Rappelons que l’indice composé de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, a battu tous les indices nord-américains et européens en 2016 grâce à une hausse de plus de 17%.
Mais les résultats du premier trimestre 2017 ont été fort différents. Le S&P/TSX n’a gagné que 1,7% pour les trois premiers mois de l’année alors que le S&P 500 de la Bourse de New York s’est apprécié de 5,5%. Tous les indices, à l’exception du Nikkei 225 à Tokyo qui a perdu 1,1%, ont mieux fait que l’indice torontois.
Ce résultat décevant de l’indice canadien s’explique essentiellement par un repli de 6,2% des actions du secteur de l’énergie qui représente environ un cinquième de l’indice, explique les économistes de la Financière Banque Nationale dans leur plus récent Mensuel boursier.
Cette performance du secteur de l’énergie semble directement liée à la variation du prix du pétrole. On se souviendra que le prix de l’or noir avait atteint 56$ en décembre dernier à la suite d’une résolution de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) limitant la production.
Mais l’effet de cette mesure semble s’être estompé au cours du mois de mars alors que le prix du pétrole a reculé de 6,3%.
À quoi doit-on s’attendre pour le reste de l’année Les analystes dans l’ensemble demeurent plutôt positifs quant au prix du pétrole. Mais les participants sur les marchés à terme semblent plus sceptiques. Le consensus des analystes prévoit que le prix atteindra 57 $ d’ici la fin de l’année, une hausse de plus de 10 % du niveau actuel. Pourtant, les contrats à terme pour livraison au quatrième trimestre se négocie à 52 $, notent les économistes de la Financière.
Du côté des spéculateurs
L’activité des spéculateurs qui auraient procédé à une liquidation importante de positions dites non-commerciales pourrait bien être à l’origine du recul du prix du pétrole en mars, explique Éric Corbeil, économiste senior chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
En effet, il note que le ratio entre les positions longues et les positions à découvert (Long-to-Short Ratio) à des fins non-commerciales était supérieur à 5 depuis le mois de décembre. Lorsque le ratio atteint ce niveau, survient généralement un recul du prix, car les spéculateurs en viennent tôt ou tard à renverser leurs positions. C’est ce qui semble s’être produit durant le mois de mars alors que ce ratio est retombé à près de 3.
À la Banque Laurentienne, on demeure positif quant aux perspectives du marché boursier canadien, et on recommande de sur-pondérer cette classe d’actifs. On croit que le prix du pétrole va se raffermir en deuxième moitié d’année.
Mais on croit également que les évaluations boursières canadiennes sont actuellement attrayantes comparativement à celles de la bourse américaine, alors que le ratio cours/bénéfices est de 10% inférieur au Canada. La cible pour le S&P/TSX en fin d’année est de 16 500, ce qui signifie un gain de plus de 5% pour les neufs derniers mois de l’année.
Par ailleurs, l’agence Bloomberg a mené une enquête auprès de huit stratèges et gestionnaires de portefeuilles sur cette question. Ceux-ci prévoient en moyenne que le S&P/TSX s’appréciera de 3,3% pour terminer l’année à 16 066.
Rappelons qu’à la fin du mois de juin l’OPEP doit se réunir à nouveau afin d’évaluer l’impact des quotas de production établis en décembre.