Le portrait global des hausses de prix en immobilier est «est au-delà de toutes nos espérances», souligne Dominic St-Pierre, directeur principal Royal LePage Québec. «En début d’année, nos prévisions n’étaient pas très roses».
À l’échelle du pays, ce sont les maisons individuelles de plain-pied qui ont connu la plus forte hausse de prix, affichant une augmentation de 7,5% par rapport à 2014. Suivent les maisons unifamiliales à deux étages, à + 6,8%, et les copropriétés, à + 3,9%. En moyenne, la hausse des prix prévue pour toutes les catégories confondues est estimée à 6,1% pour 2015.
Toronto et Vancouver, dans un autre monde
Cette «année record» s’avère surtout exceptionnelle pour Toronto et Vancouver. Avec des hausses de prix vertigineuses au deuxième trimestre de 2015 par rapport à 2014, ces deux villes viennent teinter les statistiques. Dans la Ville reine, les hausses de prix pour les maisons de plain-pied ont été de 12,9%, de 11,6% pour les maisons à deux étages et de 5% pour les copropriétés.
Dans la métropole britanno-colombienne, la croissance des prix a été aussi étourdissante, à 12,6% pour les unifamiliales à un étage, 13,6% pour les unifamiliales à deux étages, et 6% pour les copropriétés. De fait, dans les 17 villes canadiennes étudiées par Royal LePage, il n’y a qu’à Hamilton, en Ontario, où les hausses sont comparables.
«Si ce n’était pas de Vancouver et de Toronto, la photo aurait été très différente», confirme M. St-Pierre, qui ajoute que ces villes «viennent fausser la donne. Elles sont dans un autre monde, complètement».
Montréal nettement en arrière, et c’est peut-être une bonne nouvelle
Quant à Montréal, c’est le jour et la nuit. La seule ville québécoise présente dans l’étude affiche un recul dans deux des trois catégories répertoriées par la firme de courtage en immobilier. Le recul des prix est de -0,2% pour les maisons de plain-pied et de -1,5% pour les unifamiliales à deux étages. Seules les copropriétés se sont appréciées par rapport à 2014, grâce à une hausse de 2,1%.
Mais la situation est peut-être plus rose qu’il n’y paraît.
D’abord, l’allègement des prix de ventes des propriétés permet de réduire les stocks de propriétés à vendre. Un préambule avant un retour à un marché équilibré, croit le directeur principal chez Royal LePage Québec. «On dirait que les vendeurs se sont ajustés. Ils démontrent plus de flexibilité, ce qui permet de hausser les ventes. Une fois l’inventaire écoulé, les prix pourront augmenter. Mais ce ne sera pas avant un an.»
Puis, parce que le mois de juin semble avoir été bien plus favorable dans le marché immobilier montréalais que le deuxième trimestre dans son ensemble. Selon la Chambre immobilière du Grand Montréal, à + 11%, la hausse des ventes qu’a connu la métropole le mois dernier est la plus importante depuis 2009. Quant aux prix, ils ont augmenté pour les copropriétés et les unifamiliales (2%), mais ils ont diminué pour les «plex» (2 à 5 unités), à -2%.