La Banque du Canada commencera à publier des résumés détaillés de ses délibérations sur la politique monétaire l’an prochain, dans la foulée d’une recommandation du Fonds monétaire international (FMI).
Cette décision intervient après que le FMI a publié, mercredi, un rapport examinant les pratiques de transparence de la banque centrale.
Les résumés offriront plus de transparence au public sur ce que fait la banque et donneront un aperçu du processus décisionnel, a estimé Benjamin Reitzes, directeur général des taux canadiens et stratège en macroéconomie chez BMO Marchés des capitaux.
« (C’est) assurément un ajout intéressant et bienvenu de la part de la Banque du Canada », a-t-il affirmé.
Dans son rapport, le FMI affirme que la Banque du Canada « constitue une référence en matière de transparence », mais énonce tout de même 10 recommandations pour l’aider à s’améliorer, notamment la publication d’un résumé détaillé des décisions de politique monétaire du conseil de direction.
« Le cadre de politique monétaire (de la Banque du Canada) est complet, transparent et compréhensible, bien qu’il y ait place pour une plus grande transparence en ce qui concerne les délibérations politiques », indique le rapport du FMI.
En réponse au rapport du FMI, la Banque du Canada s’est engagée à publier des résumés environ deux semaines après chaque décision de politique monétaire à compter de janvier.
Les résumés n’attribueront aucun contenu aux membres individuels du conseil et ne fourniront pas de décompte de vote, puisque le processus de délibération de la banque ne comprend pas de vote.
La Réserve fédérale des États-Unis publie déjà des procès-verbaux, publiés trois semaines après leurs réunions.
Cependant, Benjamin Reitzes a souligné qu’une différence clé entre la Banque du Canada et la Réserve fédérale était que le processus décisionnel de la Banque du Canada s’appuie sur le consensus, contrairement à la Fed, où les 12 membres du comité fédéral votent sur les décisions de politique monétaire.
« Une fois qu’ils ont pris leur décision, tout le monde a le même point de vue. C’est donc un peu différent, a expliqué Benjamin Reitzes. Cela change un peu les choses et rend peut-être un peu plus difficile de donner une bonne couleur à la conversation qu’ils ont au conseil de direction. »
La Banque du Canada a également précisé qu’elle avait accepté d’améliorer la transparence de ses fonctions de gestion des risques et d’audit, ainsi que de renforcer ses efforts de communication publique.
« Nous savons qu’en faisant preuve de transparence, nous pouvons aider tous les Canadiens à comprendre le comment et le pourquoi de ce que nous faisons, et leur confiance envers nous en dépend », a affirmé le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem.
La Banque du Canada publie actuellement une déclaration lorsqu’elle prend sa décision sur les taux, mais ne fournit pas de compte rendu de ses délibérations. Quatre fois par an, elle publie également son rapport sur la politique monétaire, qui comprend ses plus récentes prévisions pour l’économie, ainsi que sa décision sur les taux.
Le rapport du FMI fait partie d’un projet pilote visant à évaluer les pratiques de transparence dans les banques centrales à l’échelle mondiale.
Dans le cadre de l’examen, une équipe d’experts indépendants a rencontré le personnel et la direction de la banque centrale, ainsi qu’un éventail de parties prenantes, notamment des membres du milieu universitaire, de groupes de réflexion et du parlement, de même que des participants aux marchés et des journalistes.
Parmi les autres recommandations se trouvait celle de communiquer plus fréquemment avec le public en utilisant un « langage clair » pour promouvoir la stabilité financière.