La Banque du Canada hausse son taux directeur à 0,75 %
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La reprise durable qui se faisait attendre semble aujourd’hui être réalité. La Banque du Canada affiche d’ailleurs un certain optimisme dans son Rapport sur la politique monétaire.

Elle note que l’économie mondiale se porte plutôt bien grâce à une croissance à un rythme modéré, mais soutenu aux États-Unis, qui est au-delà des attentes dans les pays de la zone euro et qui reprend dans certains pays émergents en récession comme le Brésil.

Le facteur Trump pourrait toutefois avoir un impact négatif sur cette croissance. La politique du président américain en matière de commerce international suscite de l’incertitude. La Banque du Canada note également des retards dans l’adoption de stimulus budgétaires aux États-Unis, si bien qu’elle n’en tient plus compte dans ses prévisions.

La Banque du Canada remarque que l’économie canadienne a « fortement progressé » au cours des derniers trimestres. Les dépenses des ménages ont contribué à cette croissance lors du premier trimestre grâce à l’Allocation canadienne pour enfant du gouvernement Trudeau, qui les a incités emprunter davantage. La consommation des ménages devrait toutefois ralentir, selon la banque, ce qui aura pour effet de modérer la croissance qui devrait toutefois demeurer suffisamment élevée.

Cette diminution, qui touchera également le marché immobilier, devrait être compensée par une augmentation des exportations et des investissements, indique le Rapport sur politique monétaire.

La Banque du Canada ne s’attend pas à ce que l’augmentation de son taux directeur ralentisse le marché immobilier de façon marquée puisqu’une vaste majorité de propriétaires optent pour des hypothèques à taux fixe. Seuls ceux qui détiennent des hypothèques à taux variables ressentiront un effet immédiat.

Selon les prévisions de la banque centrale, la croissance du PIB qui « s’est fortement redressée » au premier trimestre devrait ralentir graduellement au cours des prochaines années pour passer de 2,8 %, à 2 % en 2018, puis à 1,6 % en 2019.

Une majorité d’économistes s’attendaient effectivement à ce que la banque centrale hausse son taux d’un quart de point de pourcentage, pour le porter à 0,75 %.

Une telle décision risque de faire grimper les coûts des hypothèques à taux variables, les marges de crédit hypothécaires et d’autres prêts liés aux taux préférentiels des grandes banques.

La banque centrale a haussé son taux directeur pour la dernière fois en septembre 2010.