l’exploitation cinématographique.
En revanche, l’activité a progressé dans les secteurs de la santé, de la distribution alimentaire, de la vente au détail en ligne et de la diffusion en continu sur internet.
« Malgré la forte baisse des prix du pétrole et la réduction des activités d’investissement du secteur, les premières indications semblent montrer qu’en mars, il n’y avait pas encore eu de forte incidence sur les volumes de pétrole et de gaz extraits et transportés, les installations de stockage continuant de recevoir des stocks », a ajouté l’agence.
La note de Statistique Canada a été publiée peu de temps avant que la Banque du Canada annonce qu’elle laissait son taux d’intérêt inchangé à 0,25 %.
La banque centrale avait déjà abaissé à trois reprises son taux d’intérêt directeur depuis le début mars, notamment par l’entremise de deux annonces non prévues, présentées comme des mesures d’urgence alors que s’installait la pandémie.
Le Fonds monétaire international (FMI) a prédit mardi une contraction de l’économie canadienne de 6,2 % pour 2020.