Économie et recherche – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 19 Nov 2024 12:07:54 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Économie et recherche – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’écart se creuse entre les plus riches et les plus pauvres https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/lecart-se-creuse-entre-les-plus-riches-et-les-plus-pauvres/ Tue, 19 Nov 2024 12:07:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103825 En ce qui concerne le patrimoine des familles québécoises.

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L’écart entre les plus riches et les plus pauvres se creuse en ce qui concerne le patrimoine des familles québécoises, selon une analyse récemment publiée par l’Observatoire québécois des inégalités. Celle-ci révèle que les ménages les mieux nantis ont bénéficié de manière disproportionnée de l’augmentation de la valeur du patrimoine des familles au Québec depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Une évolution inégale

À l’aide des plus récentes données de l’Enquête sur la sécurité financière (ESF) publiée par Statistique Canada, l’économiste Geoffroy Boucher émet le constat que le patrimoine des familles, soit la richesse accumulée au cours de la vie, a évolué de manière très inégale depuis 2019.

Entre 2019 et 2023, la valeur du patrimoine détenu par les familles du Québec est passée de 2 417 milliards de dollars (G$) à 3 008 G$.

Or, les familles faisant partie des 10 % les plus riches ont capté, à elles seules, 32,3 % de cette augmentation.

Quant aux familles faisant partie des 40 % les plus pauvres, elles n’ont capté que 11,2 % de la croissance de la richesse.

L’immobilier comme source d’enrichissement

Selon l’économiste, l’augmentation de la richesse des familles depuis la pandémie s’explique en grande partie par la hausse marquée de la valeur des actifs immobiliers.

Au Québec, les biens immobiliers sont responsables de 59 % de l’augmentation de l’actif total des familles. La valeur totale des actifs immobiliers est passée de 980 G$ en 2019 à 1 352 G$ 2023 (en dollars constants).

En comparaison, les REER (16 %) et les véhicules et autres actifs non financiers (14 %), respectivement en seconde et en troisième position, suivent loin derrière.

Pour Geoffroy Boucher, l’importante croissance de l’immobilier risque de creuser les inégalités entre propriétaires et locataires.

Le poids de la dette hypothécaire 

Si la valeur des actifs détenus par les familles au Québec a augmenté de 23 % entre 2019 et 2023, celle des dettes — qui constituent la deuxième dimension du patrimoine — a augmenté de 10 %, observe l’économiste.

D’après lui, l’augmentation des obligations financières des familles est attribuable à l’augmentation de la dette hypothécaire, dont la valeur totale est passée de 288 G $ en 2019 à 324 G$ en 2023 (en dollars constants).

Le Québec fait moins bonne figure

En 2023, rappelle l’économiste, l’Observatoire publiait un premier portrait des inégalités de patrimoine au Québec, qui démontrait notamment que les inégalités de patrimoine étaient bien plus prononcées que les inégalités de revenu.

De plus, ce portrait mettait également en évidence le fait que si le Québec se positionne comme la province la moins inégalitaire au niveau du revenu, la province fait moins bonne figure pour le patrimoine, se classant derrière l’Ontario, la Colombie-Britannique et les provinces de l’Atlantique.

Des inégalités sous-estimées 

Pour Geoffroy Boucher, il appert que ces inégalités sont aussi sous-estimées, les données de l’ESF sous-évaluant l’importance de la richesse détenue au sommet de la distribution.

De fait, indique-t-il, le directeur parlementaire du budget a relevé des problèmes de sous-déclaration ou d’absence de données chez les familles détenant un patrimoine très élevé au sein de l’ESF.

« Des données de meilleure qualité permettraient de jeter un éclairage plus juste sur la répartition de la richesse au Canada. Les inégalités de patrimoine constituent un indicateur essentiel de la situation socioéconomique des familles au Québec et au Canada. Elles tiennent également un rôle primordial dans la reproduction de la position sociale d’une génération à l’autre », conclut l’économiste.

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Les banques américaines vont bénéficier d’une réglementation plus souple https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-banques-americaines-vont-beneficier-dune-reglementation-plus-souple/ Tue, 19 Nov 2024 12:07:28 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104089 Mais l’impact à long terme serait limité, selon DBRS Morningstar.

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Les résultats des élections américaines ont des implications pour le secteur bancaire américain, principalement en raison de la perspective d’une réglementation plus légère, affirme Morningstar DBRS.

Dans un nouveau rapport, l’agence de notation indique qu’elle ne voit pas d’impact immédiat sur le crédit du secteur en raison du résultat des élections.

« Alors que les résultats des élections américaines laissent entrevoir des perspectives de baisse de l’impôt sur les sociétés et de déréglementation, nous ne nous attendons pas à ce que les fondamentaux du crédit bancaire soient significativement impactés, conformément à notre opinion après l’élection de 2016 », signale le rapport.

Au cours de l’année écoulée, le secteur et les régulateurs se sont déjà affrontés au sujet de la mise en œuvre de la version finale des réformes mondiales des fonds propres, connues sous le nom de règles de fin de cycle de Bâle III aux États-Unis, ce qui a eu pour effet de tempérer les exigences des régulateurs.

