Lenka Martinek, stratège en chef de BCA Research, a développé un scénario hypothétique pour le compte de l’institut montréalais. Dans cette hypothèse où les taux d’intérêt sur les obligations passeraient de 4 % à 6 % en 2014, le service de la dette serait plus élevé de 1,3 G$.
« Au moment où le gouvernement peine à boucler son budget et doit limiter ses dépenses, il en coûterait alors 1,3 G$ de plus en paiements d’intérêt chaque année, soit l’équivalent du budget combiné des ministères de l’Environnement, de la Culture et des Relations internationales, commente Mme Martinek. Pour éviter cette situation, il faut garder le cap sur le déficit zéro et s’activer dès que possible à réduire notre endettement. »
L’intervention des banques centrales en vue de soutenir l’économie mondiale a eu pour effet de réduire le coût du crédit pour les gouvernements et les entreprises. Québec a ainsi pu augmenter la taille de sa dette, tout en réduisant la part qu’elle occupe dans son budget annuel. C’est un avantage pour les pouvoirs publics en période de récession tandis qu’ils doivent soutenir l’économie tout en ayant des revenus moins élevés.
Entre 2000 et 2012, le montant de la dette du Québec est passé de 76 G$ à 159 G$. Durant la même période, le taux d’intérêt moyen payé sur l’ensemble de la dette est passé de 6,9 % à 4,2 %. En conséquence, le service de la dette est passé de 14,8 % à 10,9 %, malgré un accroissement absolu de l’endettement.
La plupart des experts s’entendent pour dire que les taux d’intérêt ne resteront pas éternellement bas et que les taux des titres à revenus fixes seront contraints d’augmenter. Rien ne permet de conclure que l’augmentation atteindrait 200 points de base aussi rapidement, comme le scénario de l’Institut économique de Montréal.