« Au niveau national, l’économie canadienne a inscrit un gain annualisé de 2,4 % au premier trimestre de 2016, cependant, les rapports mensuels prévoient de plus faibles résultats pour le deuxième trimestre, essentiellement en raison des incendies de forêt en Alberta, qui ont réduit de près de la moitié l’extraction pétrolière mensuelle des sables bitumineux. Compte tenu de la performance volatile de l’économie, il est peu probable que la Banque du Canada ajuste sa politique monétaire à court terme », affirme Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC.
Certaines lueurs positives sont toutefois perceptibles. « D’une part, le coup dur porté par les incendies de Fort McMurray n’a été que temporaire puisqu’une reprise est en cours. De même, bien que le choc pétrolier continue d’avoir des répercussions à l’échelle nationale, celles-ci s’amenuisent légèrement », constate Eric Lascelles, économiste en chef de RBC Gestion mondiale d’actifs.
Dans sa plus récente communication mensuelle sur les perspectives économiques, Eric Lascelles constate d’ailleurs que les données économiques mondiales sont étonnamment solides après avoir longtemps été en territoire négatif, alors que les risques politiques continuent de s’amplifier dans un contexte économique mondial rempli d’incertitudes.
« Le repli de la volatilité au sein des marchés financiers pourrait entraîner un raffermissement de la croissance dans les pays développés en 2016 », ajoute Craig Wright.
Ainsi, malgré le fait que les répercussions du Brexit persistent, que les banques européennes demeurent faibles et que les indices PMI mondiaux restent ternes, RBC Gestion mondiale d’actifs estime que les dégâts subis sur les marchés financiers dans la foulée des résultats du vote du Brexit sont moins marqués que ce qui était anticipé, et prévoit aussi de bonnes surprises économiques en dépit des signes de faible croissance.
« Les actions restent considérablement sous-évaluées par rapport aux obligations et l’écart entre elles s’est légèrement élargi. Les marchés ont en partie rebondi après les extrêmes qui ont suivi le vote favorable au Brexit », signale Eric Lascelles.
Malgré tout, bien que l’issue du référendum sur le Brexit n’a pas d’incidence immédiate sur les relations du Royaume-Uni avec l’UE, RBC Gestion mondiale d’actifs estime à 50-50 les risques d’une légère récession à court terme au Royaume-Uni au deuxième semestre de 2016 et en 2017, en raison d’une baisse de confiance des Britanniques liée à la détérioration de la situation des entreprises.
Croissance du risque de récession américaine
Les États-Unis présentent un risque de récession plus élevé que la normale, soit près de 30 % au cours de la prochaine année, estime Eric Lascelles.
Bien que les salaires réels aux États-Unis progressent nettement plus vite que la productivité, et ce, de façon sans précédent depuis le début du millénaire, et que cette évolution soit favorable aux dépenses de consommation, « des craintes persistent en raison des préoccupations exprimées par la Fed et du repli des investissements des entreprises », mentionne Eric Lascelles.