Aujourd’hui, la perspective de régulateurs plus favorables aux banques pourrait entraîner un nouvel affaiblissement, ou un retard, de ces exigences finales en matière de fonds propres, selon DBRS Morningstar.

« Cependant, ces changements auraient probablement un impact plus significatif sur les banques régionales, tandis que les grandes banques mondiales d’importance systémique seraient probablement moins affectées », analyse l’agence – notant que la politique réglementaire sous l’administration Trump précédente a principalement bénéficié aux petites banques, et n’a aidé que marginalement les grandes banques mondiales.

« Tout changement attendra probablement la nouvelle direction de l’Office of the Comptroller of the Currency en 2025, et le travail associé aux règles révisées sera probablement mis en pause avant que la proposition ne soit soumise à une nouvelle période de consultation publique », avance l’agence.

De même, le pouvoir du Consumer Financial Protection Bureau pourrait être fortement réduit sous la direction d’un nouveau responsable.

« Toutefois, Donald Trump a fait campagne sur le plafonnement des taux d’intérêt des cartes de crédit à 10 %, ce qui aurait un impact significatif sur le secteur, si cette mesure était adoptée », tempère l’agence.

Enfin, l’environnement réglementaire pourrait être plus propice aux fusions et acquisitions sous le nouveau régime, selon le rapport.

« Le paysage des fusions et acquisitions pour les banques pourrait également bénéficier de délais d’approbation plus courts, ce qui pourrait accélérer les tendances de consolidation », prévoit le rapport, ajoutant que les conditions pour les transactions commencent déjà à s’améliorer « avec un environnement de taux d’intérêt plus favorable et des mesures de qualité des actifs stables, ainsi qu’une meilleure visibilité sur les exigences en matière de capital ».

Les divisions de fusions et d’acquisitions des banques pourraient également bénéficier d’une augmentation de l’activité de leurs clients.

Plus généralement, la perspective d’une forte augmentation des droits de douane, susceptible d’affecter négativement le commerce mondial et la croissance économique, entraînerait également des répercussions sur le secteur bancaire.

« L’impact des droits de douane potentiels sur certains secteurs du portefeuille de prêts des banques ou sur les chaînes d’approvisionnement des clients reste une inconnue, indique le rapport. Nous pensons que la prochaine administration augmentera les droits de douane, mais principalement de manière ciblée. Cependant, l’imposition de tarifs généralisés pourrait avoir un impact négatif sur de nombreux secteurs et augmenter les pressions inflationnistes. »

Dans un rapport distinct, DBRS Morningstar concluait que l’incertitude quant à la réalité de la future politique commerciale des États-Unis pourrait freiner l’investissement à court terme. En fin de compte, elle s’attend à ce que la nouvelle administration menace d’augmenter les droits de douane afin d’obtenir des concessions de la part des partenaires commerciaux des États-Unis.

« Le coût économique de la posture protectionniste pourrait dissuader l’administration Trump d’une application généralisée et agressive des droits de douane », estime l’agence de notation.

Une réglementation plus favorable à l’industrie pourrait également favoriser l’industrie de l’énergie avec des normes d’émission des véhicules plus faibles, l’ouverture de plus de terres fédérales pour le forage et des approbations plus faciles pour l’infrastructure énergétique, ajoute le rapport.

« Cependant, même avec un contrôle unifié des républicains, nous prévoyons que la majeure partie de la législation climatique du président Biden – la loi sur la réduction de l’inflation – demeurera en place, car de nombreux législateurs républicains soutiennent certains aspects de cette législation, tels que les incitations à la fabrication de batteries, le traitement des minéraux critiques et le développement de l’énergie nucléaire. »

Quant aux réductions d’impôts qui doivent expirer à la fin de 2025, celles-ci seront probablement prolongées, prédit DBRS Morningstar.

« Si les Républicains remportent la Chambre des représentants, nous pourrions même assister à de nouvelles réductions d’impôts, y compris une baisse du taux d’imposition des sociétés. Néanmoins, les législateurs risquent de se montrer réticents face à certaines des propositions de réduction d’impôts faites par Donald Trump pendant la campagne, telles que l’exonération fiscale des revenus de la sécurité sociale », estime le rapport.

Et, bien que les Républicains aient repris le contrôle du Sénat, ils seront limités, car leur majorité reste en deçà du seuil nécessaire pour vaincre les obstructions, de sorte que « la composition du Congrès continuera d’agir comme une contrainte sur la politique républicaine ».

À ce stade, l’impact économique global des résultats de l’élection et ses implications pour la politique fédérale au cours des deux prochaines années « semblent neutres pour la croissance et pourraient être légèrement inflationnistes, bien que l’impact cumulatif dépende des détails de la politique », selon le rapport.

« Les perspectives budgétaires et la tolérance du marché à l’égard de déficits plus élevés pourraient constituer un défi pour la prochaine administration », ajoute le rapport.

« Le déficit budgétaire américain reste une source d’inquiétude et la prolongation des réductions d’impôts l’aggravera. Si les décideurs politiques ne sont pas disposés à s’attaquer au déséquilibre budgétaire important et croissant du gouvernement, les indicateurs de la dette publique continueront à se détériorer à moyen terme et finiront par affaiblir les perspectives de croissance du pays et sa résistance aux chocs », conclut le rapport.

