Car si les intentions de la Fed consistaient à enregistrer une hausse cette année, en s’appuyant notamment sur les statistiques rassurantes de l’emploi, plusieurs facteurs devraient contribuer à la faire redoubler de prudence.
« Sans le Brexit, on se serait attendu à une augmentation du taux directeur dès le 27 juillet, explique Jimmy Jean, économiste principal. Nos dernières prévisions font état du mois de mars 2017. »
Les analystes n’excluent cependant pas une hausse à la fin de l’année 2016.
« Ce n’est pas impossible que les choses se stabilisent, continue Jimmy Jean. Cela dépend des statistiques économiques, mais aussi de l’évolution des choses au Royaume-Uni. »
En effet, la situation s’accélère de l’autre côté de l’Atlantique avec l’arrivée de Theresa May, qui succédera à David Cameron dès mercredi.
Outre les incertitudes engendrées par le Brexit, la Chine suscite également des inquiétudes en raison des sorties de capitaux provoquées par un dollar américain élevé et qui fait pression sur le yuan.
« Si la Fed augmente ses taux très rapidement, ça pourrait précipiter une autre vague de sorties de capitaux », prévient Jimmy Jean.
Taux directeur du Canada : pas avant 2018
Du côté canadien, les analystes ne s’attendent pas à ce que la Banque du Canada emboîte le pas à la Fed avant avril 2018.
« La Banque du Canada sera même tentée de maintenir un dollar assez faible », pense Jimmy Jean.
Une appréciation du dollar américain profiterait alors à l’économie canadienne, dont la croissance est principalement soutenue par les exportations et les dépenses gouvernementales.
« Il ne faut pas oublier que notre principal marché d’exploitation est les États-Unis », conclut l’économiste.