Miser sur les entreprises encourageant la diversité de genre serait particulièrement rentable, selon une récente étude du Harvard Business Review France.
Pour prouver cela, les chercheurs ont analysé la performance du MSCI Japan Empowering Women Index, le premier indice qui encourage la participation et l’avancement des femmes dans les organisations.
Un indice japonais
Cet indice a été lancé en 2010 par Morgan Stanley Capital International (MSCI). Il cherche à répliquer la performance financière des meilleures entreprises japonaises qui prennent en compte la diversité de genre. Ces entreprises tiennent ainsi compte de pourcentage de femmes total, parmi les nouveaux employés et dans le conseil d’administration, et la différence d’ancienneté moyenne entre hommes et femmes.
Ce style d’investissement est né au Japon. Un pays où, bien que les femmes figurent aux premières places des classements mondiaux en termes d’éducation, de sécurité, d’accès aux soins de santé et d’espérance de vie, elles sont également parmi les pires du monde du point de vue de l’égalité des sexes, notamment en termes de participation à la force de travail, de représentation dans la sphère politique et d’équité salariale. Le Japon est ainsi au 114e rang mondial juste devant l’Éthiopie, dans le classement du Forum Économique mondial (2017) sur l’égalité des sexes.
Mais, comme les experts ont établi qu’une participation accrue des femmes dynamiserait le PIB du pays, le gouvernement japonais a mis en place une politique visant à augmenter la participation des femmes à la force de travail. C’est dans ce contexte que le MSCI a lancé cet indice.
D’excellentes performances financières
Pour évaluer les performances financières de l’indice, l’étude du Harvard Business Review a comparé les performances de cet indice par rapport au MSCI Japan IMI Top 500 Index, entre 2010 et 2018.
Ils ont ainsi évalué cette performance sur plusieurs sous-périodes par une série d’indicateurs comme :
- le ratio de Sharpe;
- le ratio de Treynor;
- l’alpha de Jensen;
- l’alpha du modèle Fama-French à trois facteurs;
- l’alpha du modèle de Carhart à quatre facteurs;
- et l’alpha du modèle Fama-French à cinq facteurs.
Et quel qu’ait été le modèle de performance utilisé ou la période analysée, l’indice dédié à la diversité affiche « des rentabilités corrigées du risque légèrement supérieures à celles de son homologue conventionnel », assure le Harvard business Review.
Les résultats valident également l’idée que les femmes ont une plus grande aversion au risque, notamment dans les conseils d’administration. Leur présence permet ainsi de réduire le risque des actions des sociétés les plus diverses sur le plan du genre.
Cela corrobore également l’hypothèse que les femmes possèdent des expériences et des valeurs qui leur sont propres et enrichissent le réservoir de ressources et de capital humain à disposition de l’organisation, ce qui permet à cette dernière d’accroître sa performance financière.
Ainsi, investir dans des produits financiers encourageant la diversité de genre n’est pas seulement une bonne action, cela est également bon pour le portefeuille des investisseurs.