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La Fed abaisse son taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-fed-abaisse-son-taux-directeur/ Fri, 08 Nov 2024 14:11:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104057 D’un quart de point.

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La Réserve fédérale américaine a abaissé son taux directeur d’un quart de point, jeudi, en réponse à l’atténuation de la forte inflation qui avait provoqué la colère des Américains et contribué à la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle cette semaine.

Cette baisse de taux fait suite à une réduction plus importante d’un demi-point en septembre et reflète l’accent renouvelé de la Fed sur le soutien du marché du travail ainsi que sur la lutte contre l’inflation, qui dépasse désormais à peine l’objectif de 2 % de la banque centrale.

La décision de jeudi réduit le taux de référence de la Fed à environ 4,6 %, contre un sommet de 5,3 % jamais vu en quatre décennies avant la réunion de septembre. La Fed avait maintenu son taux à ce niveau pendant plus d’un an pour lutter contre la pire séquence d’inflation depuis quatre décennies. L’inflation annuelle est depuis tombée d’un sommet de 9,1 % au milieu de 2022 à un creux de trois ans et demi de 2,4 % en septembre.

Interrogé lors d’une conférence de presse sur l’impact que l’élection de Donald Trump pourrait avoir sur la politique de la Fed, le président Jerome Powell a déclaré qu’« à court terme, l’élection n’aura aucun effet sur nos décisions (en matière de taux d’intérêt) ».

Mais l’élection de Donald Trump, au-delà de ses conséquences économiques, a fait surgir le spectre d’une ingérence de la Maison-Blanche dans les décisions de la Fed. Donald Trump a proclamé qu’en tant que président, il devrait avoir son mot à dire sur les décisions de la banque centrale en matière de taux d’intérêt. La Fed a longtemps défendu son rôle d’institution indépendante capable de prendre des décisions difficiles sur les taux d’emprunt, sans interférence politique. Pourtant, lors de son précédent mandat à la Maison-Blanche, Donald Trump a publiquement attaqué Jerome Powell après que la Fed a relevé les taux pour lutter contre l’inflation, et il pourrait le faire à nouveau.

Interrogé lors de la conférence de presse de jeudi pour savoir s’il démissionnerait si Donald Trump le lui demandait, Jerome Powell, qui aura encore un an à faire dans son deuxième mandat de quatre ans à la tête de la Fed lorsque le républicain prendra ses fonctions, a simplement répondu : « Non ». Il a ajouté que, selon lui, Donald Trump ne pouvait ni le licencier ni le rétrograder. « Ce ne serait pas autorisé par la loi », a déclaré Jerome Powell.

Dans un communiqué publié après la fin de sa dernière réunion, la Fed a déclaré que « le taux de chômage a augmenté, mais reste faible » et que, même si l’inflation s’est rapprochée du niveau cible de 2 %, elle « reste quelque peu élevée ».

Après avoir baissé les taux en septembre — leur première mesure de ce type depuis plus de quatre ans — les responsables de la Fed avaient prévu de procéder à de nouvelles baisses d’un quart de point en novembre et décembre, puis à quatre autres l’année prochaine. Mais l’économie étant désormais globalement solide et Wall Street anticipant une croissance plus rapide, des déficits budgétaires plus importants et une inflation plus élevée sous la présidence Trump, de nouvelles baisses de taux sont peut-être devenues moins probables.

Jerome Powell a affirmé que la Fed avait l’intention, au fil du temps, de continuer à réduire son taux directeur vers ce que la banque centrale appelle un taux « neutre » — un niveau qui ne restreint ni ne stimule la croissance. Lui et d’autres responsables ont reconnu qu’ils ne savaient pas exactement où se situe le taux neutre.

« Nous sommes sur la voie d’une position plus neutre, a déclaré le président de la Fed. Cela n’a pas du tout changé. Nous allons simplement devoir voir où en sont les données. »

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Victoire de Trump : le Canada un des gros perdants https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/victoire-de-trump-le-canada-un-des-gros-perdants/ Fri, 08 Nov 2024 11:37:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104031 Du point de vue économique, précise cet expert.

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Lors d’élections, il est logique de s’attendre à un gagnant et des perdants. Si Kamala Harris était face à Trump dans cette élection, elle est loin d’être la seule à pâtir du résultat de celle-ci. Le Canada est l’« un des gros perdants d’un point de vue économique », affirme Jules Boudreau, Économiste principal chez Placements Mackenzie.

Alors qu’en 2016, le président Trump avait la Chine dans son viseur, la situation semble avoir changé. Jules Boudreau craint désormais que le président élu se tourne davantage contre ses alliés. « Je pense que l’économie canadienne va plus souffrir cette fois-ci que lors de son premier mandat », résume l’expert.

Cette dynamique est d’autant plus préoccupante que Trump, bénéficiant d’une majorité dans toutes les branches du gouvernement, pourrait mettre en œuvre ses priorités sans opposition. Il n’est pas certain qu’il mette en œuvre toutes les promesses faites durant ses rallies, mais on peut s’attendre à ce qu’il concrétise les propositions présentes sur sa plateforme électorale depuis longtemps, tels que les tarifs, les réductions d’impôts et l’augmentation du déficit.

