Le volume des ventes au détail a plus que doublé en 2020 par rapport à l’année passée, selon les données de Citadel. Ce volume représenterait environ 25 % du marché cette année, contre 10 % en 2019.
Cet engouement des petits investisseurs pour les actions individuelles a permis d’augmenter le volume des transactions en 2020 et pas seulement pendant les mois de février et mars qui ont connu une plus grande volatilité des marchés, souligne un rapport de Richardson GMP.
Le volume des échanges sur le marché évolue au fil du temps en fonction de la structure du marché, des coûts et des participants. La dernière explosion du volume des investissements, comparable à celle que l’on constate actuellement, remonte aux années 2000, alors que les opérateurs à haute fréquence étaient des acteurs importants du marché. Cette hausse s’est poursuivie jusqu’en 2008, où les nouvelles règles applicables aux banques et aux opérations pour compte propre ont calmé le jeu.
La baisse commencée en 2008 est devenue encore plus marquée à partir de 2010, où la popularité des fonds négociés en Bourse, qui permettent d’acheter le S&P 500 en une seule transaction au lieu d’acheter une poignée d’entreprises, a précipité cette baisse.
En 2020, on constate une augmentation du volume des investissements, comparable à celle observée au début des années 2000. Richardson GMP attribue cette hausse au retour des investisseurs particuliers dans les actions individuelles.
L’attrait pour de telles opérations est l’appât du gain. Ce changement de comportement contribue d’ailleurs à alimenter ces gains, qui encouragent ensuite ce comportement. Un cercle vicieux, qui rappelle les années 90.
Vers une autre bulle?
Alors que l’on peut voir certaines similitudes entre aujourd’hui et la fin des années 90, la question d’une bulle peut se poser. Les évaluations de certaines entreprises, destinées à changer le monde, ne sont plus pertinentes. On peut ainsi citer l’exemple de Tesla qui était en hausse de 318 % sur l’année il y a quelques jours. Cela prouve que les investisseurs recherchent la performance.
Toutefois, cette chasse aux performances est dangereuse. Richardson GMP ne conseille pourtant pas aux investisseurs de se lancer dans cette course ni au contraire d’éviter ces titres. La firme souligne que la tendance pourrait se poursuivre encore quelque temps, mais prévient qu’il est impossible de déterminer la chute de ces actions surévaluées. Elle conseille donc d’être attentif au montant du capital exposé par rapport au portefeuille de l’investisseur pour éviter une catastrophe.
Difficile également de se baser sur les performances passées pour déterminer des performances futures. Richardson GMP a examiné les meilleurs gestionnaires de la dernière décennie en matière d’actions canadiennes. Au cours de ces dix ans, ils ont presque tous eu une période de trois ans où ils étaient inférieurs à la moyenne. Les investisseurs enclins à poursuivre la performance auraient probablement laissé tomber ces gestionnaires dans cette période de sous-performance se privant de profits futurs intéressants.
Richardson GMP ne dit pas de ne pas se fier du tout aux performances passées, mais de bien les examiner et de ne pas en faire une considération dominante. La firme conclut que la recette pour le succès en investissement à long terme n’est pas de poursuivre aveuglément ce qui a fonctionné ces dernières années.