La conjoncture économique américaine reste positive, mais la Réserve Fédérale a décidé de mettre sur pause sa politique de hausse d’intérêt en raison notamment des risques émanant de l’étranger et du retour de l’inflation sous sa cible de 2 %. Cependant, si ces risques ne se confirment pas, nous devrions entendre parler de nouvelles hausses de taux vers la mi 2019, peut-on lire dans les prévisions des taux de détail de Desjardins.
Effectivement, malgré le recul des principaux indices boursiers à la fin de l’année 2018, la chute de la Bourse et le shutdown du gouvernement américain qui ont entamé la confiance des consommateurs, la création d’emploi enregistrée en janvier et en décembre reste forte. Cela prouve que l’économie américaine conserve encore des bases solides.
Du côté de la Banque du Canada (BdC), de nouvelles hausses pourraient survenir plus tard dans l’année. Dans son rapport sur la politique monétaire publié le 9 janvier, la BdC a souligné la faiblesse de la demande intérieure canadienne ainsi que les risques pour la croissance mondiale.
Elle surveille de près le ralentissement de l’activité pétrolière et le secteur de l’habitation qui ont mal réagi aux différentes hausses de taux survenues en 2018. Elle anticipe donc une croissance plus faible au début de 2019, mais estime qu’il pourrait y avoir un regain économique au deuxième trimestre qui justifierait possible de nouvelles hausses de taux.
Une fin d’année difficile
Le dernier trimestre de 2018 a été rude pour les taux obligataires qui ont chuté tout le mois de décembre et pour le dollar canadien.
Les taux américains sont repartis toutefois légèrement à la hausse au début de janvier poussé par le retour de l’optimisme sur les marchés boursiers. Cette hausse est pour le moment encore limité par les craintes concernant l’économie mondiale, mais devrait continuer dans les mois à venir, estiment les experts de Desjardins.
Le dollar canadien a quant à lui plutôt mal terminé l’année 2018, mais il est de retour aux alentours de 0,75 $ US. Cette remontée concorde avec la fin de la période trouble sur les marchés et le rebond du prix du pétrole.
Malgré la remontée des marchés, les investisseurs restent nerveux rendant les prévisions incertaines. La demande pour les valeurs refuges pourrait remonter au profit du dollar américain. Le regain d’appétit pour le risque pourrait également renaître ce qui serait profitable au huard, affirment les experts de Desjardins tout comme la remontée des prix du pétrole et d’autres matières premières.
La remontée du huard et des matières premières profite à la Bourse canadienne. Le S&P/TSX affiche une progression légèrement supérieure au S&P 500 depuis le début de l’année. La surperformance de l’indice atteint ainsi environ 3 %, en dollars américains, par rapport au S&P 500.
Cependant, il est peu probable que l’augmentation en ligne droite des dernières semaines continue. Les experts de Desjardins attendent ainsi davantage de volatilité sur les marchés.