Impact sur les marchés

Depuis l’annonce des résultats électoraux, les marchés boursiers ont connu une agitation inhabituelle. « Cela fait longtemps qu’on n’avait pas observé une journée aussi mouvementée sur les marchés, avec des variations aussi fortes dans différentes classes d’actifs », observe Jules Boudreau.

Aux États-Unis, les marchés ont fortement progressé, alors qu’à l’inverse, les marchés mondiaux, particulièrement les marchés émergents, ont généralement reculé. Bien que cette réaction ait été anticipée, elle s’est révélée plus marquée que ce que prévoyaient les experts.

Jules Boudreau dit notamment avoir été surpris par la hausse significative (environ 5 %) des petites capitalisations américaines. Ces actions sont particulièrement sensibles habituellement à la croissance économique et à la réglementation.

Autre surprise : les cryptomonnaies. À l’annonce de la victoire de Trump, le bitcoin a connu une forte hausse.

Du côté des tendances attendues, le dollar américain a enregistré un bond par rapport au dollar canadien. « Selon moi, le mouvement du dollar canadien observé aujourd’hui n’est qu’un début, prévient Jules Boudreau. Ce mouvement n’est pas suffisant pour refléter l’impact complet des politiques de Trump. »

Si le dollar canadien est appelé à souffrir sous cette nouvelle présidence, la confiance des investisseurs pourrait également être mise à mal, selon l’expert. « Je pense que la confiance des investisseurs au Canada va être frappée plus solidement qu’ailleurs sur la planète », confie-t-il.

Pour l’avenir, Jules Boudreau anticipe une hausse des taux d’intérêt à long terme, ce qui devrait entraîner des pertes sur les obligations aux États-Unis. Il prévoit également que les tarifs douaniers induiront une inflation, et que les dépenses publiques et les déficits élevés annoncés par Trump entraîneront des taux d’intérêt plus élevés en moyenne.

« Globalement, si on regarde les classes actives à travers le monde, la situation est favorable pour les cryptomonnaies et le marché américain. Pour le reste, ça s’annonce beaucoup plus difficile », résume Jules Boudreau.

Le secteur financier aux États-Unis a très bien réagi à cette élection, notamment en raison des promesses de déréglementation et de la baisse de l’impôt des sociétés.

Fait surprenant : les compagnies de pétrole et de gaz ont connu une forte performance. Bien que Trump ait promis de réduire la réglementation et de favoriser l’industrie pétrolière, certains analystes s’attendaient à une baisse des prix du pétrole en raison de l’augmentation de l’offre. Cependant, à ce jour, les prix du pétrole sont en légère hausse sur les marchés.

Un lourd tribut pour le Canada

Les promesses de Trump risquent de coûter cher à l’économie canadienne, notamment en raison de ses projets de tarifs généraux de 10 % sur toutes les importations. Jules Boudreau anticipe aussi une renégociation de l’accord de libre-échange, qui pourrait être bien plus sévère qu’en 2016. Deux mesures qui affecteront particulièrement les secteurs manufacturiers.

Si ces tarifs sont effectivement imposés, Boudreau prévoit un effet compensatoire, comme une dépréciation du dollar canadien. « Cela pourrait contrebalancer, mais l’impact global serait négatif », précise-t-il.

L’autre facteur préoccupant est la baisse de l’impôt corporatif. Après l’abaissement à 21 % en 2017, Trump pourrait maintenir, voire augmenter cette réduction. « C’est un gros problème pour la compétitivité des entreprises canadiennes », souligne l’expert qui n’écarte pas non plus des délocalisations de sociétés, notamment à cause des nouveaux tarifs américains.

Une autre inquiétude de l’expert c’est le manque de latitude du Canada à la table de négociation. « Au Canada, on a une réalité politique qui fait en sorte que tous les secteurs agricoles sont protégés à 100 %. Donc, on a de la difficulté à négocier sur d’autres secteurs parce que dès qu’on arrive à la table de négociation, tout ce qui est agricole on n’y touche pas. On utilise déjà notre seule balle de négociation et il ne nous reste plus rien dans la cartouche », commente Jules Boudreau.

Ce dernier ne s’inquiète toutefois pas des tarifs douaniers sur l’énergie, comme l’électricité. Selon lui, elle pourrait tout simplement être exemptée de taxe, car toutes les infrastructures sont déjà en place.

« En économie, on dit que la demande est plus inélastique. Donc, même s’il y a un tarif, on va continuer à en exporter, alors que le manufacturier est beaucoup plus variable. »

Taux d’intérêt : un écart à prévoir

Jules Boudreau estime que l’élection de Donald Trump entraînera une nouvelle baisse des taux d’intérêt au Canada, « principalement à cause du risque tarifaire ».

« Si on voyait une imposition de tarif de 10 % généralisée, ça voudrait dire un ralentissement économique important au Canada à laquelle la Banque du Canada devrait répondre avec plus de baisses de taux d’intérêt », explique-t-il.

Il s’attend à ce que ces derniers descendent jusqu’à 2 %, alors que la Réserve fédérale américaine garderait les siens à 3,5 %. « Un écart aussi élevé serait négatif pour le dollar canadien », commente-t-il, mais la Banque du Canada n’aura pas d’autre choix.

