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Grâce à la surperformance de l’économie américaine et l’amélioration de la croissance au Canada en 2025, les perspectives pour l’année à venir sont généralement positives. La principale incertitude réside cependant dans le risque de perturbations commerciales liées à la menace de tarifs douaniers élevés aux États-Unis, selon les dernières prévisions de Morningstar DBRS.

À l’aube de la nouvelle année, la croissance américaine continue de surprendre à la hausse, en grande partie grâce à la forte consommation des ménages, et Morningstar DBRS estime que ces tendances se maintiendront.

« Nous nous attendons à ce que la dynamique économique se prolonge jusqu’en 2025, principalement parce que les fondamentaux pour les consommateurs semblent solides », affirme Morningstar DBRS dans ses prévisions actualisées pour l’Amérique du Nord.

« Un marché du travail sain l’année prochaine devrait générer une croissance régulière des salaires. Les coûts du service de la dette des ménages restent proches de leurs plus bas niveaux historiques et l’assouplissement de la politique monétaire devrait soutenir l’expansion du crédit », continue l’agence, ajoutant que la vigueur des marchés boursiers a également renforcé les bilans des ménages.

« Les perspectives d’investissement des entreprises sont également positives, car les sociétés augmenteront probablement leurs dépenses d’équipement après l’explosion de la construction d’usines liées à l’industrie manufacturière au cours des trois dernières années », souligne Morningstar DBRS.

L’agence note que le FMI prévoit que le Canada enregistrera une croissance du PIB de 1,3 % cette année, contre 2,8 % pour les États-Unis.

« Toutefois, la croissance canadienne devrait progressivement s’accélérer l’année prochaine », avance l’agence de notation, grâce aux mesures de relance budgétaire, telles que les allègements fiscaux et les chèques de relance du gouvernement, ainsi qu’à l’assouplissement de la politique monétaire.

« La baisse des coûts d’emprunt et l’assouplissement des règles hypothécaires pourraient stimuler l’activité liée au logement. En outre, les consommateurs canadiens sont en position de force pour dépenser, car le taux d’épargne des particuliers est élevé et les bilans des ménages sont solides », commente Morningstar DBRS.

Le FMI prévoit une croissance de 2,4 % pour le Canada en 2025, continue l’agence, ajoutant qu’elle considère cette prévision comme « légèrement optimiste en raison de l’incertitude croissante de la politique commerciale mondiale qui pourrait avoir un effet paralysant sur l’investissement à court terme ».

En effet, la perspective de tarifs douaniers plus élevés est « le plus grand risque pour ce qui est une perspective de croissance généralement positive en 2025 », selon Morningstar DBRS.

La menace d’un droit de douane de 25 % sur toutes les importations américaines en provenance du Canada et du Mexique « constituerait un choc négatif important pour les trois économies, endommageant les chaînes d’approvisionnement transfrontalières, augmentant les prix pour les consommateurs et affaiblissant la rentabilité des entreprises », selon le rapport. « L’impact serait encore plus important si le Canada et le Mexique ripostaient en imposant des droits de douane sur les exportations américaines. »

Compte tenu de l’impact très négatif d’une telle mesure, Morningstar DBRS estime qu’il est peu probable que cela se produise.

« La menace peut possiblement être considérée comme un geste d’ouverture de la part de la future administration américaine dans le cadre de la révision prochaine de l’accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, qui est prévue pour 2026 », suggère l’agence de notation.

Elle estime ainsi plus probable que les États-Unis augmentent les droits de douane sur les importations en provenance de Chine en 2025 et qu’ils procèdent à des augmentations ciblées des droits de douane sur les importations en provenance d’autres partenaires commerciaux importants, y compris le Canada.

« L’impact macroéconomique d’un tel scénario pour les États-Unis et le Canada serait probablement modeste en 2025, caractérisé par une inflation légèrement plus élevée et une croissance légèrement plus faible qu’autrement. L’impact pourrait s’intensifier en 2026 et 2027 si des droits de douane supplémentaires sont mis en œuvre », affirme l’agence, tout en précisant qu’elle n’a qu’une confiance relativement faible dans ses attentes concernant la politique commerciale des États-Unis.

« Les changements de politique fiscale et d’immigration pourraient finir par être des caractéristiques déterminantes du second mandat du président élu Donald Trump, mais l’impact économique de ces changements de politique ne devrait pas se faire sentir avant 2026 », prédit l’agence.

Dans ce contexte, Morningstar DBRS s’attend à ce que les politiques monétaires du Canada et des États-Unis divergent davantage en 2025.

La Banque du Canada a déjà réduit ses taux plus fortement que la Réserve fédérale américaine, et DBRS s’attend « à ce que le rythme d’assouplissement des deux banques centrales diffère en 2025 en raison des conditions économiques différentes dans les deux pays. »

« Aux États-Unis, la dynamique de croissance solide et l’inflation supérieure à l’objectif impliquent qu’il n’y a pas d’urgence à assouplir la politique monétaire. En revanche, le Canada est confronté à un écart de production négatif et à une dynamique d’inflation bénigne. »

Par conséquent, l’agence de notation s’attend à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) réduise ses taux de seulement 75 à 100 points de base par rapport à la fourchette actuelle de 4,5 % à 4,75 % d’ici la fin de 2025, laissant la politique monétaire en territoire restrictif jusqu’en 2026. La Banque du Canada devrait quant à elle passer en territoire neutre au cours du premier semestre 2025.