Dans un contexte de resserrement des conditions financières et de baisse de la valeur des propriétés, les perspectives du secteur immobilier mondial sont négatives, selon Moody’s Investors Service dans un nouveau rapport.
L’agence de notation a abaissé ses perspectives sur le secteur immobilier mondial de stable à négatives, affirmant qu’elle voyait les entreprises confrontées à des risques accrus de qualité de crédit au cours des 12 à 18 prochains mois en raison de la détérioration des conditions d’exploitation.
« Les bureaux et les commerces de détail seront confrontés à de grands risques, car les arrangements de travail hybrides persistent et la baisse des dépenses des consommateurs sur certains biens discrétionnaires pose un défi à certains locataires de détail », indique le rapport.
De plus, sur le marché américain, les entreprises sont confrontées à des conditions de crédit plus strictes en raison des tensions accrues du secteur bancaire, ce qui limitera davantage l’accès au financement.
Alors que les revenus locatifs devraient continuer à augmenter de 1% à 3% au cours des 12 à 18 prochains mois, « la croissance des loyers ne sera pas suffisante pour compenser l’impact négatif de la hausse des taux d’intérêt sur le secteur, qui dépend fortement de l’accès aux capitaux externes et des marchés des transactions », a-t-il déclaré.
Des taux plus élevés se traduisent par des coûts en capital plus élevés pour les fiducies de placement immobilier et les sociétés en exploitation, signale le rapport, ce qui pèse sur leur rentabilité et leurs activités d’investissement.
« Aux États-Unis, les bureaux et les centres commerciaux de qualité inférieure sont confrontés aux défis les plus important à court terme », indique le rapport.
L’environnement opérationnel restera faible en Europe « car la hausse des taux d’intérêt augmente les coûts marginaux de financement et affaiblit la valeur des propriétés », lit-on.
Dans la région Asie-Pacifique, la performance des sociétés immobilières devrait rester stable.
« L’environnement de financement national reste favorable et la plupart des sociétés immobilières notées ont la capacité d’amortir des coûts d’emprunt plus élevés », indique l’analyse.
Les risques pesant sur la croissance économique globale sont également « orientés à la baisse », a déclaré Moody’s, la croissance du PIB du G20 n’étant que de 2,1% cette année et de 2,2% l’année prochaine, contre 2,7% en 2022.