Les ventes de maisons existantes ont chuté de 17,4% à l’échelle nationale en décembre par rapport à l’an dernier, selon les données compilées par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI). D’après Sherry Cooper, économiste pour BMO, il s’agit de la plus forte baisse depuis octobre 2010.
D’une année à l’autre, les ventes de résidences ont fléchi dans quatre marchés locaux sur cinq au cours du dernier mois de 2012, à l’exception de Calgary, où l’activité a augmenté. Vancouver a été la plus grande victime: les ventes de maisons s’y sont effondrées de 31 %. Les données pour la région métropolitaine seront diffusées par la Chambre immobilière du Grand Montréal le 22 janvier.
Sur une base de comparaison mensuelle, les ventes de maisons réalisées par l’entremise du système MLS ont reculé de 0,5 % entre novembre et décembre au pays. Il s’agit du septième repli en huit mois.
De leur côté, les nouvelles inscriptions de maisons à vendre ont reculé de 1,3 % en décembre par rapport au mois précédent. Ainsi, le stock de maisons à vendre nouvellement inscrites se trouve à son plus bas depuis mars 2011.
«Les ventes réalisées à l’échelle nationale continuent à se maintenir à de bas niveaux depuis que les règlements hypothécaires ont été modifiés en 2012. Il reste toutefois des écarts importants dans les tendances notées entre les marchés locaux et à l’intérieur de ces marchés », a dit Wayne Moen, président de l’ACI, dans un communiqué.
L’ACI attribue la faiblesse de décembre au fait qu’il y avait cinq fins de semaine en décembre 2012. Or, il s’effectue moins de transactions au cours des week-ends.
Par ailleurs, les prix ont continué d’augmenter, mais à un rythme plus faible. L’indice des prix de l’ACI a progressé de 3,3 % en décembre par rapport à l’an dernier, soit le plus petit gain depuis avril 2011. Sur 12 mois, les prix ont augmenté de 3,3 % dans le Grand Montréal, signale l’ACI.
Effet domino sur l’économie
Au total, 453 372 maisons ont changé de main par l’entremise des systèmes MLS canadiens en 2012. Cela représente une baisse de 1,1 % par rapport à l’activité annuelle enregistrée en 2011, et une baisse de 1,4 % par rapport à la moyenne annuelle notée au cours des dix dernières années (2002 à 2011).
«Le marché immobilier canadien est clairement en mode correction comme nous avions signalé bien avant que les données commencent à sortir», ont écrit les économistes de Banque Scotia Derek Holt et Dov Zigler, dans une note diffusée avant la publication des données de l’ACI.
Leur collègue Adrienne Warren en a rajouté après la publication des données de l’ACI, signalant que le ralentissement de la revente de maisons commençait à avoir des répercussions sur d’autres secteurs de l’économie canadienne.
« Les intentions de dépenses de rénovation ont diminué, les ventes de produits de consommation reliés à l’immobilier tels que les meubles, les électroménagers et l’électronique stagnent. En outre, le nombre de salariés dans le secteur de la construction plafonne », signale l’économiste.
D’autres économistes sont plus tempérés. Sonya Gulati, de Services économiques TD, croit que le marché immobilier canadien se stabilisera au cours des prochains mois. «Lorsque nous analysons les précédentes périodes de resserrement des règles hypothécaires, les effets sur le marché immobilier ont été temporaires.»
Prix sous pression
En ce qui trait aux prix, ils risquent d’être sous pression en 2013, croit Marie-Claude Guillotte, économiste pour Valeurs mobilières Banque Laurentienne. La croissance des prix des propriétés au pays s’est modérée depuis la mi-2012, autant sur le marché de la revente que sur celui des maisons neuves, écrit-elle dans une note publiée mardi.
Mais étant donné que les stocks de maisons à écouler «sont élevés et s’absorbent plus lentement en raison d’un plus petit appétit des acheteurs, les prix seront forcés de se corriger à la baisse», prévoit l’économiste.