Le conseil de direction de la Banque du Canada a envisagé d’attendre jusqu’en juillet pour augmenter son taux d’intérêt directeur, mais a finalement décidé d’agir plus tôt face aux données économiques témoignant d’une économie trop vigoureuse.
La banque centrale a publié mercredi son résumé des délibérations pour son annonce de juin, faisant la lumière sur la décision de relever son taux d’intérêt directeur d’un quart de point de pourcentage pour le porter à 4,75 %.
Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis 2001.
La hausse des taux est intervenue après que la banque centrale a annoncé une pause dans ses hausses de taux plus tôt cette année. Elle semblait alors avoir assez bon espoir que les taux d’intérêt seraient suffisamment élevés pour étouffer l’inflation.
Mais la Banque du Canada a expliqué que la décision de relever les taux avait été motivée par une récente série de données économiques qui ont montré que l’inflation annuelle augmentait et que les dépenses de consommation avaient été plus résistantes que prévu.
Ces chiffres ont renforcé les inquiétudes des membres du conseil de direction de la banque centrale, qui ont finalement jugé que des taux plus élevés étaient nécessaires pour calmer l’inflation.
Les membres du conseil de direction, qui comprennent le gouverneur et les sous-gouverneurs de la banque centrale, se sont demandé s’ils devaient relever les taux d’intérêt immédiatement ou signaler qu’une hausse des taux était probable en juillet.
La décision d’attendre aurait permis au conseil de consulter plus de données économiques avant de relever de nouveau les taux, a souligné la banque centrale.
« D’autre part, les membres estimaient que l’accumulation de données était suffisante pour les convaincre qu’une politique monétaire plus restrictive était requise. Ainsi, il était préférable de faire le nécessaire et de continuer à évaluer l’évolution de l’économie afin de guider les mesures à prendre à l’avenir », a expliqué la banque dans son résumé.
La hausse des taux est intervenue après que les données ont montré que l’inflation annuelle avait légèrement augmenté à 4,4 % en avril, et que l’économie avait progressé plus rapidement que prévu au premier trimestre.
Les dépenses de consommation ont été particulièrement fortes, augmentant de 5,8 % au cours des trois premiers mois de l’année.
Le marché du travail est également resté exceptionnellement tendu, bien que les données publiées après la hausse des taux aient montré que le taux de chômage avait augmenté à 5,2 % en mai.
La Banque du Canada n’a pas précisé si elle prévoyait de relever
à nouveau les taux d’intérêt le 12 juillet et a affirmé qu’elle prendrait sa décision en fonction des données entrantes.
Cependant, de nombreux prévisionnistes s’attendent à une nouvelle hausse des taux, notant que la banque centrale voudra redoubler d’efforts pour ralentir l’économie.