« Historiquement, l’écart entre les taux d’intérêt canadiens et américains est limité, car les deux économies ont des performances similaires. Mais en 2024, l’économie canadienne est bien plus faible que l’Américaine », note-t-il.

Prévisions et perspectives

Bien que l’effet de l’élection sur les marchés soit déjà largement intégré, Jules Boudreau estime que certains secteurs pourraient mieux performer que d’autres.

Il est certain que le dollar américain bénéficiera de l’élection de Trump. En revanche, le prix du pétrole reste incertain. « Ça se peut qu’en ce moment les marchés aient choisi de mettre un peu plus de poids sur la croissance économique que sur les politiques d’augmentation de production du pétrole et que ça se renverse dans les prochains mois », souligne-t-il.

Pour le dollar canadien, les experts de Placements Mackenzie prévoient une valeur de 1,43 $ dans les mois à venir. « On n’en est pas si loin, car on a déjà vu une grosse dépréciation dans les derniers mois quand les probabilités de victoire de Trump ont augmenté », affirme-t-il.

Comme les taux d’intérêt pourraient encore baisser, les obligations pourraient surperformer.

Autre opportunité selon lui : les marchés chinois. Ces derniers sont sous-évalués en raison de la politique agressive de Trump durant son premier mandat. Toutefois, la rhétorique du nouveau président envers le gouvernement chinois s’est « ramollie », constate Jules Boudreau.

« Je pense que cette fois-ci, en matière d’échange commercial, il va être beaucoup plus agressif envers ses alliés comme l’Europe et le Canada, et moins agressif envers la Chine. Il va probablement lui laisser un peu plus d’espace. »

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Énoncé économique du Québec : un déficit record et des priorités https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/enonce-economique-du-quebec-un-deficit-record-et-des-priorites/ Wed, 06 Nov 2024 20:08:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104029 Le ministre Girard dévoilera son plan pour l’équilibre budgétaire le 21 novembre prochain.

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Victoire de Trump : le bitcoin et les marchés s’envolent https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/victoire-de-trump-le-bitcoin-et-les-marches-senvolent/ Wed, 06 Nov 2024 15:38:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104009 Les marchés parient sur une économie boostée par Trump.

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Les cours des actions, les rendements obligataires et le bitcoin ont bondi mercredi alors que les électeurs ont reconduit l’ancien président Donald Trump à la Maison-Blanche et que le Parti républicain a pris le contrôle du Sénat.

Les investisseurs s’attendent à ce que la victoire de Trump conduise à une croissance économique plus rapide et à des politiques plus favorables au marché.

Avant l’ouverture des marchés américains mercredi, l’indice S&P 500 gagnait 1,23 % et l’indice Dow Jones Industrial Average 1,02 %. L’indice Nasdaq composite était en hausse de 1,43 %.

Le prix du bitcoin a bondi de près de 8 % pour atteindre un record de 75 345 $ US, les investisseurs pariant sur une victoire de Trump, qui s’est engagé à soutenir les crypto-monnaies. Il est ensuite retombé à 74 525 $ US.

Les rendements obligataires ont également augmenté, le rendement du Trésor à 10 ans passant de 4,28 % mardi à 4,4 %.

« Les marchés s’efforcent de comprendre ce qui va se passer ensuite, mais pour l’instant, le marché évalue les perspectives de croissance et d’inflation plus élevées », a expliqué Peter Esho d’Esho Capital dans un commentaire.

Dans les premiers échanges européens, le DAX allemand grimpait de 1,3 %, tandis que le CAC 40 à Paris progressait de 1,9 %. Le FTSE 100 britannique était en hausse de 1,4 %.

L’économie était une question clé pour les électeurs américains fatigués de l’inflation qui ont choisi Trump cette fois-ci, bien que les économistes traditionnels aient prévenu que les propositions politiques de Trump aggraveraient l’inflation.

Trump a également promis d’augmenter fortement les droits de douane sur les importations en provenance de Chine et d’autres pays, ce qui assombrit les perspectives des exportateurs chinois à un moment où Pékin compte beaucoup sur l’augmentation de la production manufacturière pour tenter de relancer son économie en perte de vitesse.

Les marchés chinois ont été parmi les plus actifs de la région cette semaine, alors que les dirigeants tiennent une réunion du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire, l’organe législatif du pays.

Cette réunion devrait déboucher sur de nouvelles mesures visant à accélérer la croissance économique et à résoudre le problème de l’endettement croissant des gouvernements locaux. Mardi, les commentaires optimistes du premier ministre Li Qiang sur le potentiel des politiques budgétaires et monétaires ont contribué à faire grimper les indices boursiers de Hong Kong et de Shanghai de plus de 2 %. Li Qiang s’est également dit convaincu que la Chine atteindrait son objectif de croissance d’environ 5 % cette année.

En Asie, l’indice Nikkei 225 japonais a gagné 2,6 % mercredi, tandis que le Kospi à Séoul a perdu 0,9 %. L’indice australien S&P/ASX 200 a progressé de 0,8 % à 8 199,50. L’indice Hang Seng de Hong Kong a chuté de 2,2 %.

