Ce geste était anticipé par les 18 économistes sondés par l’agence de presse financière Bloomberg. Le taux directeur de la Banque du Canada est au même niveau depuis septembre 2010.

«L’inflation mesurée par l’indice de référence devrait rester nettement en deçà de 2% cette année en raison des effets des capacités excédentaires au sein de l’économie et de la concurrence accrue dans le commerce de détail, et ces effets persisteront jusqu’aux premiers mois de 2016», a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, dans un communiqué.

La Banque du Canada prévient toutefois que les prix plus élevés de l’énergie et le niveau plus faible du dollar canadien exerceront une pression temporaire à la hausse sur l’inflation, ce qui pourrait la pousser plus près de la cible de 2% au cours des prochains trimestres.

«Le moment et l’orientation du prochain changement du taux directeur seront fonction de l’influence des nouvelles informations sur la résultante des risques», a ajouté l’organisme, laissant ainsi planer le flou sur ses intentions.

La Banque s’attend à ce que la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du Canada avoisine 2,5% en 2014 et en 2015 avant de ralentir à 2% en 2016. L’organisme souligne que les exportateurs canadiens n’ont pas encore profité du renforcement de la croissance à l’étranger, une situation qui pourrait changer à mesure que la reprise au États-Unis gagnera en vigueur.

Dollar, immobilier et exportations

«Le niveau plus faible du dollar canadien devrait fournir un soutien additionnel. Nous continuons de croire que la hausse de la demande mondiale de biens et services canadiens, conjuguée au niveau élevé postulé pour les prix du pétrole, stimulera les investissements des entreprises au Canada et réorientera l’économie sur une trajectoire de croissance plus soutenable», lit-on dans le communiqué de la Banque.

Par ailleurs, la Banque prévoit toujours un «atterrissage en douceur» du marché du logement et une stabilisation des ratios de la dette au revenu des ménages. «Néanmoins, les déséquilibres restent élevés dans le secteur des ménages et présenteraient un risque important si la situation économique se détériorait», dit l’institution.

En somme, la Banque est encore d’avis que les moteurs déterminants de la croissance et de l’inflation se raffermissent graduellement au Canada, à condition que les exportations et les investissements se redressent.

L’expansion économique mondiale se raffermira

La Banque du Canada soutient que l’expansion de l’économie mondiale devrait se raffermir au cours des trois prochaines années, estimant que la reprise économique aux États-Unis «semble se dérouler comme prévu, malgré des chiffres peu élevés enregistrés ces derniers mois en grande partie en raison de conditions météorologiques inhabituelles».

L’institution ajoute que la croissance est modeste en Europe, mais que la reprise naissante pourrait être compromise par les risques émanant du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

La prochaine date d’établissement du taux directeur de la Banque du Canada aura lieu le 4 juin, alors que la mise à jour du rapport sur la politique monétaire du pays paraîtra le 16 juillet.