Le recul du profit de la Royale s’explique en partie par les déclins des divisions des marchés des capitaux et d’assurance, ainsi que par une augmentation des provisions pour pertes sur créances dans les services bancaires, la gestion de patrimoine et les marchés des capitaux.
En outre, le bénéfice net de la division des services aux investisseurs et de trésorerie a diminué de 71 %, soit une baisse de 110 millions de dollars (M$) par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 45 M$ au quatrième trimestre, principalement en raison des indemnités de départ et des coûts associés au repositionnement de l’entreprise.
Lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, le chef de la direction de la Banque Royale, Dave McKay, a expliqué que la banque avait dû repositionner rapidement ses activités de services aux investisseurs, mais que de tels changements à court terme n’étaient pas la norme.
« Nous ne prévoyons donc pas devoir procéder à un nouveau positionnement agressif à court terme, car nous essayons de devancer les choses », a affirmé M. McKay.
La Banque de Montréal a annoncé mardi une réduction de son effectif mondial, ce qui a entraîné l’inscription de charges de restructuration d’environ 357 M$ dans son rapport du quatrième trimestre.
Les frais de restructuration, principalement dus aux indemnités de départ, résultaient de la décision d’accélérer la mise en oeuvre des initiatives de numérisation et de la simplification de la manière dont la Banque de Montréal mène ses activités.
Dave McKay a souligné que la Banque Royale entamait 2020 avec un élan vigoureux dans toutes ses franchises de détail canadiennes, alimentée par des investissements pluriannuels dans les ressources humaines, les produits et la technologie, mais il a souligné que l’environnement macroéconomique posait certains défis.
« En ce qui concerne 2020, nous constatons toujours une vigueur sur nos principaux marchés, mais il ne fait aucun doute que l’environnement macroéconomique sera difficile. »
« L’incertitude pèse à la fois sur la croissance mondiale et sur le commerce, et cela a été un facteur clé dans la récente baisse des taux de la Fed. »
Mais M. McKay a estimé que la stratégie de croissance de la banque lui permettait de gagner des parts de marché et de restituer du capital aux actionnaires.
Divers moyens pour gérer les coûts
Questionné au sujet d’un éventuel besoin de repositionnement d’envergure à la Royale, le directeur financier, Rod Bolger, a indiqué que l’institution disposait de plusieurs autres moyens de gérer ses coûts avec moins de perturbations.
Par exemple, a-t-il noté, la banque pourrait augmenter ou réduire les dépenses de ses unités de gestion de patrimoine et des marchés des capitaux pour s’ajuster à la progression des revenus.
En outre, il a précisé que les dépenses consacrées aux avancées technologiques pouvaient diminuer après cinq ans de croissance significative, la Banque Royale cherchant à saisir de nouvelles occasions.
« Nous disposons désormais d’un grand nombre d’éléments, tant du point de vue technologique que du point de vue des talents et de la distribution, pour continuer à faire croître les revenus en dépit de ces incertitudes macroéconomiques. »
La principale incertitude macroéconomique réside dans l’évolution des taux d’intérêt, a estimé M. Bolger.
Il s’exprimait peu de temps avant que la Banque du Canada n’annonce que son taux directeur à court terme restait inchangé à 1,75 %, comme le prévoyait une vaste majorité d’analystes.
Cependant, pour la plupart des grandes banques canadiennes, la question la plus importante vise à savoir ce que la Réserve fédérale américaine entend faire après avoir abaissé son taux directeur à trois reprises cette année.
Les réductions du taux de la Fed, qui font suite à quatre hausses l’année dernière, ont aidé des secteurs de l’économie américaine sensibles aux taux d’intérêt, comme ceux du logement et des ventes d’automobiles.
Bénéfice trimestriel en baisse
Plus tôt mercredi, la Banque Royale a affiché un bénéfice de près de 3,21 G$, ou 2,18 $ par action pour le trimestre clos le 31 octobre, en baisse par rapport à celui de 3,25 G$, ou 2,20 $ par action, pour le même trimestre l’an dernier.
Son bénéfice par action après ajustements s’est élevé à 2,22 $ pour le trimestre, ce qui est inférieur à la prévision moyenne de 2,28 $ des analystes, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.
Le total des provisions pour pertes sur créances de la Royale s’est établi à 499 M$, contre 353 M$ un an plus tôt, principalement dans les secteurs des services bancaires, de la gestion de patrimoine et des marchés de capitaux.
La Banque Royale a indiqué que son groupe de services bancaires aux particuliers et aux entreprises, dont le bénéfice net a augmenté de cinq pour cent à 1,62 G$, avait bénéficié de la solide activité sur le marché immobilier, de la croissance de son effectif de ventes et d’un environnement favorable pour les taux d’intérêt.