Dans les autres transactions, le pétrole brut américain perdait 0,90 $ US à 71,09 $ US le baril.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’échangeait lundi à 72,18 cents US contre 71,97 cents US lundi.

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Les réductions de la Fed pourraient être limitées par la politique fiscale américaine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-reductions-de-la-fed-pourraient-etre-limitees-par-la-politique-fiscale-americaine/ Mon, 04 Nov 2024 12:26:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103767 Les prévisions budgétaires du FMI pour les États-Unis étaient erronées.

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Les conditions budgétaires américaines demeurant plus expansionnistes que prévu, la capacité de la Réserve fédérale américaine (Fed) à réduire les taux d’intérêt pourrait être plus limitée que prévu, affirme la Financière Banque Nationale (FBN).

Dans une note de recherche, les économistes de la banque observent qu’en avril, le FMI prévoyait une amélioration significative du solde budgétaire américain pour 2024, ce qui aurait freiné la croissance économique.

Cependant, les dernières données du FMI révèlent que cela n’a pas été le cas.

« Alors qu’une certaine consolidation aurait été logique après une période de pandémie caractérisée par d’énormes déficits, les prévisions du FMI se sont avérées très éloignées de la réalité », observent les experts de la FBN.

Au lieu de freiner la croissance, les dépenses publiques y ont contribué modestement, continuent-ils.

« Ce manque de discipline budgétaire est certainement l’une des principales raisons qui expliquent pourquoi la croissance américaine s’est maintenue jusqu’à présent et pourquoi l’inflation reste légèrement supérieure à l’objectif de la banque centrale. Mais cela commence également à soulever des questions quant à la capacité de la Fed à réduire les taux d’intérêt autant que les investisseurs le prévoyaient il y a quelques mois », mentionnent les experts de la FBN.

Ces inquiétudes sont également alimentées par les promesses électorales des deux principaux candidats à l’élection présidentielle américaine, qui envisagent tous deux une politique budgétaire expansionniste.

« Il reste à voir s’il y aura un écart significatif entre les propositions des candidats et ce qu’ils seront en mesure de faire adopter par le Congrès une fois élus, mais le risque de voir la politique monétaire américaine diverger de celle des autres économies avancées s’est certainement accru récemment », conclut le rapport.

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La moitié des Canadiens auraient pris du retard en matière d’épargne-retraite https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-moitie-des-canadiens-auraient-pris-du-retard-en-matiere-depargne-retraite/ Fri, 01 Nov 2024 12:15:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103745 Toutes les générations s’attendent à prendre leur retraite après 65 ans.

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Selon un sondage de Manuvie publié le 22 octobre, environ la moitié (51 %) des Canadiens croient qu’ils n’épargnent pas suffisamment en vue de leur retraite.

Compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie, les retraités doivent financer deux ou trois décennies de retraite, rapporte Aimee DeCamillo, chef mondial de la retraite à Gestion des placements Manuvie, dans un communiqué.

Selon l’enquête menée par Angus Reid, 59 % des personnes qui ont pris une retraite anticipée auraient souhaité épargner davantage, contre 45 % de celles qui ont pris leur retraite comme prévu ou plus tard. En outre, 27 % de ceux qui ont cessé de travailler prématurément ont déclaré avoir pris leur retraite trop tôt, alors que seulement 11 % de ceux qui ont pris leur retraite comme prévu ou plus tard ont dit la même chose.

Les Canadiens qui ont pris leur retraite plus tard sont également moins enclins à adapter leur mode de vie pour réduire leurs dépenses. Parmi ceux qui ont pris une retraite anticipée, 46 % ont réduit leurs dépenses et 37 % ont réduit ou prévoient de réduire la taille de leur logement, contre 32 % et 27 % respectivement pour ceux qui ont pris leur retraite comme prévu ou plus tard.

« Sans surprise, les baby-boomers semblent être dans une meilleure situation financière que leurs homologues, avec moins de dettes, moins d’inquiétudes et une plus grande probabilité d’avoir leur épargne-retraite sur la bonne voie », indique le rapport.

Près de la moitié des baby-boomers (49 %) estiment que leur épargne-retraite est en avance ou sur la bonne voie, contre 41 % pour la génération X et 42 % pour les générations Z et les millénariaux. De plus, les baby-boomers sont plus enclins à avoir un plan de retraite formel, avec 72 %, comparativement à 70 % pour la génération X et 65 % pour les générations Z et les millénariaux.

Les baby-boomers ont plus de connaissances financières que les autres groupes d’âge et ont des attentes réalistes quant à l’âge auquel ils comptent prendre leur retraite, selon le rapport. Près d’un tiers d’entre eux (64 %) ont un conseiller en services financiers et 74 % ne s’inquiètent pas d’une épargne d’urgence insuffisante.

En ce qui concerne la retraite, les baby-boomers s’attendent à cesser de travailler à 67 ans, même s’ils souhaitent prendre leur retraite à 65 ans. Les principales raisons qui les poussent à prolonger leur carrière sont l’augmentation de l’épargne-retraite (65 %), le remboursement des dettes (42 %) et le maintien des relations sociales (38 %).

