Darryl M. White a calculé mardi que la croissance du produit intérieur brut (PIB) du pays devrait être de l’ordre de 1,5 % à la fin de l’année.
« Sommes-nous en train de connaître un ralentissement? Oui, mais soyons attentifs au rythme du changement (…) Il se modère, mais il ne s’est pas brusquement arrêté », a-t-il indiqué aux journalistes après l’assemblée annuelle des actionnaires de la Banque de Montréal.
« Et lorsque nous examinons les taux d’emploi et que nous examinons l’inflation, ils ne semblent pas en voie de nous conduire à une récession. »
Un analyste et certains vendeurs à découvert ont récemment invité à la prudence en ce qui a trait au secteur bancaire canadien.
Nigel D’Souza, analyste de Veritas, a souligné à la fin mars que les derniers résultats trimestriels des six grandes banques étaient « décevants » et a fait valoir que le secteur était probablement confronté à un « point d’inflexion » dans le cycle du crédit. Il a ajouté que les investisseurs devraient réduire leur exposition avant « une accélération des pertes sur créances ».
En outre, Steve Eisman, gestionnaire de portefeuille principal chez Neuberger Berman à New York, qui figurait dans le livre et le film « The Big Short », a récemment réitéré sa position contre les grandes banques canadiennes en évoquant le secteur immobilier.
Mardi, M. White a indiqué aux actionnaires et aux autres participants à l’assemblée annuelle que, même si la Banque de Montréal avait constaté une certaine modération dans les prêts à la consommation et les prêts hypothécaires canadiens, celle-ci était à la fois « saine et attendue ». Selon lui, la qualité du crédit reste « très bonne » dans ces portefeuilles de consommateurs.
Dans son discours, il a ajouté que la Banque de Montréal restait confiante vis-à-vis son objectif de croissance du bénéfice par action de 7 à 10 % à moyen terme.
Même si la performance des différents marchés de l’habitation au Canada varie, la tendance générale continue de montrer une croissance nette, a précisé Darryl White aux journalistes.
Il a noté que la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et l’Alberta connaissaient une certaine faiblesse, tandis que le marché de Toronto se « stabilisait » et que les marchés du sud de l’Ontario, à l’extérieur de Toronto, ainsi que ceux d’Ottawa et de Montréal, étaient solides.
En ce qui a trait à la rhétorique croissante visant les banques canadiennes et le secteur immobilier, M. White a souligné que le portefeuille de prêts hypothécaires de sa banque était assuré à 44 % et que le ratio prêt/valeur de la partie non assurée dépassait 50 %. En outre, parmi ses consoeurs, la Banque de Montréal est la moins exposée au marché de l’habitation canadien, a-t-il ajouté.
« Personnellement, je ne perds pas de sommeil à ce sujet… Je pense que le marché est en bien meilleure santé que certains ne le croient. »