En tant que directeur général du placement à Signature Global Advisors, groupe de gestion de portefeuille séparé sous l’égide de Placements CI, Eric Bushell a pour approche d’analyser les tendances macroéconomiques et les derniers développements dans les marchés financiers du monde entier. Son équipe comprend des gestionnaires d’actions axés sur certains secteurs et des spécialistes des placements à revenu fixe.

« Les perspectives des actions demeurent positives, car le pire semble être passé en Europe, et les États-Unis ont bien amorcé leur convalescence », dit-il. Néanmoins, ajoute-t-il, la croissance économique mondiale sera probablement assez lente pendant quelque temps, et cela maintiendra les taux d’intérêt à un faible niveau.

À plus long terme, Eric Bushell est inquiet qu’une bulle ne se forme dans les actifs financiers, compte tenu du montant de liquidités injecté dans le système par les banques centrales du monde entier, qui trouve son chemin dans les actifs financiers.

À propos des problèmes à court terme, Eric Bushell dit que la crise bancaire de Chypre a peu de chances d’ébranler les systèmes bancaires d’autres économies connaissant des difficultés financières dans la zone euro, notamment ceux de grands pays comme l’Italie et l’Espagne.

Les banques européennes ont déjà subi plusieurs chocs depuis que la crise financière mondiale a éclaté en 2008, et « les dépôts qui risquaient d’être déplacés l’ont déjà été. Ce qui reste, ce sont des dépôts stables de clients particuliers. »

Aux États-Unis, la relance économique demeure intacte, dit Eric Bushell, malgré la séquestration du budget fédéral et les réductions de dépenses dans tous les domaines. Ces contraintes fiscales imposées sont « compensées à la fois par la politique monétaire accommodante en cours et la reprise de confiance du consommateur ». L’amélioration de la situation de l’emploi et du marché de l’habitation stimule la confiance du consommateur, dit-il. « Un bonus supplémentaire, c’est que les logements sont plus abordables qu’avant la crise financière. »

De plus, la compétitivité internationale des États-Unis s’est améliorée, dit Eric Bushell. « Les salaires sont en baisse, les syndicats moins puissants, et l’économie bénéficient du prix modique du gaz de schiste. Les fonds commencent à revenir au pays en provenance des pays en développement. Le résultat de tous ces points positifs est un dollar américain plus fort. »

Signature Global Avisors gère plus de 35 G$ dans toutes les catégories d’actifs. Outre ses fonctions de directeur général du placement, Eric Bushell est le gestionnaire principal du Fonds canadien sélect Signature , qui a des actifs de 2,3 G$, et de la Catégorie de société canadienne sélect Signature , un produit similaire qui a des actifs de 1,5 G$.

Ces fonds, dit Eric Bushell, sont pleinement investis et ont « l’orientation mondiale maximum ». À la fin de février, le fonds sélect Signature détenait quelque 50 % d’actions canadiennes et de liquidités, 32 % d’actions américaines et 18 % d’actions internationales, avec des sociétés britanniques, suisses et allemandes dominant les avoirs internationaux.

Eric Bushell s’attend à ce que 2013 soit une autre année difficile pour les investisseurs du marché boursier canadien par opposition au marché mondial. « Les actions canadiennes des services de télécommunications et des oléoducs, ainsi que les fiducies de placement immobilier, que l’on préfère pour leurs rendements en dividendes, sont chères. »

Le secteur fortement pondéré des matériaux est en disgrâce, note Eric Bushell. « Le super-cycle des marchés émergents ralentit, et il y a eu un accroissement de l’offre de ces marchandises. » Eric Bushell a vendu la position du Fonds canadien sélect Signature dans un FNB de lingots d’or. « Des actions bien choisies devraient surpasser le lingot cette année », dit-il.

Optimisme au Canada

Deux domaines importants du marché boursier canadien pour lesquels Eric Bushell est optimiste sont les sociétés à grande capitalisation productrices d’énergie et les grandes banques canadiennes.

Les producteurs canadiens d’énergie sont sous pression depuis quelque temps, dit-il. Le prix du gaz naturel demeure déprimé et le prix du pétrole brut est « au rabais par rapport au point de repère américain le WTI qui, lui-même, se négocie au rabais par rapport au prix du Brent, point de repère international. Le marché à terme des marchandises montre des signes de rétrécissement de ces deux rabais, et la bourse commence peu à peu à le reconnaître. » De plus, les problèmes d’infrastructure auxquels sont confrontés les producteurs canadiens d’énergie vont se résoudre avec le temps, dit-il.

Depuis longtemps parmi les 10 avoirs énergétiques principaux du Fonds canadien sélect Signature, on trouve Suncor Énergie SU et Canadian Natural Resources CNQ . Eric Bushell a vendu sa participation dans l’exploitant de sable bitumineux Cenovus Energy.

Le Fonds canadien sélect Signature détient quatre des cinq grandes banques canadiennes parmi ses 10 premiers avoirs. Il s’agit notamment de la Banque Toronto-Dominion et de la Banque Canadienne Impériale de Commerce, qui sont depuis pas mal de temps les deux plus gros avoirs du fonds, les autres étant la Banque de Nouvelle-Écosse et la Banque Royale du Canada.

« Les banques canadiennes accroissent leur capital chaque trimestre et devraient être amplement capables de répondre à d’autres conditions réglementaires, dit Eric Bushell. Leurs actions, dont la valeur n’a pas beaucoup changé au cours des deux ans et demi passés, sont soutenues par un revenu et se négocient à des évaluations raisonnables. »

Au cours de la même période, dit Eric Bushell, les actions bancaires américaines ont doublé, quoiqu’elles soient parties de beaucoup plus bas. « La grande occasion de redressement des actions financières américaines est terminée, dit-il, mais nous sommes toujours enthousiastes à propos de ces actions. » Il indique que les actions ont des rendements en dividendes d’environ 3 %, et que ces banques ont un ratio de versements faible, dans la fourchette des 25 %. « Cela laisse la place à une expansion des dividendes. »

La relance du prix des habitations aux États-Unis « renforce la valeur des garanties bancaires par rapport aux prêts hypothécaires », dit Eric Bushell. Le Fonds canadien sélect Signature continue à avoir des participations à JPMorgan Chase & Co JPM et Bank of America Corp. BAC . Dans les domaines plus défensifs des marchés boursiers américains et internationaux, le fonds détient des avoirs importants dans les actions des services de la santé et des produits de consommation courante.

Dans les soins de la santé, Eric Bushell met l’accent sur les grandes compagnies pharmaceutiques mondiales, « pour lesquelles la pire phase des expirations de brevets est passée » et sur les sociétés d’appareils médicaux de pointe. Dans cette dernière catégorie, Eric Bushell aime Baxter International, qui fabrique des produits de dialyse du rein dans sa division des appareils, et des protéines à base de plasma dans sa division des sciences biologiques. « C’est un chef de file mondial dans les deux domaines. » Vers la fin de l’année dernière, selon Eric Bushell, la société a fait l’acquisition d’une rivale, la société suédoise de fabrication d’équipement de dialyse Gambro AB, dans un souci d’expansion de sa position dans ce marché en croissance.

Les actions de produits de consommation courante « commencent à devenir chères, mais elles pourraient l’être encore plus, car elles sont recherchées par les investisseurs revenant aux marchés boursiers », dit Eric Bushell. Ses avoirs comprennent le grand détaillant pharmaceutique CVS Caremark et le fournisseur britannique d’alcool, de vin et de bière au niveau mondial Diageo PLC, qui détient un certificat américain d’actions étrangères à New York sous le symbole DEO.