Héritages : une majorité de Canadiens ignorent les incidences fiscales et financières d’un don
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Or, la plupart des Canadiens (68 %) soit comprennent mal, soit affirment ne pas connaître les répercussions fiscales et financières d’un don, indique un sondage de la Banque CIBC.

« Même si bon nombre de parents envisagent d’aider financièrement leur enfant pour qu’il quitte le foyer familial, il n’en demeure pas moins que beaucoup d’idées fausses circulent à propos des dons », constate Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale, Groupe des stratégies de Gestion des avoirs CIBC.

Plus de la moitié (57%) de tous les répondants au sondage ont admis ne pas connaître les impôts qui s’appliquent à un don financier à un enfant ou à une personne apparentée, et 11 % ont répondu de façon incorrecte. Seulement 31 % ont répondu correctement que les dons en argent ne sont pas imposés, contrairement aux États-Unis.

Par conséquent, les personnes qui ont à leur disposition des sommes d’argent qu’ils ne prévoient pas dépenser doivent envisager de faire un don de leur vivant, estime Jamie Golombek. « L’argent comptant est probablement la solution la plus simple lorsqu’il s’agit de faire un don. Un don de votre vivant vous permet de voir les bénéficiaires en profiter, et de récolter d’éventuelles économies d’impôt. En outre, en faisant don d’actifs avant votre décès, ces actifs ne seront pas assujettis aux frais d’homologation parce qu’ils ne font pas partie de votre succession », souligne-t-il.

En fait, plus de la moitié (54%) des parents interrogés ont déjà fait, ou prévoient le faire, un don important, y compris une avance sur héritage, à leurs enfants et petits-enfants. De ces parents, 36 % ont dit que c’était logique, parce que leurs enfants ou petits-enfants ont besoin de cet argent maintenant, 26 % ont dit vouloir avoir le plaisir de voir leurs enfants ou petits-enfants profiter de leurs dons financiers et 11 % se sentaient obligés d’aider leurs enfants ou petits-enfants à bien démarrer dans la vie.

Près de la moitié d’entre eux font un don de 24 000 $, en moyenne, mais les dons en argent atteignent 40 558 $ et dépassent même 50 000 $ dans une proportion de 25 % quand le revenu du ménage est supérieur à 100 000 $.

« Rien ne limite le montant de votre don, de votre vivant ou à votre décès. Les rentrées de fonds importantes pourraient toutefois devoir être déclarées aux instances gouvernementales. Par exemple, si le bénéficiaire de votre don dépose une somme de 10 000 $ ou plus dans une banque canadienne en une seule journée, la banque devra déclarer la ou les transactions », rappelle Jamie Golombek.

Pour plus de la moitié (55 %) des parents, les dons en argent à leurs enfants soulèvent toutefois des inquiétudes, deux personnes sur cinq affirmant qu’elles pourraient avoir besoin de leur argent plus tard, et près du tiers (29 %) s’inquiétant d’un usage peu judicieux de l’argent par leur enfant. Par ailleurs, plus du tiers (37 %) de tous les parents affirment être disposés à s’endetter pour aider leurs enfants à bien démarrer dans la vie.

« Ce qui freine le don en argent, c’est qu’en règle générale vous ne voulez pas compromettre vos propres finances. Vous devez déterminer le mode de vie que vous voulez à la retraite et l’argent dont vous aurez besoin à cette fin avant de faire un don en argent », conseille Jamie Golombek.

Selon le sondage, une bonne tranche du boom des héritages de 750 G$ sautera vraisemblablement une génération. En effet, 74 % des parents âgés de 55 ans et plus auraient l’intention de passer leur héritage, ou une partie à tout le moins, à leurs enfants ou à leurs petits-enfants s’ils le touchaient aujourd’hui.