La génération X a également tendance à être la génération sandwich, c’est-à-dire qu’elle s’occupe d’enfants à charge et a des obligations à l’égard de parents vieillissants. « Bien qu’ils soient moins préoccupés par l’économie, ils sont en fait les moins bien informés en matière d’investissements », observe le rapport.

Trois personnes sur cinq ont déclaré que leur niveau d’endettement posait problème. La génération X aspire à prendre sa retraite à 62 ans, mais prévoit de travailler jusqu’à 66 ans. Parmi eux, la moitié affirme qu’ils continueraient à travailler pour rembourser leurs dettes, tandis que 37 % le feraient pour subvenir aux besoins de leur famille.

La génération Z et les millénariaux sont en début de carrière et sont les plus susceptibles (84 %) de s’inquiéter de leurs finances au travail, selon l’enquête. Bien que seulement la moitié d’entre eux aient déclaré avoir des connaissances en matière d’investissements et qu’ils soient les moins susceptibles (36 %) d’avoir un conseiller en services financiers, ce sont eux qui ont le plus de temps pour redresser la situation.

Bien que les deux jeunes générations soient les plus ambitieuses avec leur souhait de prendre leur retraite à 60 ans, elles sont freinées par la nécessité d’augmenter leur épargne-retraite, de subvenir aux besoins de leur famille et de rembourser leurs dettes, de sorte qu’elles s’attendent à cesser de travailler à l’âge de 66 ans.

L’enquête en ligne a été menée entre le 9 mai et le 3 juin, en anglais et en français, auprès de 1 572 salariés canadiens et de 523 retraités canadiens, âgés de 18 ans et plus.

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L’or atteint de nouveaux sommets et a encore de la marge https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/lor-atteint-de-nouveaux-sommets-et-a-encore-de-la-marge/ Thu, 31 Oct 2024 11:43:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103722 L’incertitude géopolitique et les turbulences commerciales pourraient stimuler davantage l’or.

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Le prix de l’or a atteint un niveau record le 21 octobre et pourrait encore progresser, selon la Financière Banque Nationale. (FBN).

Dans une note de recherche, la FBN indique que le prix des lingots d’or a augmenté de plus de 20 dollars américains ($ US) l’once, atteignant 2 753 $ US l’once, ce qui constitue un nouveau record pour le métal.

« Il ne s’agit pas seulement d’un nouveau record nominal, mais aussi d’un sommet historique en termes corrigés de l’inflation, dépassant un point de référence vieux de 45 ans », indique le rapport.

Sur une base corrigée de l’inflation, le précédent record était de 2 742 $ US l’once, atteint en janvier 1980, note la FBN.

À l’époque, l’inflation atteignait des niveaux à deux chiffres et une récession commençait.

« En ce qui concerne l’avenir, nous restons optimistes quant à la trajectoire de l’or », affirme la FBN.

« L’augmentation de la dette publique, l’incertitude géopolitique croissante et le protectionnisme grandissant créent les conditions idéales dans lesquelles le métal jaune prospère habituellement. »

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Construction de portefeuille, comment s’enligner pour la prochaine année ?  https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/construction-de-portefeuille-comment-senligner-pour-la-prochaine-annee/ Wed, 30 Oct 2024 11:15:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103736 L’importance de faire fi du bruit ambiant.

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« Je crois que le portefeuille 60/40 est toujours pertinent, avec une politique monétaire marquée par des baisses de taux d’intérêt, et que la diversification demeure très importante, spécialement dans un environnement où les attentes de rendement demeurent plus faibles – compte tenu des bonnes séquences que nous avons connu ces dernières années (on ne peut pas toujours faire du 30%) », réagissait Frederick, Demers, gestionnaire de portefeuille et stratège en investissement chez BMO, qui était l’un des deux experts invités au Webinaire organisé par CFA Montréal, le 2 octobre dernier, sur la construction de portefeuille.

« La diversification c’est au fond la répartition des risques. L’objectif c’est d’avoir une diversification qui vient réduire les risques au moment où le portefeuille en a besoin. Au-delà du portefeuille 60/40, cela passe par différentes classes d’actifs, qui vont être réellement diversifiantes », a renchéri Francis Thivierge, gestionnaire principal de portefeuille, multi-classe d’actifs et gestion de devises à la CIBC.

Modéré par Georgi Pavlov, directeur adjoint à l’Association de bienfaisance et de retraite des policiers et policières de la Ville de Montréal, le panel d’experts a été appelé, entre autres, à parler de leurs approches et façons de faire, des enjeux qui touchent à la construction de portefeuille, à aborder de nombreux thèmes d’actualité en plus de répondre aux questions des participants.

