L’action de Barrick Gold, pour sa part, est tombée lundi matin à 10,13 $. Elle cotait 13,75 $ il y a 2 semaines, 16 $ il y a 2 mois, et 35 $ si l’on retourne trois ans derrière.
Rien n’indique que la tendance va s’inverser de sitôt, explique Monica Rizk, analyste senior chez Phases &Cycles, une firme de gestion de portefeuilles spécialisée en analyse technique. « Pour l’instant, le prix de l’or n’a pas réussi à s’arrêter au niveau de son creux précédent touché d’abord en novembre dernier, puis plus récemment en mars », dit-elle.
Par ailleurs, autant le prix de l’or que celui de Barrick Gold ainsi que celui du fonds négocié en bourse GLD, qui réplique le cours de l’or et qui se négocie actuellement à 108 $, se retrouvent dans un état de survente important. « À court terme, cela devrait permettre un rallye jusqu’à 115 $ pour le GLD, mais il en faudra bien plus pour renverser la tendance », dit Mme Rizk. Il faudrait que le GLD remonte jusqu’à environ 127 $ pour que l’on puisse prétendre qu’une nouvelle tendance s’installe, selon elle.
La chute du prix de l’or s’est accentuée vendredi lorsque les dirigeants de la banque centrale chinoise ont révélé que celle-ci détenait 1 658 tonnes métriques du précieux métal. En entrevue au réseau d’information Bloomberg, Ross Norman, pdg du courtier Sharps Pixley à Londres, expliquait que c’est trois fois moins que ce que lui et probablement plusieurs autres avaient estimé.
Ce chiffre décevant émanant de la Chine est venu s’ajouter à plusieurs facteurs qui mettent de la pression sur le prix de l’or, dont surtout la hausse éventuelle des taux d’intérêt aux États-Unis. En conférence de presse la semaine dernière, Janet Yellen affirmait que la Réserve fédérale allait procéder à une première hausse de taux en huit ans cette année compte tenu de l’amélioration de l’économie. « Il s’agit là certainement du facteur qui a mis le plus de poids sur le prix de l’or depuis la semaine dernière », estime Mathieu D’Anjou, économiste principal au Mouvement Desjardins.
À cela, l’économiste ajoute les développements positifs qui se sont produits en Grèce. « Cela écarte un peu le rôle de valeur refuge que joue l’or durant les périodes troubles », dit-il.
Néanmoins, malgré la faiblesse actuelle du prix de l’or, il ne faut pas oublier que le métal jaune joue le rôle d’une police d’assurance dans un portefeuille, rappelle Jim Cramer, le coloré chroniqueur de CNBC. « L’or apporte un élément spécial à un portefeuille, un élément très différent des autres métaux, car l’or tend à monter lorsque tout le reste baisse », dit-il.
Tout en rappelant que l’or ne doit pas excéder 10 % de la valeur du portefeuille, Jim Cramer explique que de détenir de l’or dans son portefeuille est aussi essentiel que de souscrire une assurance pour le propriétaire d’une maison.