La règle des 4 % pourrait bien être trop conservatrice et peut-être vaudrait-il mieux la transformer en règle des 5 %, avance David Blanchett, directeur général et responsable de la recherche sur la retraite pour PGIM DC Solutions, dans un article de Think Advisor.
La grande majorité des conseillers ont entendu parler de la « règle des 4 % » qui repose sur des recherches menées par Bill Bengen et publiées dans le Journal of Financial Planning en 1994. Plus étonnant, 61 % de ces professionnels utilisent ce taux de retraite pour leurs clients, rapporte David Blanchett, s’appuyant sur un sondage récent.
Pour rappel, selon les recherches de Bill Bengen, un couple de 65 ans pourrait retirer 4 % de son épargne au moment de la retraite et augmenter en toute sécurité ce montant initial en fonction du taux d’inflation pendant 30 ans.
David Blanchett rappelle qu’évidemment les niveaux de dépenses recommandés devraient varier selon les clients, mais qu’il serait toutefois bon d’actualiser les bases générales, d’autant que celles-ci sont basées sur des outils de modélisation qui ne reflètent pas exactement les préférences et les désirs des retraités.
Les règles empiriques ont ainsi plusieurs inconvénients, selon lui.
Déjà, elles ne prennent pas en compte les autres sources de revenus. De plus, elles ne tiennent pas compte de la flexibilité des dépenses : les retraités ajustant leurs dépenses en fonction de leurs besoins et des circonstances de la vie réelle.
Finalement, elles n’évaluent pas correctement les résultats, assure l’expert. Il dénonce ainsi le fait que les recherches de Bill Bengen et les outils de planification financière déterminent les taux de retrait sûrs en se concentrant sur la réalisation de l’objectif dans son intégralité, mais en ignorant l’ampleur de l’échec à l’aide d’une mesure communément appelée « probabilité de réussite ».
Lui-même préfère utiliser d’autres indicateurs qui tiennent davantage compte de la réalité, telles que la réalisation des objectifs et l’intégration d’éléments tels que la flexibilité des dépenses de retraite.
En utilisant ceux-ci, il avance que 5 % serait un meilleur point de départ pour les retraités moyens que le 4 % initial, même s’il nuance les choses en rappelant que l’objectif réel devrait dépendre de davantage de facteurs, qui diffèrent selon les clients, rappelle-t-il encore une fois.
Finalement, il souligne que même si ce changement d’un point de pourcentage peut sembler anecdotique, il représente tout de même une augmentation de 25 % du revenu potentiel du portefeuille.