Invité notamment à commenter à quel point le contexte macro-économique influençait l’évolution des marchés bousiers, Frederick Demers, de BMO gestion mondiale d’actifs, a rappelé que le bruit des marchés était souvent l’arbre qui cachait forêt. « Par contre, et on l’a vu en 2022, avoir une vue fondamentale vers où l’économie est appelée à se diriger ne nous aide pas autant qu’avoir une vue sur le narratif du marché. Je le dis souvent à la blague, le marché ne transige pas sur la réalité, mais sur la peur et la spéculation. » Le stratège a fait remarquer qu’en 2022 la majorité des observateurs avaient des vues très fortes sur l’économie américaine, qui a fait au-delà de 3% de croissance. « Cela n’a toutefois pas aidé sur le positionnement actions-obligations. Le narratif reste très important. Il faut rester à l’affût, ce qui n’est pas facile à naviguer. »

Gérer le bruit ambiant

Pour faire fi du bruit ambiant et mieux garder le cap sur ses objectifs financiers, Francis Thivierge est d’avis que tout commence par un processus d’investissement bien défini. « On a au préalable clairement identifié ce que l’on fait, comment on le fait et pourquoi on le fait. Si on notre travail a été fait rigoureusement en amont, on sait quelle information est pertinente ou non pour nous et on peut l’écarter rapidement.  »

Frederick Demers partage l’avis de son collègue sur le processus d’investissement. Il ajoute: « Ce n’est jamais facile de trouver un équilibre entre une approche 100% rationnelle, fondée sur des données, versus une autre approche où l’on croit qu’il y a une exagération dans les attentes du marché. Le meilleur exemple récent était ceux qui avaient une vue sur la politique monétaire américaine et s’attendaient à ce qu’il y ait de 5 à 6 baisses alors que d’autres n’en prévoyaient aucune. Selon le moment de l’année, tous deux ont eu raison. C’était donc difficile à monétiser. »

À surveiller en 2025

« Il y a toujours un risque de récession. Il n’y a rien qui fait plus mal pour les marchés boursiers qu’une récession. Les génératrices sont recherchées quand il y a des pannes électriques », fait remarquer Frederick Demers de BMO gestion mondiale d’actifs. Selon le gestionnaire, 2022 n’est pas encore assez loin pour que les gens aient totalement oublié la contre-performance boursière, mais les rendements des dernières années ont peut-être amené les investisseurs à baisser leur garde. « Peut-être qu’en termes de rendement, on peut sacrifier un peu de bêta pour être dans une position un peu plus confortable, une position plus défensive advenant un choc macro-économique.»

Francis Thivierge est d’avis qu’encore aujourd’hui on ressent les contrecoups du cycle économique qui a suivi la crise pandémique. « C’est un cycle exceptionnel, du jamais vu alors qu’on a essentiellement fermé l’économie mondiale pendant quelques mois pour mieux la rouvrir et l’inonder de liquidités. On est toujours dans cet environnement post-pandémique avec les répercussions que l’on ressent toujours. » À cet environnement rempli d’incertitudes, le gestionnaire de portefeuille à la CIBC souligne que viennent s’ajouter d’autres facteurs aggravants, comme les guerres au Proche-Orient et en Ukraine, les confrontations géopolitiques entre la Chine et les États-Unis, et, plus près dans le temps, les élections américaines. « Dans un contexte semblable, rempli d’incertitudes macro-économiques, la diversification continue à jouer un rôle très important. »

La Chine, l’éléphant dans la pièce?

À la question d’un participant qui souhaitait savoir si la Chine devait toujours être considérée comme un pays où l’on pouvait investir, Frederick Demers s’est montré circonspect. « Ce n’est pas facile, un jour elle va l’être, on n’est pas encore rendu là. Encore une fois, et ce n’est pas nouveau, c’est la dimension politique qui me préoccupe un peu plus. Cela a commencé après la crise financière de 2008. Prenez ce qu’elle a fait aux banques, qui étaient trop grosses et représentaient une menace pour le régime. On sait ce qui est arrivé aussi à Alibaba. » Le gestionnaire de portefeuille et stratège à la BMO rappelle ses défis structuraux, sa démographie, et son niveau d’endettement.  « Le contexte géopolitique joue beaucoup aussi, spécialement si Trump arrive au pouvoir, je ne serais pas surpris que la Chine soit le premier pays à subir les tarifs américains. »  À long terme, si le gouvernement chinois se réaligne du côté des investisseurs, Frederick Demers croit que cela pourrait être intéressant, particulièrement par rapport à ce qui se fait du côté de l’industrie automobile.

Francis Thivierge abonde dans le même sens. « Derrière le rideau opaque, il y a beaucoup de développements positifs en Chine, notamment du point de vue de l’industrie technologique, de la construction de voitures et de panneaux solaires. Elle a aussi fait des progrès pour augmenter son statut dans les chaînes de production. » Le gestionnaire de portefeuille rappelle qu’historiquement la Chine était très présente dans l’industrie manufacturière à bas coup et qu’elle occupe aujourd’hui une place grandissante, voire dominante, dans des industries de pointe.

Et la place de l’or dans le portefeuille?

Dans ce haut de cycle pour l’or, Frederick Demers se montre plus prudent par rapport à cette valeur refuge. « L’or a bien fait durant la période de hausse des taux, a bien fait pendant la pause, je suis cependant un peu plus sceptique quant à la phase de baisse de taux. Je serais surpris, si on me disait dans 12 mois, par exemple, que l’or avait surpassé les actions. » « Les commodités ont certainement un rôle à jouer à plus long terme dans le portefeuille, », mentionne pour sa part Francis Thivierge. « Mais à court terme, étant donné les récents mouvements qu’on a observés du côté de l’or, c’est difficile d’avoir une forte conviction. »

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