Andrew Marchese, chef des actions canadiennes, Mike Hickey, gestionnaire de portefeuille institutionnel et Jed Weiss, gestionnaire d’un fonds de croissance internationale pour Fidelity ont partagé leurs prévisions pour l’année en cours et leur bilan de l’année 2013 dans une table ronde Straight talk on the markets organisée par Fidelity.
Q : Le marché canadien a offert des rendements à double chiffres en 2013, quels ont été les moteurs cette année et seront-ils les mêmes en 2014 ?
Andrew Marchese : « Si vous séparez le marché en secteurs, plusieurs d’entre ceux-ci ont bien réussi. Huit sur dix ont eu des rendements de 13% et plus. Le secteur financier, par exemple a connu des gains de plus 20%.
Le secteur des matériaux a été le principal frein de la croissance du marché canadien. Il était en baisse de 29% en 2013 et le secteur et la part occupée par l’or (environ 50-60%) est celle qui pèse de le plus.
Malgré tout l’indice TSX se portait bien grâce notamment à certaines compagnies spécifiques comme Suncor dans le secteur de l’énergie. »
Q : Comment se portera le marché de l’énergie cette année ?
Andrew Marchese : « Je crois que l’année sera un peu plus difficile pour le secteur de l’énergie. Si vous regardez le secteur des matières premières dans l’ensemble, la dernière décennie a été remarquable, mais la courbe a atteint son point culminant en 2010 avant de commencer à redescendre.
Nous observons donc le secteur titre par titre de façon agnostique, en ne privilégiant pas nécessairement le gaz au pétrole par exemple, mais en considérant le profil de chaque compagnie. Malgré sa faible performance totale, nous ne perdons pas de vue le secteur des matériaux.
Certaines actions d’entreprise de foresterie ont bien fait. Le secteur des pâtes et papiers va très bien. Des compagnies d’emballage et de chargements, même si elles ont une très petite capitalisation se sont démarquées au Canada. Il y a de belles trouvailles à faire même dans les secteurs plus en difficulté et c’est notre travail de les débusquer. »
Q : Le marché américain a très bien fait l’an passé, est-ce qu’on peut s’attendre à une aussi bonne année pour 2014 ?
Mike Hickey : « Nous, prévoyons que le marché peut continuer à aller de l’avant, mais à un rythme beaucoup moins rapide. En 2012, le S&P 500 a grimpé de 16% et d’un autre 30% en 2013. Le Nasdaq s’en est encore mieux tiré avec une augmentation de 38%.
Toutefois, il faut savoir que cette augmentation des prix des actions a découlé largement de plusieurs expansions (2/3) et le tiers de la croissance des revenus. L’année 2014 de devrait être un marché de sélection de titres, étant donné qu’il y a moins de scénarios d’expansion à l’horizon. »
Q : Quels ont été les moteurs du marché international en 2013 ?
Jed Weiss : « Ce fut une forte année pour les marchés internationaux, mais les réussites ont été dispersées. D’un côté, le Japon et l’Europe s’en sont très bien sortis. D’un autre, ce fut une année faible pour les marchés émergents.
Au Japon par exemple, la décision de la banque centrale de doubler la base monétaire a contribué à une croissance de plus de 50% du marché japonais, ce qui a moussé la valeur du yen.
Le marché européen est aussi un marché fort. Après plusieurs années de difficulté, des signes de stabilisation de la crise sont finalement apparus dans les derniers mois auxquels a succédé un rebond des actions européennes.
D’un autre côté, les marchés émergents étaient péril l’année dernière influencés par deux principaux vents soit le ralentissement du soutien monétaire à l’économie de la fed et l’impact sur les monnaies étrangères et la hausse marquée des immobilisations chinoises.
Q : Peut-on compter sur le secteur financier en 2014 ?
Andrew Marchese :
L’année dernière plusieurs prévisions établissaient un risque à la hausse en raison d’une potentielle crise du marché immobilier qui finalement s’est avérée bénigne. Les agissements de la Fed et l’amélioration de l’environnement de crédit ont engendré des bons rendements pour les six banques canadiennes. Il s’agit d’un bon secteur sur le long terme. »
Mike Hickey :
« Aux Etats-Unis, le secteur financier devrait continuer de connaître de belles performances si la situation de crédit des consommateurs et de l’emploi continuent de s’améliorer. Les Etats-Unis combattent néanmoins toujours certains effets de la crise de 2008 et beaucoup de d’argent est passé des actions aux obligations (par billions), mais plusieurs indices démontrent que les investisseurs américains refont surface.
Il faut assurément garder un œil sur le secteur des technologies. Plusieurs compagnies de la Silicon Valley à San Francisco suscitent l’intérêt et ont connu une croissance de plus de 30%. Nous cherchons pour les entreprises à succès qui ont une petite capitalisation et un bon flux de trésorerie. »